Après Un hiver de glace, un grand classique (surtout du cinéma) adapté en BD par Christian de Metter : Scarface, originalement écrit par Armitage Trail.
Je vais commencer par un aveu. Honte à moi, je ne savais pas que Scarface était un livre avant d’être un film. Je n’en connaissais que l’adaptation (géniale) d’Howard Hawks et son remake de Brian de Palma avec le magistral Al Pacino.
Donc contrairement à ce que j’ai fait subir à l’adaptation du roman de Woodrell, je ne ferai pas ici de comparaison avec le roman. Et j’avoue que mon souvenir du chef d’œuvre de Hawks est trop lointain et brumeux pour que je fasse le parallèle entre la BD et le film.
L’histoire est classique, ou plus exactement, est devenu un classique : ascension et chute d’un truand dans le Chicago de la prohibition. Avec son lot de règlements de compte, guerres pour la conquête de territoires, corruption, trahisons … Du classique donc, de l’indémodable, facilement transposable à aujourd’hui ou demain, en changeant le trafic d’alcool par le trafic de drogue.
Classique, indémodable et très efficace quand c’est bien mené. Et c’est superbement mené ici. Récit très bien adapté avec en particulier une efficacité impressionnante des planches « d’action », sans un mot, où le dessin et la dynamique de la mise en page racontent l’histoire sans l’aide de la moindre bulle. Choix parfait de tons pastels plutôt froids (essentiellement autour d’un vert plus ou moins sombre) qui mettent d’autant en avant la violence des exécutions et son lot de sang qui tranche.
Bref, c’est prenant, très beau et ça donne envie de revoir le premier film. Ceux qui veulent se faire une idée du rendu peuvent aller là.
Armitage Trail, Christian de Metter (adaptation et dessin) / Scarface, Rivages/Casterman/Noir (2011).