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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 20:39

En attendant le retour Sandokan (en cours de traduction), voici un petit recueil de textes militants et imaginaires et drôles et revendicatifs et … Cela s’appelle Irapuato mon amour, et c’est signé Paco Ignacio Taibo II.


Taibo irapuatoRecueil assez hétéroclite où l’on trouve de très courts textes (de deux pages) comme deux récits de grèves plus longs et plus complets, où certains textes sont très drôles et très taiboesques, d’autres un peu plus anecdotiques (ils auraient pu ne pas figurer sans nuire à l’ensemble). Le tout n’est pas exempt de défauts (et en particulier un manque criant de relecture et donc pleins de fôtes, quelques mots manquants, quelques parenthèses non refermées …), mais surtout ne manque pas de qualités !


Car on retrouve la verve, l’enthousiasme, l’humanité, l’imagination, l’engagement … de Taibo. Et surtout son talent. Le même recueil écrit par un autre aurait pu être un abominable pensum, plein de vérités assénées, de leçons de morale, de bons sentiments, de harangues indigestes.


Et là non, cela reste du Taibo, cela reste le Mexique de Taibo. Donc on y croise :

une bande d’ouvriers qui se mettent des peintures d’apaches pour intimider le patron et revendiquer leurs droits

une mamie qui menace un homme armé avec son couteau à peler les oignons

un cariste qui découvre que d’un certain côté de la cour, il a une vue intéressante sur le bureau d’une secrétaire

une partie de dominos mythique

un hommage appuyé à Carlos Santana

la reprise d’un excellent texte sur l’Araignée


Bref de la vie, de l’engagement, des formes de lutte pour le moins originales (j’ai une préférence marquée pour les tracs signés « L’araignée »), une énergie communicative, une ode au courage des humbles et surtout un rage de ne jamais baisser les bras, même (et surtout) quand le rapport de force est de 100 contre 1 …


A lire donc, malgré ses quelques défauts, pour récupérer de l’énergie, des idées, de l’inspiration, et pour le plaisir.


Paco Ignacio Taibo II / Irapuato mon amour et d’autres histoires vécues dans des usines (Doña Eustolia blandió su cuchilo cebollero y otras historias que pasaron en algunas fábricas, 1981, 1983), L’atinoir (2011), traduit l’espagnol (Mexique) par Jacques Aubergy.

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