Un livre à côté duquel j’étais passé l’an dernier. Et que j’ai lu grâce à l’ami Norbert : Tu es la mal de Roberto Costantini.
1982, l’Italie est sur le point de gagner la coupe du monde de foot en Espagne. Michele Balistreri a fait beaucoup de conneries, avec ses amis d’extrême droite, puis dans les services secrets. Il est maintenant flic dans un quartier facile. Jusqu’au meurtre d’Elisa Sordi, superbe jeune femme qui travaille pour le cardinal Alessandrini. Son corps est retrouvé, torturé et mutilé, et Michele ne trouvera jamais son meurtrier. En 2006, l’histoire semble se répéter, l’Italie est de nouveau en final et la mère d’Elisa se suicide. Mais d’autres jeunes femmes sont de nouveau trouvées torturées … Michele mal en point et assagi va devoir retrouver sa rage intacte pour affronter des puissances qui le dépassent, du Vatican aux services secrets, et passant par les milieux d’affaire.
Rien de révolutionnaire, ni dans la construction ni dans l’écriture, mais un solide polar, bien construit, avec une bonne intrigue et un fond historique et politique bien documenté.
On prend plaisir à l’intrigue, même si certains retournements et coups de théâtres sont un peu forcés. Le héros principal, avec ses sérieuses zones d’ombre et ses colères mal dirigées qui se trompent de cible est ambigu, inhabituel et donc intéressant.
Mais ce qui fait sortir ce roman du lot du tout venant c’est la description des liens entre l’aristocratie italienne, le Vatican, le monde politique, les services secrets et l’extrême droite. Tout un réseau d’intérêts, de complicités, de magouilles allant jusqu’au meurtre. Un réseau déjà mis en scène par des gens comme De Cataldo, mais ici la répétition n’est pas inutile.
En résumé un polar solide, avec une bonne histoire qui dévoile quelques pans guère glorieux des trente dernières années de politique italienne.
Roberto Costantini / Tu es le mal (Tu sei il male, 2011), Presses de la cité/ Sang d’encre (2012), traduit de l’italien par Anaïs Bokobza.