Les romans d’Andrea Camilleri tombent sans discontinuer ! Ce coup-ci pas de Montalbano, mais un jeu de chaises musicales dans le monde politico-médiatique de Palerme : Le coup de filet.
A Palerme comme ailleurs (plus qu’ailleurs ?) dire que la télévision est totalement indépendante du pouvoir politique et économique est une grosse plaisanterie. Michele Caruso, directeur du journal télévisé ne va pas tarder à le vérifier, si tant est qu’il ne le sache déjà : Le jeune Manlio Caputo est accusé du meurtre de sa fiancée. So what ? Disons que la jeune femme est la fille d’un politique en vue, Manlio fils d’un député, le beau-père de Michele est sénateur … Bref le grand jeu entre justice, police, pourvoir politique et pouvoir médiatique peut commencer.
Autant le dire tout de suite ce n’est pas le meilleur Camilleri. Je le trouve un peu mince. Il est quasiment uniquement constitué de dialogues, au point que je me suis demandé s’il ne s’agissait pas d’une adaptation d’une pièce théâtrale ou radiophonique.
Ceci dit, même un Camilleri moyen reste un roman que l’on a plaisir et intérêt à lire. Le maître a toujours sa patte, sa méchanceté, sa lucidité dans l’analyse des liens de pouvoir et de servilité entre les mondes médiatique, politique et économique.
Intérêt et plaisir donc, mais sans la jubilation que procurent de certaines de ses œuvres.
Andrea Camilleri / Le coup de filet (La rizzagliata, 2009), Fayard (2012), traduit de l’italien par Dominique Vittoz.