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31 décembre 2013 2 31 /12 /décembre /2013 13:40

Dernier billet de l’année, mais pas pour vous parler d’un polar (je suis immergé dans la SF époustouflante de Iain Banks, ce sera pour l’an prochain).

Non, je rentre juste de Paname où je suis allé faire le provincial en balade, et j’en ai profité pour aller voir deux superbes expos.

GenesisLa première, malheureusement pour vous, ne dure que jusqu’à dimanche. Il s’agit de Genesis de l’immense photographe brésilien Sabatiao Salgado. Si vous avez le courage de faire plus d’une heure de queue (chose que j’ai faite deux fois en cinq jours …), vous pourrez voir 250 tirages somptueux de celui qui reste le dernier grand du photo reportage en noir et blanc.

De l’Antarctique à la Laponie, de la Papouasie au Pantanal brésilien, de l’ouest américain à la Patagonie, des paysages incroyables, des animaux et des gens qui vivent dans les derniers bastions de la planètes où Google, Apple, Toyota et autres Windows n’ont pas encore mis les pieds.

J’ai lu ici ou là que gnagnagna, Salgado fait de trop belles photos, qu’il fait de l’ethnologie de café du commerce, que ses photos sont trop léchées, trop travaillées et gnagnagna, et gnagnagna. C’est vrai que, depuis longtemps déjà, il photographie les pauvres, ceux qui ont tout perdu, ceux qui ont des boulots éreintants, les rescapés, et aujourd’hui les derniers peuples non modernisés comme s’il étaient des stars dignes des studios Harcourt. Et alors. Ils n’ont pas droit eux à un cadrage bien foutu, à une lumière magnifique ? C’est réservé aux liftés ? Aux maquillés ? Aux connus ? Ben non. Avec Salgado tout le monde y a droit. Et c’est beau et digne. Et merde aux « artistes » qui ne jurent que par la photo floue et crapoteuse.

Vive Salgado. Il y a bien entendu aussi un bouquin. Cher (50 €). Mais bon, plus de 500 pages de tirages magnifiques cela coûte. Et c’est un sacré cadeau à se faire offrir.

asterix

Grand écart pour le deuxième expo. De tout temps on les potes se sont déchirés : Stones ou Beatles, AC/DC ou Police, Rugby ou foot … Astérix ou Tintin. Moi c’était, c’est, ce sera toujours Astérix. Et la BNF (à Paris encore), consacre une superbe expo au gaulois le plus connu du monde.

Films d’archives, planches originales, études, zooms sur les personnages, les jeux de mots, la naissance, les voyages … On y a passé deux heures, et on aurait pu y rester bien plus. On est repartis avec envie de relire tous les Astérix et avec le catalogue de l’expo, édité par la BNF, sous forme d’encyclopédie qui me promet de belles heures de bonheur.

Voilà, mangez, buvez, râlez, riez, tchatchez, dansez, chantez … sans modération ce soir, mais surtout en bonne compagnie, et à l’année prochaine.

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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 15:50

Une fois n’est pas coutume, et comme on approche de la saison des cadeaux, voilà une idée de très beau livre. Les voies perdues, textes de Pascal Dessaint et photos de Philippe Matsas.

 

Dessaint photos

Depuis peu, Pascal Dessaint le toulousain revient sur les lieux de son enfance et de sa jeunesse, le Nord. Cela a commencé avec Cruelles Natures, et surtout avec le très beau Les derniers jours d’un homme.

 

Cette fois il y est retourné avec un photographe, Philippe Matsas, dont j’avoue que je ne connaissais pas du tout le travail. Ils se sont penchés sur les friches industrielles, et, comme le titre l’indique, les voies de chemins de fer désaffectées.

 

Ce sont donc des fantômes d’ouvrier, des lieux hantés qu’ils nous invitent à découvrir. Au travers des très courts textes de Pascal et surtout des photos superbes. Ce n’est pas faire injure aux textes qui savent se faire discrets que dire que ce sont les photos qui marquent.

 

Un noir et blanc superbement traité, faisant la part belle aux contrastes entre un fond et un paysage sombres et des parties métalliques qui brillent au soleil, et le choix étonnant du panoramique horizontal pour illustrer la fuite des voies de chemin de fer (qu’on attendrait plutôt en format vertical).

 

Les hommes, si présents dans les romans de Pascal Dessaint, ne sont plus là. Ou sous la forme de simples silhouettes en contre-jour, évoqués dans les textes comme les fantômes d’un passé industriel, d’une fierté de travailleurs, et de souvenirs d’enfance dans un paysage peu à peu envahit par une végétation qui reprend ses droits.

 

Le résultat est nostalgique, triste sans être désespéré … très beau. Un bouquin à découvrir, parcourir et offrir.

 

Pascal Dessaint (textes) et Philippe Matsas (photos) / Les voies perdues, Après la lune (2011).

 

PS. Vous pouvez vous faire une petite idée de ces photos en allant là ou encore là.

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  • : Le blog de Jean-Marc Laherrère
  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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