J’ai découvert Brigitte Aubert il y a peu, avec le monstrueux et réjouissant Le souffle de l’ogre. Puis j’ai lu quelques uns de ses romans pour préparer sa venue à TPS en 2011. Comme j’ai apprécié, j’essaie maintenant de suivre ses nouveautés. La dernière en date : La ville des serpents d’eau.
Une petite ville des US, proche de la frontière canadienne, à la veille de la période de Noël. Il y a une quinzaine d’années, cinq fillettes ont été enlevées. Les corps de quatre d’entre elles ont été retrouvés, dans les lacs du coin, le dernier n’a jamais réapparu. Et voilà que fait surface une gamine maigre, salle et muette, semblant sortie de nulle part. Elle est prise en charge (si on peut dire) par Black Dog un SDF noir, immense et légèrement demeuré. Chose qui ne semble étonner personne, sauf Limonta, ex flic newyorkais, viré après une très grosse bavure due à sa consommation excessive d’alcool. Limonta traine sa déprime dans sa ville d’origine mais va trouver là l’occasion de se rendre utile, une dernière fois, avec l’aide d’un ex rappeur revenu, lui aussi, croupir dans sa ville natale.
Je ne vais pas vous raconter d’histoires, on n’a pas là le chef-d’œuvre de l’année qui va révolutionner le genre ou vous hanter pendant des mois. Mais je l’ai lu en une journée, impatient de le retrouver chaque fois que je le laissais pour retourner à la « vie normale ». Ce qui est un signe infaillible que l’on a là un polar impeccable, parfaitement construit, avec ce qu’il faut d’épaisseur des personnages, de suspense, de coups de théâtres, de surprises, de fausses pistes …
Bref, exactement ce qu’il faut de temps en temps quand on veut passer un bon moment de lecture sans forcément trop se prendre le chou. Et c’est déjà beaucoup …
Brigitte Aubert / La ville des serpents d’eau, Seuil/Policiers (2012).