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6 août 2014 3 06 /08 /août /2014 10:09

L’été c’est SF et fantasy … Généralement en suivant les conseils de l’incontournable Cathie Martin de Bédéciné. Voici donc Le dragon Griaule de Lucius Shepard.

Shepard

Immense, hors norme, mystique … Le dragon Griaule s’étend sur plusieurs kilomètres. Dans les temps anciens, un mage l’a vaincu sans arriver à le tuer entièrement. Depuis il végète, influençant ceux qui vivent dans son voisinage, flétrissant tout autour, corrompant tout. Des hommes essaieront encore de le tuer ou de l’exploiter, sans savoir que c’est lui qui les manipule. Six novelas retracent ici son influence entre le milieu du XIX° siècle et la fin du XX°.


Pour ceux qui douteraient encore qu’il existe une fantazy pour adultes …

On se fait prendre à ce recueil de textes comme les hommes se font prendre dans l’influence du dragon : plus on avance, plus on est englué, moins on peut lâcher le bouquin. Sa poétique, sa finesse, sa puissance se révèlent peu à peu, au fil des pages.


J’avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dans le texte, mais je me suis ensuite complètement fait prendre. Manipulation, tromperie, vol, mensonge … le fait des hommes ou l’influence du dragon ? Si parfois le bestiau est directement impliqué, il est aussi à d’autres moments une excellente excuse. Et c’est cette ambiguïté qui fait un des intérêts de ce recueil.


Auquel il faut ajouter beaucoup de choses : Un style qui sait se faire lyrique ou inquiétant, poétique ou très terre à terre. Une maîtrise de tous styles de récits : récit historique, conte, procédural (avec même une belle novela dans le style des polars de tribunaux typiques des maîtres américains), policier avec ce qu’il faut de fausses pistes ou plus directement politique. Et tous parfaitement maîtrisés et menés.


Le dragon, symbole de la malignité des hommes est le liant, le fil directeur de ce recueil qui s’étale sur un siècle et demi et montre que, si les circonstances et les environnements changent, les comportements humains n’évoluent guère. Et pour ceux qui auraient des questions sur la portée politique et sociale du texte, une petite postface fort intéressante de l’auteur met les pendules à l’heure.


Une très belle découverte … Pour moi.


Lucius Shepard / Le dragon Griaule (The dragon Griaule, 1984-2011), J’ai Lu / Fantasy (2013), traduit de l’américain par Jean-Daniel Brèque.

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commentaires

I
<br /> pas de gouffre pas de puits, dans la culture<br /> <br /> <br /> il y a trop trop de le choses....c'est impossible de tout connaitre et tant mieux<br /> <br /> <br /> moi je viens du noir du polar pour passer de plus en plus à la  "sf"<br /> <br /> <br /> et je decouvre<br /> <br /> <br /> ne te meprends pas sur ma phrase, ce n'est pas une moquerie ou une taquinerie<br /> <br /> <br />  <br />
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J
<br /> <br /> Je sais bien, on découvre des auteurs majeurs tous les jours ... ou presque.<br /> <br /> <br /> <br />
I
<br /> oui déja le traducteur est énorme<br /> <br /> <br /> quand à ce livre une tuerie<br /> <br /> <br /> existe il un mauvais livre de Lucius Shapard.<br /> <br /> <br /> On en profite pour remercier l'es éditions du Bélial, editeur indépendant qui a sorti ce livre au départ.<br />
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J
<br /> <br /> Je ne connaissais pas cet auteur, encore un gouffre dans ma culture.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Les traductions de Jean-Daniel Brègue ne déçoivent pas...<br />
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J
<br /> <br /> Je ne le connaissais pas.<br /> <br /> <br /> <br />

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