Yes, Jo Nesbo est de retour. Inutile de faire durer le suspense, vous le savez sans doute tous, Harry Hole, après Fantôme est … Toujours sec dans ses titres le norvégien, c’est Police.
Oslo. Un ancien policier est sauvagement assassiné sur les lieux d’un crime jamais élucidé. Il avait fait partie de l’équipe ayant échoué dans son enquête. Lorsqu’un second policier est tué dans des circonstances analogues, la police doit se rendre à l’évidence, un tueur a décidé de s’en prendre aux flics, en particulier à ceux qui n’ont pas élucidé les affaires sur lesquelles ils ont travaillé. D’habitude, ce genre d’affaire revenait à Harry Hole. Mais Harry n’est plus là pour les aider. Pendant ce temps, dans l’aile sécurisée d’un hôpital, un homme est dans le coma, étroitement surveillé. Certains attendent avec impatience qu’il se réveille pour parler. D’autres redoutent qu’il se réveille pour parler …
Alors, il est dans quel état Harry ? Je le dirai pas.
Alors qu’est-ce qui s’est passé à la fin de Fantôme ? Je le dirai pas non plus.
Alors merde, il va revenir, il est toujours vivant ? En forme ? Toujours rien, je serai muet comme une tombe.
Jamais peut-être Jo Nesbo n’avait maîtrisé à ce point le suspense, la façon de vous laisser avec un doute atroce à toutes les fins de chapitres. Attention, lecture déconseillée aux cardiaques. Oui, ça fait un peu procédé ou recette de cuisine. Oui, mal maîtrisé ça aurait pu énerver, agacer, voire carrément gonfler.
Sauf que Jo Nesbo est un maître cuisinier et qu’il assaisonne à la perfection les recettes les plus connues, battues et rabattues. Et je ne sais pas vous, mais moi j’ai marché comme un seul homme. Comme un couillon, à tous les coups. Et puis on sent qu’il s’est fait tellement plaisir à jouer avec nos nerfs, que ce serait gâcher de ne pas prendre plaisir nous aussi.
Comme quoi, le thriller quand c’est bien fait, c’est pas mal aussi. Et là, cela relève de l’horlogerie suisse, du grand artisanat, voire du grand art. Jouissif.
Jo Nesbo / Police (Politi, 2013), Série Noire (2014), traduit du norvégien par Alain Gnaedig.