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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 15:52

Une petite piqure de rappel pour les toulousains qui auraient oublié …

 

Mardi 11 Janvier à 18h00 à la Librairie Ombres Blanches, rencontre avec Leonardo Padura autour de son dernier roman (pas un polar mais un monument !) L’homme qui aimait les chiens.

 

Mercredi 12 janvier à 18h30 à la librairie de la Renaissance, rencontre avec Marcus Malte autour de son dernier roman Les harmoniques (absolument magnifique, je vous en cause demain).

 

J’aurai le grand honneur et l’immense plaisir d’animer ces rencontres, la première en compagnie de la traductrice de Leonardo Padura, la seconde en duo avec Claude Mesplède.

 

Le lendemain, jeudi 13, Marcus Malte sera à midi à la bibliothèque du CE d’Air France, et dans l’après-midi dans le Gers, à la médiathèque de Samatan.

 

Pour toutes les dates des rencontres avec Leonardo Padura, rendez-vous sur le site des éditions Métailié.

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 15:42

L’année 2011 commence décidément très bien. Un Leonardo Padura éblouissant, je suis en train de lire le Marcus Malte qui est absolument magnifique, et comme si cela ne suffisait pas, sachez que Gallmeister a encore découvert une nouvelle pépite du grand ouest américain : Le signal de Ron Carlson.

 

CarlsonMack sort de prison où il a passé quelques mois. Il se débattait avec ses dettes, ne trouvait pas la façon de garder son ranch, a fait des conneries et pété les plombs. Il a payé. Plus grave, il a perdu l’amour de Vonnie, sa femme depuis dix ans. Elle accepte quand même de le rejoindre pour une dernière rando de quelques jours et une dernière partie de pêche dans les immensité désertes du Wyoming.

 

Ce que Mack n’a pas dit à Vonnie c’est que pendant cette rando il doit essayer de retrouver une mystérieuse boite, perdue lors du crash de l’avion d’un ancien associé, un individu pas franchement net. Une façon pour lui de régler les dettes du ranch, mais le risque également de se mettre en danger.

 

Un nouvel auteur (pour moi du moins) pour un pur roman de la maison Gallmeister. Grands espaces magnifiquement décrits et parfaite description de ce que ressent l’homme face à la nature. Ensuite chaque auteur a sa spécificité.

 

Pour l’intrigue, Ron Carlson a l’intelligence d’utiliser à fond le principe du McGuffin de tonton Alfred. On ne sait rien de la mystérieuse boite, pas grand-chose du commanditaire douteux, ni même de ces motivations. Le seul intérêt de tout cela est d’introduire une tension qu’ensuite Carlson exploite de façon magistrale.

 

Ajoutez à cela qu’il sait superbement adapter la construction et le rythme de son récit à ce que l’on pense et ressent lorsque l’on marche, perdu dans se pensées (et dans l’immensité de la montagne). Il s’en sert avec beaucoup de subtilité et d’efficacité pour évoquer, peu à peu, les événements du passé qui ont amené Mack là où il est.

 

En parallèle, l’autre tension du récit est associée à sa relation avec Vonnie dont il est toujours amoureux. Le relation entre les deux est rendue dans toute sa complexité avec une économie de moyens remarquable. Tout passe par des dialogues pourtant d’une apparente simplicité, par de petites pensées, par de petits gestes …

Bref encore une très belle découverte chez Gallmeister. Une belle note chez Marc Villard, qui dit tout ça bien mieux que moi, bien entendu.

 

Ron Carlson / Le signal (The signal, 2009), Gallmeister (2011), traduit de l’américain par Sophie Aslanides.

 

Juste un petit détail qui m’a chiffonné, déjà repéré dans le très mauvais Chuchoteur … Un GPS n’émet pas de signal, il capte celui des satellites de la constellation GPS. Donc on ne peut pas se guider sur un signal GPS pour retrouver un machin perdu. Mais ici, c’est vari, ce n’est pas du tout grave.

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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 21:46

Et allez, on n’est même pas le 10 janvier, et je commence déjà à râler …

 

Si j’étais un poil procédurier, au lieu d’être juste râleur, je crois que j’attaquerais le Parti Socialiste au tribunal pour usurpation d’identité, vol et détournement de nom, blasphème 

 

Parce que quand même, putain de bordel de merde (je sais, je sais, mais ça soulage), le parti censé nous débarrasser du gouvernement le plus à droite et le plus abject (serais-ce lié ?) que nous ayons eu depuis bien longtemps démarre la campagne avec, parmi les deux candidats potentiels :

 

Le big boss du FMI, bras armé (avec la banque mondiale) du capitalisme et de l’impérialisme économique, institution honnie par toutes les gauches des pays pauvres (les vraies gauches s’entend) institution qui explique partout qu’il faut dégraisser l’état, privatiser les services publics, diminuer le peu d’aide sociale qu’il existe dans ces pays etc … Bref donc le big boss d’une institution à vomir.

 

Un jeune loup (jeune ?) qui présente comme une avancée révolutionnaire le fait de revenir 30 ans en arrière, reprenant ainsi la rhétorique la plus à droite qui essaie de nous présenter comme une avancée et une lutte contre l’immobilisme le fait de revenir vers des conditions de travail dignes de Zola.

 

Hilh de pute ! Avec une « gauche » comme ça, plus besoin de droite !

 

Tant qu’on y est, je propose quelques points de programme révolutionnaires au PS, qui lui permettront de doubler la droite … par la droite :

Rétablir le travail des enfants : Comme ce serait un complément de salaire des familles, on pourrait les payer moitié prix, et comme ça on redevient compétitifs, même face aux chinois, et les foyers auraient plus d’argent à dépenser.

Corolaire, abaisser l’âge de l’école obligatoire à 12 ans, ce qui permet à l’état d’économiser en diminuant fortement le budget de l’éducation nationale.

Confier l’éducation aux différentes églises (après tout on sait que les curés sont mieux placés pour enseigner la morale que les maître, c’est le Président qui l’a dit), ce qui permet de supprimer le budget de l’éducation nationale.

Supprimer la retraite et confier aux anciens des petits boulots qu’ils feraient à la maison (même avantage qu’avec le travail des enfants).

Supprimer l’allocation chômage, puisqu’avec ces mesures, il n’y aura plus de chômeurs, uniquement des fainéants.

Etc …

 

Tant que je suis à râler, je saute du coq à l’âne … quoique. Certains collègues ont reçu un mail ainsi intitulé : « Pourquoi travailler si dur quand votre argent peut travailler pour vous ? » et qui propose, en gros caractères et avec point d’exclamation : « Rejoignez l’un des investissements financiers les plus rémunérateurs ! ».

 

Ce message appelle quelques commentaires.

 

1. J’aimerais relever une énorme connerie (ou tromperie) dans le titre. Non, l’argent ne travaille pas. Ce sont les hommes qui travaillent. Donc le titre devrait être : Pourquoi travailler si dur quand d’autres peuvent travailler pour vous ce qui aurait le mérite de la clarté et de l’honnêteté.

 

2. Je sais, c’est une arnaque, ceux qui ont assez d’argent pour profiter du travail des autres ne partagent pas, et le gogo qui avale l’hameçon se fera enfler. Et franchement, je ne le plaindrai pas parce que c’est au mieux un parfait imbécile, au pire un immonde enfoiré traitre à sa classe. Et en période de guerre (des classes), les traitres sont normalement passés par les armes.

 

3. Marrant quand même de voir qu’au moment même où on essaie de nous vendre qu’il faut travailler plus pour gagner plus, dans d’autres cercles, on fait la pub pour gagner plus en travaillant moins …

 

A ce point de mon billet, je ne peux empêcher un doute visqueux de s’insinuer dans mon petit esprit certainement trop limité pour comprendre les arcanes de l’économie (parce que mon bon monsieur, c’est plus compliqué que ça …). Et si on nous incitait à travailler plus (et dans de moins bonnes conditions), non pas pour gagner plus, mais pour que ceux qui profitent de notre travail gagnent plus …

 

Non, c’est pas possible, nos élites ne peuvent pas nous prendre à ce point pour des cons …

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 21:49

Commençons par enfoncer les portes déjà ouvertes par la quatrième de couverture : Lauren Kelly est Joyce Carol Oates quand elle décide d’écrire des polars. Masque de sang est donc un polar, puisque signé Lauren Kelly (comme quoi, la manie de tout mettre dans des cases ne doit pas être que française …). Rentrons maintenant dans le vif du sujet.

 

Kelly

Annemarie, 15 ans, a été recueillie par sa tante Drewe quand ses parents l’ont lâchée (son père arrêté pour escroquerie et sa mère en désintoxication). Elle passe alors d’une petite ville campagnarde étriquée à un vaste manoir et au monde de l’art contemporain underground. Sa tante, belle, provocatrice et richissime, est propriétaire d’une galerie à New York, mécène de jeunes artistes, et fait régulièrement scandale. Jusqu’à cette exposition de bio-art, mettant en avant des sculptures faite avec des fœtus et des cadavres qui déclenche les foudres des religieux fondamentalistes.

 

Peu de temps après, le manoir est mis à sac, Drewe disparaît et Annemarie n’est retrouvée que quelques jours plus tard, terrorisée et complètement perdue sous l’emprise de drogues qu’on l’a obligée à prendre …

 

Nous sommes dans le genre suspense psychologique. Qualifié à tord, à mon avis, de thriller par le bandeau du bouquin. Car s’il y a bien une dimension psychologique, on est bien loin d’un thriller. La construction est classique : Un événement traumatisant, une victime, et hop on revient en arrière pour voir comment on en est arrivé là et ce qui s’est réellement passé. Classique et efficace car parfaitement maîtrisé.

 

A priori le thriller, et encore moins le polar psychologique ne font partie de mes genres préférés. Et pour tout dire le monde de l’art underground new yorkais et les émois d’une jeune femme névrosée mais néanmoins couvée … Et bien malgré toutes ces restrictions, je suis allé au bout, sans jamais m’ennuyer. Parce que c’est très bien écrit, finement analysé et que les personnages sont incarnés.

 

Alors certes je préfère les romans qui ont d’autres cadres, et plus de « chair », moins fins mais plus charpentés (de même je préfère Buddy Guy à Barbara, et les vins du Languedoc à ceux de Touraine …) néanmoins, même si je n’ai pas été passionné pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, le style, l’écriture et la construction resserrée m’ont fait passer un fort bon moment de lecture.

 

En conclusion, si je ne pense pas lire d’autres romans de cette auteur (parce que c’est un genre blablabla …), pour le peu que je connais de ce registre, cela me semble être le haut du panier. Bien meilleur par exemple que Les visages de Kellerman qui, en partie, relève des mêmes thèmes mais en beaucoup plus (trop ?) long.

 

Lauren Kelly / Masque de sang (Blood mask, 2006), Albin Michel (2011), traduit de l’américain par Valérie Malfoy.

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 22:07

Il sort jeudi et son auteur sera en France en janvier, avec entre autres une visite à Toulouse le mardi 11 à Ombres Blanches. C’est un roman historique écrit par un écrivain de polars, c’est un roman à portée mondiale écrit par un cubain, c’est sans conteste l’un des chocs de cette rentrée 2011, c’est L’homme qui aimait les chiens de Leonardo Padura.

 

Padura1977, Ivan, journaliste et auteur cubain frustré rencontre sur une plage proche de La Havane un homme malade qui promène deux magnifiques lévriers russes. Un homme étrange qui semble se prendre d'amitié pour lui et lui confie, au fil des rencontres, l'histoire de Ramon Mercader, l'assassin de Trotski. L’homme n’a pas le temps de tout raconter avant de disparaître, mais il a le temps d’exciter la curiosité d'Ivan, réveillant peu à peu son envie d'écrire.

 

Ce n'est qu'en 2004, à la mort de sa femme, qu’Ivan va sauter le pas et se décider enfin à écrire son grand roman, grâce à ses confidences, aux recherches qu'il a faites et à différents documents que de mystérieux inconnus lui ont fait parvenir après la disparition de l'homme aux chiens.

 

Magistral, monumental, impressionnant … Et bien plus que ça. Plus de six cent pages qui reviennent sur la vie de Trotski en exil, sur la lente fabrication de Ramon Mercader, alias Jacques Mornard, jeune républicain espagnol manipulé et façonné pour devenir un assassin, le meurtrier du paria le plus célèbre du XX° siècle, et sur la vie d'un écrivain brisé à Cuba entre la fin des années 70 et le début du XXI° siècle.

 

Plus de six cent pages à côtoyer l'Histoire, à la raconter au travers de mille histoires. A décrire le lent cheminement qui aboutit à l'assassinat de Trotski, mais également à celui de millions d'hommes et surtout à celui de la plus belle idée du XX° siècle, confisquée et pervertie par ceux qui, par la terreur, ont trahis ceux qui croyaient œuvrer pour le bien de tous. Au point que cette idée pourtant généreuse est maintenant automatiquement associée à cette terreur (ce qui arrange bien les tenants de l’individualisme forcené autre nom du capitalisme).

 

Le roman nous fait voyager, dans le temps et dans l'espace, côtoyer des légendes, redécouvrir de l'intérieur les plus grandes polémiques politiques du siècle passé. Il nous fait toucher du doigt les haines féroces qui ont opposé des hommes qui pourtant auraient dû travailler ensemble. Il explique pourquoi, 70 ans plus tard, les gauches sont toujours aussi dispersées, pourquoi souvent on a l’impression que le pire ennemi est celui qui devrait, en toute logique, être l’allié le plus proche.

 

Sans oublier que Padura est un auteur de romans policiers. Un auteur qui maîtrise à la perfection sa construction pourtant complexe, qui jongle avec les lieux et les temps, et qui, sans qu’on s’en rende bien compte au début, tricote merveilleusement son intrigue pour créer une tension grandissante, jusqu’à être quasi insupportable à l’approche du dénouement. Le chapitre consacré aux dernières minutes avant l’assassinat est, à lui seul, un pur chef-d’œuvre.

 

Un roman indispensable. Un roman éblouissant pour commencer cette année 2011 en beauté.

 

Leonardo Padura / L’homme qui aimait les chiens (El hombre que amaba a los perros, 2009), Métailié (2011), traduit de l’espagnol (Cuba) par René Solis et Elena Zayas.

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2 janvier 2011 7 02 /01 /janvier /2011 21:31

En ce début d’année, la ville rose sera sérieusement teintée de noir ! Et le programme est sacrément relevé, jugez-en plutôt :

 

Mardi 11 Janvier à 18h00 à la Librairie Ombres Blanches, rencontre avec Leonardo Padura autour de son dernier roman (pas un polar mais un monument !) L’homme qui aimait les chiens.

 

Mercredi 12 janvier à 18h30 à la librairie de la Renaissance, rencontre avec Marcus Malte autour de son dernier roman Les harmoniques.

 

Vendredi 28 janvier à 18h00 à la Médiathèque José Cabanis, rencontre avec James Ellroy (oui, vous avez bien lu, James Ellroy), autour de son dernier roman La malédiction Hilliker.

 

Samedi 29 janvier à 17h00 à la Médiathèque José Cabanis, rencontre avec Craig Johnson autour de ses deux romans Little Bird et Le camp des morts.

 

Samedi 12 février à 18h00 à la Librairie Ombres Blanches, rencontre avec Pascal Dessaint autour de son dernier roman Le bal des frelons.

 

Je serai aux manettes pour les rencontres avec James Ellroy et Craig Johnson, j’animerai avec Claude Mesplède la rencontre avec Marcus Malte, et que je serai malheureusement absent pour celle avec Pascal Dessaint. Pour Leonardo Padura j’attends confirmation, mais je serai de toute façon dans la salle à défaut d’animer la rencontre.

 

A bientôt ?

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 17:08

On n’a pas été brillants cette année ! Allez voir mes vœux pour 2010, publiés ici même il y a juste un an.

 

A part les trois premiers, rien, pas un seul exaucé ! Bien au contraire. Alors est-ce que c’est la peine que je me décarcasse ? Qu’est-ce qu’on a fichu ?

 

Du coup cette année, c’est facile, je fais les mêmes, en espérant que ça finira par marcher.

 

Excellente année à tous, habitués, fidèles et passants occasionnels, et de nouveau :

Plein d’excellents romans noirs pour les lecteurs.

Plein d’excellents lecteurs pour les auteurs, éditeurs et libraires.

Bonheur, amours, santé et cave pleine à tout le monde.


Et puis tient, une dernière bonne nouvelle pour 2010, en espérant que 2011 soit enfin une bonne année pour Cesare Battisti.

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 19:38

Plus que deux jours … Et d’ici 2011, je suis plongé dans ce qui s’annonce déjà comme un des chocs de la rentrée, le nouveau Padura. Je vous en recause l’an prochain. Donc nous le savons (et pas seulement de Marseille comme disait le grand Pierre), fin décembre est le moment de la neige, du fois gras, des cadeaux, de la gastro et … des bilans. Je ne sais plus où j’ai lu que lorsque le monde va mal, la littérature noire se porte bien. Je ne sais pas s’il y vraiment un lien de cause à effet, mais 2010 semble donner raison à cette croyance populaire.

 

Excellente année polar donc, avec de très bons bouquins venus du monde entier : Espagne (avec Alicia Bartlett Gimenez, Carlos Salem, Francisco Gonzalez Ledesma ou Ignacio del Valle), Italie (Massimo Carlotto, Gianrico Carofiglio ou les deux patriarches, Loriano Macchiavelli et Andrea Camilleri), Grèce avec Petros Markaris, Irlande (avec Sam Millar et l’incontournable Ken Bruen), Angleterre avec le retour de Charlie Resnick de John Harvey et David Peace, L’Ecosse de Ian Rankin et Charles Cumming, les pays scandinaves, toujours là, et qui nous offrent cette année un petit nouveau étonnant en la personne de Stefan Mani … Le Japon de Shimada, le grand retour de l’Australie (Peter Temple, Peter Corris et Phillip Gwynne), l’Afrique du Sud de Deon Meyer, l’Argentine de Raul Argemi, le Chili de Luis Sepulveda …

 

Et puis le géant américain, avec cette année, encore, des monstres, des découvertes, des confirmations, des révélations (Ellroy, Leonard, Johnson, Simon, Singer, Haskell Smith, Beinhart, Lee Burke, Sallis, Lansdale ...).


Côté français aussi, la moisson fut bonne, entre ceux qui sont là tous les ans (Pouy, Villard, Manotti, Dessaint), ceux qu’on commencent à s’habituer à voir tous les ans (comme Chainas), et les plus discrets, mais pas pour autant moins talentueux, comme Ayerdhal, Aubert, Halphen, Quadruppani, Bard ou Bathany.

 

Tous ceux là m’ont touché, ému, secoué, diverti, amusé, révolté ... Mais l’exercice sadique de fin d’année est d’en faire ressortir un nombre rond. Disons 10. Alors même si c’est injuste, et si demain je risque de faire une autre liste, voilà mes dix :

 

James Ellroy / Underworld USA

Larry Beinhart / L’évangile du billet vert

Ken Bruen / En ce sanctuaire

David Peace / Tokyo année zéro

Raul Argemi / Patagonie Tchou Tchou

Francisco Gonzalez Ledesma / Il ne faut pas mourir deux fois

Massimo Carlotto et Francesco Abate / Fais-moi confiance

Pascal Dessaint / Les derniers jours d’un homme

Dominique Manotti / Bien connu des services de police

Antoine Chainas / Une histoire d’amour radioactive

 

A l’année prochaine.

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 00:31

Folio SF réédite (ou édite ?) un ensemble de nouvelles de Catherine L. Moore, écrites entre 1933 et 1938 autour de l’aventurier de l’espace Northwest Smith. Folio SF les rassemble aujourd’hui sous le titre : Les aventures de Northwest Smith.

 

Moore SmithNorthwest Smith, grand, mince, balafré, le regard métallique, recherché avec son ami vénusien Yarol par toutes les patrouilles du système solaire … Prudent mais prêt à tous les boulots pour quelques milliers de dollars or terriens il se met souvent, très souvent, dans des situations inextricables, qui vont lui faire regarder l’horreur au fond des yeux. Les mythes oubliés, les Dieux disparus, les créatures du fonds des âges, tout ce que l’inconscient collectif a de plus tordu, des plus insane finit, un jour ou l’autre, par croiser sa route. Heureusement, en plus d’un bon pistolet thermique, Northwest Smith recèle, au plus profond de son être, une pierre dure comme le silex qui résiste à toutes les attaques.

 

Commençons par mettre le lecteur en garde : Bien que le héros soit un baroudeur de l’espace, et que l’action se passe sur Mars ou sur une lune de Jupiter, bien que Smith soit armé d’un pistolet thermique capable de faire fondre la pierre, on est plus proche du fantastique et d’un univers à la Lovercraft que d’un univers SF. Car ce sont des terreurs bien terrestres qu’affronte le héros : Méduse, Sirène, Femme-garou, Dieux Vampires … Ce sont les vieux mythes qui s’incarnent dans ce recueil.

 

La première nouvelle, Shambleau, qui revisite le mythe de Méduse, est parait-il une des plus célèbres de la SF. Je ne suis pas assez spécialiste pour confirmer cette affirmation. Toujours est-il qu’elle est magnifique. L’écriture est poétique, lyrique, flamboyante. L’horreur s’insinue comme une toute petite musique, à peine perceptible, de ces notes tenues (et ténues) qui dans un film vous mettent les nerfs à rude épreuve, sans que rien, en apparence, ne vienne justifier votre peur. Puis la tension monte, jusqu’à la révélation épouvantable.

Les autres nouvelles sont, plus ou moins, construite sur le même modèle. Il vaut d’ailleurs mieux éviter de les lire toutes en suivant comme je l’ai fait, pour les savourer une à une, et ne pas risquer la lassitude due à une ressemblance certaine dans les thématiques et les traitements.

 

Un recueil à avoir sur sa table de chevet, et à déguster à petites doses frissonnantes.

 

Catherine L. Moore / Les aventures de Northwest Smith (Northwest of Earth, 2007), Folio/SF (2010), traduit de l’américain par Georges H. Gallet et Sophie Collombet.

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25 décembre 2010 6 25 /12 /décembre /2010 15:12

Lewin« J’adore qu’on me raconte des histoires. Je me dis même parfois qu’il n’y que ça de vrai. » dit Jan Moro, le narrateur de Michael Z. Lewin dans Les chiens sont mes amis. Ca tombe bien, Michael Lewin adore raconter des histoires, et il le fait formidablement bien.

 

Jan Moro n'est pas un SDF. Jan Moro est un homme de petite taille mais de grande volonté, plein de projets géniaux qui tardent juste à se concrétiser : Des vêtements avec désodorisant incorporé, une cagoule qui permette aux fumeurs de rester à l’intérieur … Ou avoir son propre programme télé. Il ne lui manque qu'un investisseur un peu aventurier. Qu'il pense avoir trouvé en la personne de Billy Sigra, propriétaire d'un club en vue d'Indianapolis.

 

Le problème est que Billy est aussi un truand en vue que la police locale aimerait bien faire tomber. Et un meurtrier qu'un état d'Amérique latine aimerait bien récupérer pour le juger. Alors Jan décide d'essayer de contenter tout le monde, et de récupérer un peu d'argent à droite et à gauche. Un exercice de haute voltige qui demande une très grande finesse … Ou une immense candeur et un poil de chance, pour une fois.

 

Un vrai plaisir. Pur, simple, sans complication. Sans autre prétention (comme dirait un couillon qui ne s'y est jamais essayé) que celle de nous faire passer un bon moment. Et qui y arrive parfaitement. On suit, le sourire aux lèvres, les aventures burlesque de ce petit bonhomme bien brave (comme on dit dans le sud-ouest).

 

Bien brave, mais finalement beaucoup plus humain et généreux que tous les gros malins qui profitent de lui. Ses aventures sont émaillées d’interruptions où il quitte littéralement la réalité pour se remémorer une de ces histoires qu’il entend dans les bars, dans les gares, dans les Lavomatics … et qui font ses délices. Un peu comme le privé de Brautigan part pour Babylone. Au fil de ces réminiscence, le personnage de Jan prend de l’épaisseur, laisse entrevoir ses souffrances passées, ses plaies, en devient d’autant plus touchant. Et on finit par aimer de petit bonhomme que la méchanceté des hommes n’a pas réussi à entamer, ni à rendre mesquin. C’est tellement rare que c’en est précieux.

 

Et comme en plus, ça finit bien, le lecteur referme le bouquin enchanté d'avoir passé un excellent moment de lecture. Et mine de rien, en plus de faire passer un bon moment, c’est un bouquin qui met un peu de baume au cœur.

 

Michael Z . Lewin / Les chiens sont mes amis (Underdog, 1993), Outside/Thriller (2010), traduit de l’américain par Frank Reichert.

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