Encore et toujours Kti Martin de Bédéciné qui m’a conseillé La magnificence des oiseaux de Barry Hughart, un roman que je n’aurais sans doute jamais, ne serait-ce que regardé, sans elle. Et j’aurais eu tort.
Nous sommes en Chine, il y a fort longtemps. Dans le village de Kou-Fou, le jour de la « récolte » de la soie tissée par les vers, les villageois découvrent avec horreur qu’ils sont tous morts (les vers, pas les villageois). Pire, tous les enfants entre 8 et 13 ans tombent dans un étrange coma. Démunis les moines envoient Bœuf Numéro Dix, gentil colosse de 19 ans chercher de l’aide à Pékin. Il revient avec un étrange lettré, Maître Li qui, comme il le dit lui-même a « un léger défaut de personnalité ». Pour résumer, disons que Maître Li est fort intelligent, très vieux, plutôt ivrogne et pas toujours totalement honnête, pour ne pas dire filou de façon fort retorse. A eux deux ils vont vite découvrir l’origine de l’épidémie. Mais trouver le légendaire remède qui permettra de guérir les enfants est une autre paire de manche …
Délicieux ! C’est le premier mot qui me vient à l’esprit pour qualifier cette excellente friandise.
Humour, érudition, vivacité, rythme, émotion, belle langue … Si on était en Espagne je qualifierais volontiers ce roman de picaresque, mais nous sommes en Chine et je ne connais pas l’équivalent. Un vrai régal d’étude de caractères, d’intrigue au charme légèrement suranné, de mélange entre fantazy, mythologie et ancrage dans une réalité bien terrestre et bien matérielle.
C’est décidé, je vais aller de ce pas acquérir les volumes suivants pour avoir sous la main de quoi combattre les prochaine baisses de moral ou pour avoir quelque chose à lire après les romans bien noirs et bien déprimants qui ne devraient pas manquer cette année. Et je vous conseille de faire de même, il faudrait même voir si l’acquisition de ces romans ne peut pas être remboursée par la Sécu au titre d’excellents antidépresseurs.
Barry Hughart / La magnificence des oiseaux (Bridge of birds, 1984), Folio/SF (2013), traduit de l’américain par Patrick Marcel.