Une femme, deux hommes … Peut-on faire plus bateau ? Non. Elmore Leonard est-il capable de nous surprendre et de nous divertir avec un tel poncif ? Oui. Et il le prouve avec Gold coast.
C’est chouette d’être l’épouse d’un mafieux. Belle maison, belle voiture, de l’argent pour se payer ce qu’on veut et rien à faire. Sauf que Karen s’emmerde, et qu’en plus Frank la trompe allègrement. Pour se venger elle a la mauvaise idée de le menacer de faire de même. Puis elle oublie. Mais pas Frank.
Quand le parrain meurt quelques mois plus tard, quand enfin Karen se dit qu’elle va pouvoir choisir de faire ce qu’elle veut de sa vie, elle découvre qu’une des clauses du testament stipule qu’elle ne profitera de la fortune mal acquise de feu son mari que tant qu’elle n’aura aucune relation avec un autre homme. Et c’est Roland, bâti comme un arbre (un gros arbre), convaincu d’être irrésistible, violent et complètement siphonné qui doit veiller à ce qu’elle respecte la clause. Quand débarque Cal McGuire, son charme, son opportunisme, la chose se complique encore, et la chasse au magot est ouverte …
Au risque de me répéter encore un Elmore Leonard pur jus.
Avec truands bêtes (très bêtes) et méchants (très, très méchants), personnages cool (très cools) et femmes fortes et charmantes (très fortes et très charmantes). Comme toujours, du rythme, de la fluidité, des surprises, de l’humour, des dialogues indépassables …
Bref du bonheur. Si vous n’avez pas envie de lire un gros pavé déprimant sur l’état du monde (car il y a un temps pour tout), si vous avez juste envie de vous divertir, et que vous voulez le faire avec un roman impeccablement écrit, une solution, lisez Elmore Leonard !
Elmore Leonard / Gold coast (Gold coast, 1980), Rivages/Noir (2010), traduit de l’américain par Fabienne Duvigneau.