Un petit coup de blanche maintenant, avec le dernier Arto Paasilinna : Sang chaud, nerfs d’acier.
Tout début de 1918, Linnea Lindeman, chasseuse de phoques, accoucheuse émérite, et un peu sorcière, aide Hanna à donner vie à Antti Kokkoluoto. Elle prédit au beau poupon une longue vie, mouvementée et riche qui se terminera le 12 juillet 1990. Linnea avait vu juste, le garçon, puis l'homme aura une longue vie intéressante. Chassera le phoque, fera la guerre, le coup de poing, de la prison, de la contrebande, avant de monter son entreprise de docker et devenir député … Une vie bien mouvementée, comme l'histoire de la Finlande durant cette période.
Tous les ans, environ, il y a un nouveau Paasilinna, et tous les ans, dès que je l’aperçois en rayon, je l’achète. Autant le dire tout de suite, la cuvée 2010 n’est pas la meilleure. Pas une année de grande garde, mais le résultat est fruité, gouleyant, un vin (oups pardon, un roman) de plaisir.
On n’est certes pas au niveau des grands succès comme Le lièvre de Vatanen, La cavale du géomètre ou La forêt des renards pendus pour n'en citer que trois. Mais tout de même … En premier lieu, comme tous ses romans, il se lit sourire aux lèvres. Si je ne craignais pas les foudres de la Real Academia Española, je dirais volontiers qu’il est picaresque. Disons truculent, plein de verve, avec des personnages qui prennent la vie à bras le corps, quitte à la boxer un peu au besoin.
Et puis, pour les incultes historiques comme moi (et je ne dois pas être le seul par ici), on a un survol fort intéressant de l'histoire de la Finlande tout au long du XX° siècle.
Apprendre en s'amusant en quelque sorte.
Arto Paasilinna / Sang chaud, nerfs d’acier (Kylmät hermot, kuuma veri, 2006), Denoël et d’ailleurs (2010), Traduit du finnois par Anne Colin du Terrail.