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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 19:27

Le lecteur de polar est un animal d’habitudes. Il aime, régulièrement, retrouver des personnages familiers. Montalbano, Harry Hole … ou, comme c’est le cas ici Varg Veum, le privé de Bergen créé par Gunnar Staalesen. Que revoici dans Comme un miroir.

Staalesen

Varg Veum est contacté par une avocate, Berit Breheim. Cela fait des semaines qu’elle n’a plus de nouvelles de sa sœur et de son beau-frère. La dernière fois qu’elle les a vus, elle a sorti ce dernier de prison. Il s’y retrouvait pour ivresse et agression sur les policiers qui étaient venus le calmer à la demande des voisins. Retrouver des gens disparus, c’est ce que Varg fait le mieux, avec une autre chose : déterrer le passé. Or une affaire revient tout le temps sur le devant de la scène : trente ans auparavant, la mère des deux femmes est morte noyée avec son amant, un saxophoniste local, juste après avoir quitté leur père. La fatalité d’acharne-t-elle sur les femmes de la famille Breheim ?


Depuis des années Varg Veum fait un peu partie de ma bande polar. Le copain du nord pluvieux, plutôt sympa, pas tête brûlée comme Harry, pas complètement dépressif comme Erlendur ou Wallander, un de ceux qu’on a plaisir à retrouver le temps d’une histoire. Et ça marche une fois de plus.


Je ne dirais pas que ce volume est le meilleur de la série, j’en ai préféré d’autres, comme le précédent L’écriture sur le mur ou Anges déchus, mais c’est un bon cru, classique, qui offre ce qu’on vient chercher dans ces histoires : Un privé qu’on a appris à aimer, des personnages secondaires saisis dans toute leur humanité, une ville très proche de la nature, souvent pluvieuse, parfois magnifique (c’est du moins ainsi que je l’imagine), et des histoires sensibles où l’empathie de Varg et de son créateur font merveille.


Comme toujours le passé et la nostalgie ont leur place au côté d’une histoire actuelle qui aborde, par la bande, les trafics de déchets (du nord vers le sud) et les nouveaux négriers de l’immigration clandestine (du sud vers le nord). Et c’est aussi cela la patte Staalesen : cette façon de traiter de grands sujets de façon sensible, par petites touches, toujours avec une teinte sépia.


Ceux qui aiment seront heureux de retrouver Varg Veum, ceux qui trouvent que cela ne va pas assez vite, que c’est trop « nordique » peuvent passer leur chemin.


Gunnar Staalesen / Comme dans un miroir (Som i et speil, 2002), Folio/Policier (2013), traduit du norvégien par Alex Fouillet.

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commentaires

J
<br /> Je tarde à trouver un palliatif à john resnick. es ce le bon remede ?<br />
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J
<br /> <br /> Le paliatif "naturel" à Resnick pour moi serait Jo Faraday de l'anglais Graham Hurley. Flic à Portsmouth, même empathie, même intrigues bien léchées, même regard social.<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Merci d'avoir cité Harry Hole le héros déjanté de l'immense Nesbo .<br />
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J
<br /> <br /> De rien, c'est un de mes auteurs et personnages préférés.<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> J'avais commencé à les lire, je les ai encore. Il faudrait que je me replonge dans ces polars, maintenant que j'ai lu tous les Mankell, Nesbo et autre<br /> Edwardson. Je suis en manque de polar nordique au rythme lent si agréable !<br />
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J
<br /> <br /> C'est une excellente série, avec des bons, des très bons et des excellents romans. Je crois que je n'ai été déçu que par La femme dans le frigo.<br /> <br /> <br /> <br />

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