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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 15:09

Comme je le disais dans ma chronique sur Les chiens enterrés ne mordent pas, je préfère Gunnar Staalesen dans le registre intime. L’ami cynic prévoyais que L’écriture sur le mur allait me plaire, il avait raison.

 

Staalesen ecritureQuand Varg Veum arrive à son bureau de Bergen, une femme, la quarantaine, l’attend. Un cas classique, : sa fille, 16 ans, a disparu depuis quelques jours et après avoir attendu et fait le tour des amies, elle commence à s’inquiéter. La routine pour Veum, cet ancien travailleur social devenu privé. Une routine et une enquête qui, malheureusement va, petit à petit, faire ressortir de vilains secrets de famille, révélateurs de disfonctionnements graves de la société. Et comme toujours, ce sont les plus faibles et les plus fragiles qui trinquent.

 

Un Varg Veum très classique donc, dans la plus pure tradition. L’auteur n’est jamais meilleur que lorsqu’il se penche sur les souffrances intimes au cœur des familles. Et si ce genre de roman peut, chez d’autres, devenir nombriliste, voyeur, racoleur ou tout simplement ennuyeux, Gunnar Staalesen (comme Thomas Cook aux US) par la grâce de son écriture, livre des romans pudiques, vrais, émouvants et subtils, sans pour autant sacrifier le suspense et l’efficacité.

 

Et tout comme Cook également, c’est en décrivant les dysfonctionnements des familles et l’éternel et toujours renouvelé conflit parents / adolescents qu’il autopsie la société norvégienne, ses failles, les pertes de repères d’une jeunesse perdue qui n’a plus comme valeurs que l’argent et ce qu’il permet d’acheter, et la détresse de parents qui n’ont pas pu, ou pas su, donner ces repères. Tout cela en finesse, sans jamais faire de prêche, juste en racontant (très bien) une histoire.

 

Un grand cru de la saga Varg Veum.

 

Gunnar Staalesen / L’écriture sur le mur (Scriften på veggen, 1993), Gaia (2011), traduit du norvégien par Alexis Fouillet.

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commentaires

M
<br /> Noté, il faut que je le resorte de la pal ... mais quand i<br /> <br /> <br /> j'ai de plus en plus de mal à suivre mes achats...<br />
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J
<br /> <br /> C'est notre triste lot à tous, snif !<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> d'accord pour la femme dans le frigo. C'est le premier que j'ai lu, du coup j'ai mis des années avant de lire le 2ème.<br /> <br /> <br />  <br />
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J
<br /> <br /> Le tout premier (le loup dans la bergerie) est aussi un ton en dessous, mais on sent que c'est parce que l'auteur se cherche encore et peine à mettre en place son personnage et son univers.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Effectivement c'est un très bon cru. Dans la même veine je conseille "pour le meilleure et pour le pire" une autre enquête de l'ami Varg.<br />
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J
<br /> <br /> Je confirme, un autre bon cru. Je crois que l'un des seuls que je n'avais pas trop aimé est "la femme dans le frigo"<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Eh bien, tu m'en vois ravi cher Jean-Marc. On peut aussi le rapprocher de certains thèmes des "Anges déchus" si on se réfère à cette vision de l'adolescence que les adultes ne considèrent pas, ou<br /> pire encore...<br />
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J
<br /> <br /> Anges déchus qui fait partie, lui aussi, de mes préférés dans la série.<br /> <br /> <br /> <br />

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