Je ne voulais pas parler des élections, mais là, y en a des qui m’ont vraiment pompé l’air au-delà du supportable. Cela ne va sans doute étonner personne ici, j’ai voté Mélenchon au premier tour. Avec un espoir, que son score mette un claque aux fachos du Bloc, et oblige ceux qui osent se dire de gauche à être un tout petit peu à gauche. Donc dimanche soir, non, je n’ai pas fêté les résultats.
Et comme je sais que des foules entières attendent avec impatiences mes déclarations, je vais m’adresser aux françaises et aux français.
A ceux qui ont voté comme moi, ou pas loin, ben vous avez toute ma sympathie, vous devez en avoir gros sur la patate ces jours-ci.
A ceux qui ont voté le futur président du Béarn, je ne sais trop quoi dire. J’en connais, on peut être copains à condition de causer musique, bouquins ou pinard … Ca continuera.
Face à ceux qui ont voté pour l’immonde qui nous sert de président actuellement je reste sans voix. Soit ils font partie des 5-10 % des français à qui sa politique est profitable (au moins à court termes) et ils sont de sales égoïstes, mais au moins ils sont cohérents, sinon, j’avoue que j’ai du mal. Se faire enf(i)ler pendant 5 ans et en redemander, j’avoue que je sèche.
Je me sens un peu trahi par un certain nombre de potes, et même d’amis qui ont voté Hollande, en avouant souvent que s’ils n’avaient pas eu peur, par conviction, ils se sentaient plus proche de Mélenchon. J’avoue que je vous en veux, un peu. Mais comme disait Desproges, on reconnaît un ami à ce qu’un jour il vous déçoit. Ben voilà, je suis déçu. Quant aux convaincus que le PS est une alternative à l’UMP, je leur conseille de lire Préparer l’enfer de Thierry Di Rollo. Les écrivains ne sont pas prophètes, ils ne prévoient pas l’avenir, mais ils sentent parfois un peu mieux que nous ce qui pourrait arriver. C’est pourquoi il faut les lire. Pour que ça n’arrive pas.
Pour les électeurs du FN. Il parait qu’il y en a qui votent ainsi parce qu’ils sont perdus, parce qu’ils sont en colère. Comme le disait, encore, le grand Pierre, ce sont des gens qui se trompent de colère. C’est aussi un échec énorme pour le système éducatif (et oui, je sais, désolé les pédagos) qui n’a pas su leur donner la moindre éducation politique, pour leurs parents (quand ce sont des jeunes) qui n’ont pas été foutus de leur apprendre les bases les plus élémentaires, bref pour tout le pays, médias, acteurs éducatifs et sociaux, militants de gauche … Et je me mets dans le même panier, sans bien savoir ce que j’aurais pu faire, mais en sentant bien qu’on y est tous pour quelque chose.
Ceux qui sont militants et convaincus je les méprise profondément. Non tout ne se vaut pas. Le racisme, la xénophobie sont des saloperies. Inutile de venir faire vos petits cacas dans les commentaires, je suis ici chez moi, je modère, je ne suis ni gentil ni patient, donc vous ne rentrez pas.
Histoire que les choses soient claires. Je suis bien en France. Je n’avais que rarement eu honte de me dire français. Depuis un certain 21 avril, et encore plus depuis cinq ans je fais profil bas, comme les italiens sous Berlu, comme les américains sous Bush. J’ai ici ma vie, ma famille, mes potes … Mais si un jour vous arrivez au pouvoir, je parle 3 langues, mes gamins deux, ils ont une double nationalité (et ils vous emmerdent), j’ai un boulot qui se vend bien, j’irai voir ailleurs si les gens sont moins cons.
Enfin je voulais dire un petit mot aux journalistes politiques. Aux fins commentateurs des petites phrases, aux putassiers qui ont passés leurs colonnes à comparer Mélenchon et le Pen, et à prétendre que le vote Front de Gauche affaiblissait le PS. Je vous vomis. Vous êtes lâches, vous êtes méprisants, vous êtes veules, vous êtes en plus cons comme des manches. Vous avez une forte responsabilité dans le vote Front national, que vous soyez à la radio, à la télé, dans les journaux autoproclamés sérieux, sur le web, partout.
Je ne suis pas rancunier, mais j’ai de la mémoire. Souvenez-vous, le Oui, le Non. Vous étiez tous pour le Oui. Tous. Ceux qui étaient contre étaient des ploucs, des nuls, des incultes, des abrutis apeurés …
Sachez bande de méduses que je l’avais lu le traité. Dans mes chiottes, article après article, au risque de me faire engueuler parce que je monopolisais les lieux. Et je m’étais fait mon opinion, ligne après ligne. Et nous étions nombreux dans ce cas, bande d’incultes suffisants. Et vous aviez déjà la même morgue condescendante alors que vous êtes de simples lèche-culs. Lèche-cul de l’un ou de l’autre parti qui sera au pouvoir dans quinze jours, mais lèche-cul quand même. Et vous avez encore rejoué la même partition. Je vous méprise profondément. Et au passage, puisque vous aimez jouer à celui qui a la plus longue, vous qui pensez que vous faites partie de la crème cultivée et diplômée, sachez que je suis à peu près certain que ma liste de diplômes est plus longue que la vôtre.
Vous avez encore été lamentables pendant la campagne, vous l’avez encore été dimanche et les jours suivants. Je vous ai entendu et lu mesurer combien de temps Mélenchon avait parlé sans prononcer le mot Hollande, et analyser … L’analyse est simple bande de truffes. La seule chose qui peut motiver un électeur de Mélenchon à aller voter dans dix jours, la seule qui me motive, c’est la méchanceté. C’est d’avoir le plaisir de voir les gueules défaites des Coppé, Morano, Juppé et du l’infect de l’Elysée. La seule.
Le six j’irai voter. Par pure méchanceté. Par vengeance. Et j’incite tous ceux qui ont eu honte d’être français depuis cinq ans à aller se venger. Sans rien espérer, sans rien attendre de la clique qui s’annonce. Parce que finalement, ils sont d’accord sur presque tout. Allez, Serge qui pense (et je suis de plus en plus près de te rejoindre) qu’élections, piège à cons, allez les Unwalkers, vous avez pas envie de leur faire un tout petit peu mal ? Juste pour voir leur tronche ? Vous n’avez pas envie qu’un petit juge teigneux plante ses crocs dans son cul anémique ? Je n’en n’appelle pas au civisme, ni à l’espoir. Juste à la méchanceté pure.
Enfin, je ne peux pas croire qu’un lecteur de polars assidus ne sente pas un léger frémissement à l’idée de mettre un coup de genou dans les joyeuses (ou pour parler étranger, una patada en los huevos) de ceux qui nous ont marché sur la gueule depuis cinq ans. Et on se refuserait ce petit plaisir simple ?