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13 janvier 2014 1 13 /01 /janvier /2014 22:35

 

En 2011 j’ai découvert (comme beaucoup d’amateurs de polars), Olivier Bordaçarre avec La France tranquille, autopsie d’une ville de province qui s’enfonçait dans la psychose et la connerie. Il revient dans un tout autre genre avec Dernier Désir.

 

 

Bordaçarre

Mina et Jonathan Martin vivait la vie « normale » des citadins. Normale voulant dire qu’ils courraient toute la journée pour gagner un peu plus et pouvoir acheter des tas d’objets dont ils n’avaient pas vraiment besoin. Jusqu’au jour où ils ont décidé qu’ils en avaient assez et se sont retirés à la campagne, pour retaper l’ancienne maison d’un éclusier et profiter d’une vie plus simple. Cela fait maintenant plus de dix ans qu’ils sont là, avec leur fils Romain. Et voilà qu’un nouveau voisin vient de racheter la plus proche maison. Hasard de la vie, il s’appelle Vladimir Martin. Il est sympa ce voisin, et généreux, très généreux, mais peut-être un peu envahissant. Il commence à décorer sa maison comme la leur, à écouter la même musique que Jonathan et à les couvrir de cadeaux. Et si c’était trop beau pour être vrai ?


Olivier Bordaçarre change donc de sujet et de style, mais continue sa description de nos belles provinces et plus largement de notre société. C’est la société de consommation, ses mirages et les tentatives pour y échapper qui sont cette fois dans son collimateur. Et c’est sacrément bien fichu !


Pour commencer, l’histoire est impeccable. Belle installation, montée insidieuse de la tension et du suspense. On sent rapidement que tout cela ne peut que mal finir. Mais mal finir comment ? Telle est la question qui taraude le lecteur et à laquelle l’auteur apporte une réponse pour le moins inattendue !


Très bien écrit et construit donc, avec des personnages bien croqués (Jonathan, Mina et leur fils) et une silhouette, un archétype, l’incarnation de la tentation en la personne de Vladimir. Et au-delà du plaisir de l’intrigue, le lecteur se retrouve avec plein de questions en tête : Les limites du refus de la société de consommation, les difficultés à résister, jour après jour, surtout quand on a un enfant qui grandit, la force tentatrice du Diable (vous l’appelez comme ça, ou Vladimir, ou mirage de la consommation, ou pub ou comme vous voulez), les difficultés à construire un couple qui dure malgré les changements, malgré la lassitude, l’usure, les envies qui changent …


Bref, vous vous faites plaisir à le lire, et vous avez de quoi cogiter longtemps après.


Olivier Bordaçarre / Dernier Désir, Fayard (2013).

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11 janvier 2014 6 11 /01 /janvier /2014 11:09

Encore et toujours Kti Martin de Bédéciné qui m’a conseillé La magnificence des oiseaux de Barry Hughart, un roman que je n’aurais sans doute jamais, ne serait-ce que regardé, sans elle. Et j’aurais eu tort.

Hughart

Nous sommes en Chine, il y a fort longtemps. Dans le village de Kou-Fou, le jour de la « récolte » de la soie tissée par les vers, les villageois découvrent avec horreur qu’ils sont tous morts (les vers, pas les villageois). Pire, tous les enfants entre 8 et 13 ans tombent dans un étrange coma. Démunis les moines envoient Bœuf Numéro Dix, gentil colosse de 19 ans chercher de l’aide à Pékin. Il revient avec un étrange lettré, Maître Li qui, comme il le dit lui-même a « un léger défaut de personnalité ». Pour résumer, disons que Maître Li est fort intelligent, très vieux, plutôt ivrogne et pas toujours totalement honnête, pour ne pas dire filou de façon fort retorse. A eux deux ils vont vite découvrir l’origine de l’épidémie. Mais trouver le légendaire remède qui permettra de guérir les enfants est une autre paire de manche …


Délicieux ! C’est le premier mot qui me vient à l’esprit pour qualifier cette excellente friandise.


Humour, érudition, vivacité, rythme, émotion, belle langue … Si on était en Espagne je qualifierais volontiers ce roman de picaresque, mais nous sommes en Chine et je ne connais pas l’équivalent. Un vrai régal d’étude de caractères, d’intrigue au charme légèrement suranné, de mélange entre fantazy, mythologie et ancrage dans une réalité bien terrestre et bien matérielle.


C’est décidé, je vais aller de ce pas acquérir les volumes suivants pour avoir sous la main de quoi combattre les prochaine baisses de moral ou pour avoir quelque chose à lire après les romans bien noirs et bien déprimants qui ne devraient pas manquer cette année. Et je vous conseille de faire de même, il faudrait même voir si l’acquisition de ces romans ne peut pas être remboursée par la Sécu au titre d’excellents antidépresseurs.


Barry Hughart / La magnificence des oiseaux (Bridge of birds, 1984), Folio/SF (2013), traduit de l’américain par Patrick Marcel.

 

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9 janvier 2014 4 09 /01 /janvier /2014 18:27

En quelques années et autant de romans, Ron Rash s’est installé dans le paysage. Une terre d’ombre, son dernier roman traduit, confirme sa place dans le roman noir américain rural, au côté d’auteurs comme Daniel Woodrell, Larry Brown ou Chris Offut.

Rash

Eté 1918. Dans un vallon perdu et sombre, d’un coin paumé des Appalaches, Laurel et son frère Hank tentent de faire vivre la ferme familiale. Les deux sont marqués : Hank a perdu une main dans les tranchées. Laurel est mise à l’écart de la communauté, victime de la connerie et de la superstition : une tâche de naissance la fait passer pour une sorcière aux yeux des voisins. Pour compléter le tableau, à quelques rares exceptions près, tous pensent que ce vallon toujours à l’ombre est maudit. A l’entrée de l’automne, alors que Laurel redoute l’hiver à venir, ils recueillent Walter, un jeune homme muet trouvé dans les bois. Muet, mais musicien et capable de tirer une musique divine de sa flute en argent. Une possibilité de bonheur ? C’est sans compter, une fois de plus, sur l’ignorance, la bêtise et l’envie.


Cela va devenir une évidence de l’écrire, mais c’est encore un très grand roman de Ron Rash. Qui boucle (un peu) avec son premier traduit en France, puisqu’il s’ouvre sur la prospection d’un homme qui vient inspecter une vallée qui sera engloutie sous les eaux d’un barrage (thème de Un pied au paradis).


Encore donc un superbe roman, beau, émouvant, humaniste, rageur, lucide, lyrique … Les adjectifs manquent. L’auteur écrit une magnifique histoire d’amour, ainsi qu’un roman sur le travail d’une terre âpre et dure. Il excelle autant dans les descriptions d’un paysages austère qui peut, à l’occasion, s’embellir de façon inespérée sous un rayon de soleil que dans celles du moment hors du temps d’un partage musical. Et à côté de cette grandeur et de ce lyrisme, l’horreur de la bêtise, de l’ignorance, de la superstition et de la méchanceté est d’autant plus forte.


Car il y a tout ça dans Une terre d’ombre. La dignité d’êtres humains, dignité du travail partagé dont on est fier, dignité de la soif de connaissance, dignité de la résistance à la bêtise et à la pression de la masse. Et leur indignité quand ils jouent sur les ressorts les plus misérables de l’âme, les peurs, les envies, la lâcheté, le rejet de l’autre, quelle que soit sa différence.


C’est parfois beau à pleurer, la fin inéluctable (et annoncée) est d’une bassesse et d’une veulerie à vomir, c’est tellement représentatif de l’humanité d’hier et d’aujourd’hui dans sa complexité, de ce qui nous fait aimer, haïr, admirer et mépriser les hommes … C’est un très grand roman.


Ron Rash / Une terre d’ombre (The cove, 2012), Seuil (2013), traduit de l’américain par Isabelle Reinharez.

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8 janvier 2014 3 08 /01 /janvier /2014 22:05

Pour bien commencer l’année vous pouvez aller lire l’entretien avec Adrian McKinty réalisé par la bande des Unwalkers.

Et demain je vous cause du magnifique dernier roman de Ron Rash.

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7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 23:13

Je l’avais un peu laissé de côté l’an dernier, mais j’ai profité des vacances pour essayer cet islandais dont c’est le second roman traduit chez Métailié. J’avoue que Excursion de Steinar Bragi m’a laissé perplexe.

 

Bragi

Ils sont quatre, deux couples. Ils ont décidé en cette fin d’été d’aller faire une virée en 4x4 en pleine nature pour s’amuser et échapper le temps d’une balade au rythme de la capitale et des affaires. Sauf que la nature islandaise n’est pas toujours hospitalière, que n’importe qui ne s’improvise pas explorateur et que l’isolement ne fait pas toujours ressortir le meilleur de l’homme. Un accident les oblige à trouver refuge dans une maison complètement isolée habitée par deux vieux étranges. Et c’est là que tout commence à se gâter.


Je suis donc resté perplexe.


Ça démarre très bien. L’accident, la réclusion en pleine cambrouse, la nature intimidante, les deux vieux bizarres. L’immensité et l’étrangeté, ainsi que la menace sous-jacente du « désert » du centre de l’Islande sont très bien rendues. Le malaise s’installe petit à petit, les failles apparaissent et la bonne humeur de façade se craquèle. Les conventions sociales lâchent, les rancœurs et saloperies ressortent peu à peu. Les deux hôtes forcés deviennent petit à petit aussi inquiétants que le décor. Et l’incapacité chronique à quitter cet enfer est fort bien racontée et mise en scène.


Si cela en restait là, j’aurais beaucoup aimé le portrait caustique que ce huis clos en plein air dresse de la société islandaise moderne. Mais peu à peu l’auteur ajoute des mystères, des éléments de fantastique, et sauf erreur de ma part (ou alors je suis complètement passé à côté), ne résout rien. Un mystère pèse sur l’identité des hôtes, qui reste ouvert, les personnages disparaissent peu à peu victime de ? On ne sait pas. Des forces fantastiques semblent à l’œuvre, lesquelles ? Mystère. Je serai bien incapable de dire exactement comment ça se termine.


Alors je ne suis pas contre quelques questions qui restent ouvertes, ni contre quelques mystères laissés à l’interprétation du lecteur, mais là, franchement, il y en a trop pour moi et cela me laisse l’impression que l’auteur ne savait plus comment se sortir d’affaire.


Perplexe je suis donc resté. Et vous ?


Steinar Bragi / Excursion (Hálendid, 2011), Métailié (2013), traduit de l’islandais par Patrick Guelpa.

 

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5 janvier 2014 7 05 /01 /janvier /2014 19:40

J’ai découvert Etienne Davodeau grâce à des copains avec son album Les ignorants. Et j’ai beaucoup aimé. C’est pourquoi j’avais demandé au Père Noël sa dernière BD, Le chien qui louche. Et je l’ai eue.

 

Davodeau

Fabien est gardien au Louvre. Toute la journée il arpente les salles, surveille, renseigne les touristes … Le soir il retrouve Mathilde. Et ce week-end, il va faire connaissance de sa famille. Les Benions, qui sont dans le meuble. Et qui vont demander à l’expert parisien ce que vaut la croute peinte par un lointain aïeul. Fabien est gentil, il ne veut pas vexer. Et c’est comme ça que les Benions se persuadent que la croute est digne de rentrer au Louvre, et que c’est Fabien qui va se charger des démarches …


Les ignorants est fin, intelligent, humaniste et instructif. Le chien qui louche est fin, intelligent, humaniste et drôle. Et aussi un peu instructif puisqu’il nous convie à une belle promenade dans le Louvre.


Etienne Davodeau arrive à décrire et dessiner la famille Benion avec une lucidité teintée de tendresse. C’est qu’ils sont un peu cons les Benion (comme le dit leur sœur d’ailleurs). Ils sont lourdingues, uniquement intéressés par leurs meubles, par leur réussite de province. Elle est complètement ridicule leur ambition de faire entrer une croute abominable au Louvre. Et pourtant … Et pourtant ils sont capables d’être généreux, et d’être touchés par l’art, une fois qu’ils ont passé le rejet apeuré de celui qui pense que ce n’est pas pour lui. Et combien de gens n’entreront jamais au Louvre (ou dans une librairie, ou dans une salle de concert ou …) juste parce que toute la société leur crie que ce n’est pas pour eux ? A quel point sommes-nous tous des Benions ?


C’est en ça que cette BD est fine, intelligente, humaniste et drôle. Un vrai régal de scénario et d’étude de caractère servi par un dessin et une mise en case qui montrent en deux planches ce qu’il faudrait décrire en cinquante pages.


Etienne Davodeau / Le chien qui louche, Futuropolis (2013).

 

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4 janvier 2014 6 04 /01 /janvier /2014 10:16

2013 a malheureusement vu la disparition d’un géant de la Science Fiction, un auteur qui a sans le moindre doute renouvelé un genre pas toujours heureux, le space opera, avec sa série articulée autour de l’univers de la Culture. Il s’agit bien entendu du regretté Iain M. Banks, dont Les enfers virtuels est sorti en poche en 2013.

Banks

La Galaxie est vaste, les espèces que l’on y trouve variées et pas toujours très recommandables. Il semble pourtant plus ou moins admis un peu partout, et très particulièrement au sein de la Culture que la torture est une pratique barbare et inutile. Cela n’empêche pas certaines sociétés en mal de châtiments d’avoir inventé des Enfers Virtuels où les avatars des mauvais sujets sont virtuellement torturés pour l’éternité numérique. Un tel modèle a bien entendu généré ses anti-Enfers. Et une guerre, virtuelle, a éclaté entre les antis et les pros. Une guerre qui tourne à l’avantage des pros … Mais les antis semblent alors décidés à déplacer la guerre dans le Réel. Ce qui déplait à beaucoup de monde, et plus particulièrement à la Culture.


La série concernant la Culture est vraiment unique. Je ne suis pas un spécialiste de SF, loin s’en faut, mais je ne vois aucune autre œuvre d’une telle ampleur, qui soit à la fois aussi cohérente et aussi variée. Une fois de plus, on retrouve tous les éléments familiers de cet univers, tout en découvrant complètement un autre monde.


L’autre monde, cette fois, est celui des mondes virtuels, et de cet enfer digne des pires tableaux de Bosch (qui doivent bien avoir inspiré l’auteur). La force de Banks, une fois de plus, est d’arriver à nous parler de notre monde à nous, au travers d’un univers qui semble si lointain. Car quoi de plus actuel que ses digressions absolument délicieuses d’ironie et de lucidité sur le besoin de divin et de châtiment ? Quoi de plus actuel que son personnage de magnat richissime arrogant, puant, uniquement préoccupé par son fric, sa puissance, son ascendance sur les autres, sa possibilité de tout acheter, tout soumettre à ses désirs … Quoi de plus jouissif que le confronter ici à des représentants de la Culture qui, sans être des anges, loin s’en faut, mettent en lumière la puérilité de cette accumulation de richesse dans leur monde à eux qui a dépassé le besoin d’acquérir ?


Tout cela est déjà fort bon. Mais c’est encore meilleur quand on retrouve les vaisseaux et leurs Mentaux aux noms so british, c’est encore meilleur quand on retrouve l’humour si fin de Banks, c’est encore meilleur quand on croise ses personnages, si excentriques, si aliens, et pourtant si humains … Avec cette fois une palme pour un vaisseau et son Intelligence Artificielle appartenant à la branche de la Culture qui intervient, avec rapidité et efficacité, quand la diplomatie ne suffit plus. Ce vaisseau, catégorie Abominator (et répondant au doux nom de « En Dehors Des Contraintes Morales Habituelles ») est d’une méchanceté, d’un cynisme et d’une efficacité qui en font un des personnages les plus marquants de tout le cycle !


Un bon cru donc, dans une série très très au-dessus du panier, qui vous fera voyager pendant plus de 800 pages sans jamais vous ennuyer.


Iain M. Banks / Les enfers virtuels (Surface detail, 2010), Le livre de poche/Science Fiction (2013), traduit de l’anglais (Ecosse) par Patrick Dusoulier.

 

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1 janvier 2014 3 01 /01 /janvier /2014 17:33

Allez hop, bonne année 2014.

Je vous souhaite de bien rigoler (malgré une situation pas très drôle).

baboonVoeux

Sachez ne dormir que d’un œil.

crocoVoeux

Que les musiciens aient de nombreuses occasions de taper le bœuf.

Buffle Voeux

Et qu’on se le dise, c’est nous, c’est vous les rois. De quoi ? Que chacun choisisse son royaume.

lionVoeux

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31 décembre 2013 2 31 /12 /décembre /2013 13:40

Dernier billet de l’année, mais pas pour vous parler d’un polar (je suis immergé dans la SF époustouflante de Iain Banks, ce sera pour l’an prochain).

Non, je rentre juste de Paname où je suis allé faire le provincial en balade, et j’en ai profité pour aller voir deux superbes expos.

GenesisLa première, malheureusement pour vous, ne dure que jusqu’à dimanche. Il s’agit de Genesis de l’immense photographe brésilien Sabatiao Salgado. Si vous avez le courage de faire plus d’une heure de queue (chose que j’ai faite deux fois en cinq jours …), vous pourrez voir 250 tirages somptueux de celui qui reste le dernier grand du photo reportage en noir et blanc.

De l’Antarctique à la Laponie, de la Papouasie au Pantanal brésilien, de l’ouest américain à la Patagonie, des paysages incroyables, des animaux et des gens qui vivent dans les derniers bastions de la planètes où Google, Apple, Toyota et autres Windows n’ont pas encore mis les pieds.

J’ai lu ici ou là que gnagnagna, Salgado fait de trop belles photos, qu’il fait de l’ethnologie de café du commerce, que ses photos sont trop léchées, trop travaillées et gnagnagna, et gnagnagna. C’est vrai que, depuis longtemps déjà, il photographie les pauvres, ceux qui ont tout perdu, ceux qui ont des boulots éreintants, les rescapés, et aujourd’hui les derniers peuples non modernisés comme s’il étaient des stars dignes des studios Harcourt. Et alors. Ils n’ont pas droit eux à un cadrage bien foutu, à une lumière magnifique ? C’est réservé aux liftés ? Aux maquillés ? Aux connus ? Ben non. Avec Salgado tout le monde y a droit. Et c’est beau et digne. Et merde aux « artistes » qui ne jurent que par la photo floue et crapoteuse.

Vive Salgado. Il y a bien entendu aussi un bouquin. Cher (50 €). Mais bon, plus de 500 pages de tirages magnifiques cela coûte. Et c’est un sacré cadeau à se faire offrir.

asterix

Grand écart pour le deuxième expo. De tout temps on les potes se sont déchirés : Stones ou Beatles, AC/DC ou Police, Rugby ou foot … Astérix ou Tintin. Moi c’était, c’est, ce sera toujours Astérix. Et la BNF (à Paris encore), consacre une superbe expo au gaulois le plus connu du monde.

Films d’archives, planches originales, études, zooms sur les personnages, les jeux de mots, la naissance, les voyages … On y a passé deux heures, et on aurait pu y rester bien plus. On est repartis avec envie de relire tous les Astérix et avec le catalogue de l’expo, édité par la BNF, sous forme d’encyclopédie qui me promet de belles heures de bonheur.

Voilà, mangez, buvez, râlez, riez, tchatchez, dansez, chantez … sans modération ce soir, mais surtout en bonne compagnie, et à l’année prochaine.

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28 décembre 2013 6 28 /12 /décembre /2013 17:07

Encore une lecture sur les bons conseils de l’incontournable Kti Martin. Encore un grand moment de lecture. Cap la Germanie, aux confins de l’empire roman avec Furor de Fabien Clavel.

Clavel

Le légionnaire Longinus, le centurion Marcus, le tribun Caius Ponius, et Flavia la germaine prisonnière du bordel qui suit l’armée s’enfoncent, avec trois légions dans les forêts de Germanie. Menée par Varus cette expédition va se révéler un désastre. Trois légions anéanties par les tribus Chérusques, la pluie, le froid, et l’étrangeté de la grande forêt du nord. Parmi les survivants, les quatre narrateurs croient que leur seule possibilité de survie est de retrouver cette étrange pyramide noire entraperçue par certains quelques jours avant la bataille. Une pyramide autour de laquelle vivent les Oxiones, des gens calmes, pacifiques et étrangement distordus …


On a l’habitude des récits terrifiants de la grande guerre, des vétérans du Vietnam … On en oublierait presque que de tout temps la guerre a été une saloperie sans nom, une boucherie, une machine à faire souffrir au delà de l’imaginable.


Fabien Clavel nous montre que la guerre et la souffrance remontent à la plus haute antiquité (suivant la formule bien connue de je ne sais plus quel humoriste, Alexandre Vialatte, Pierre Dac ou Bernard-Henri Levy).


La première partie du récit qui nous fait suivre des légionnaires aveuglés par la pluie, apeurés par une forêt qu’ils ne comprennent pas, harcelés par des attaques incessantes, est d’une puissance d’évocation impressionnante. On se sent couvert de boue, épuisé, terrifié avec les narrateurs. De petites touches d’étrangeté viennent parsemer le récit. Et l’auteur a l’habileté et l’intelligence de mettre cette pointe de SF au même niveau que les différentes croyances des soldats romains. Très bien construit et écrit !


La deuxième partie, qui quitte le roman historique pur est là aussi d’une grande puissance d’évocation, très originale et suffisamment cohérente pour ne pas laisser un lecteur frustré de ne pas avoir de semblant d’explication. On sait ce qu’affrontent les personnages, on tremble pour eux, mais on ne saura jamais comment c’est arrivé là. Et cela n’est pas gênant.


Je me doute que vous ne comprenez pas forcément tout ce que je raconte, mais je ne peux pas en dire plus sans trop en révéler. Donc il ne vous reste plus qu’à lire ce roman envoutant et étonnant, à la fois érudit et imaginatif.


Fabien Clavel / Furor, J’ai Lu/SF (2013).

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