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27 août 2012 1 27 /08 /août /2012 20:13

C’est la rentrée. Pas encore pour les petits (restent quelques jours), mais pour les romans. A cette occasion une petite nouvelle, canadienne, fait son entrée chez Rivages. Je pouvais difficilement trouver un plus grand contraste avec le roman de George Martin. Autant Armageddon Rag est politique, fantastique et puissant, plein de bruit et de fureur, autant Dernière nuit à Montréal d’Emily St. John Mandel est discret, fugace, tout en nuance et en finesse.

MandelA sept ans Lilia est enlevée par son père par une nuit d’hiver. Avec lui elle passe la frontière entre le Canada et les US puis, jusqu’à 16 ans, ils voyagent à travers tous les Etats-Unis, changeant de nom, de coiffure, d’allure, pour échapper à sa mère et au détective privé qui la cherche. Elle commence alors à voyager seule, incapable de se fixer quelque part.

Des années plus tard, Eli l’accueille quelques mois à New York. Quand elle s’en va, un matin, sans rien dire, il décide de la chercher à Montréal où elle est allée. Montréal où vivait Christopher, le privé qui l’a suivie pendant des années, où vit Michaela, sa fille, qui a l’âge de Lilia. C’est dans cette ville, en plein hiver, que les secrets enfouis vont être révélés.

Un roman étonnant quasi évanescent et pourtant marquant.  Les personnages n’ont aucune attache, et ressemblent à ces ballons lâchés lors d’une fête qui partent, avec un petit mot attaché. Un petit mot ou l’une des pièces d’un puzzle qui ne sera entièrement reconstitué qu’à la toute fin, même si le lecteur, peu à peu, commence à deviner la forme dessinée.

Il y a aussi quelque chose de Mortelle randonnée dans l’histoire de ce privé qui suit une fille pendant des années sans jamais l’aborder, de plus en plus obsédé se transformant en une ombre, une silhouette à peine entraperçue.

Il y a à la fois un curieux détachement du monde, un manque d’accroche et d’investissement, et en même temps une vraie réflexion sur la solitude sur l’engagement, sur le rapport aux autres.

Et dans la construction, peu à peu, une tension grandissante, un suspense qui s’installe insidieusement, et une belle et forte résolution …

Un roman un peu hypnotique, qui vous attache sans en avoir l’air, tout en finesse, avant de vous laisser sur le quai, une impression douce amère dans la tête.

Emily St. John Mandel / Dernière nuit à Montréal (Last night in Montreal, 2009), Rivages/Thriller (2012), traduit de l’anglais (Canada) par Gérard de Chargé.

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14 août 2012 2 14 /08 /août /2012 21:02

Vacances, soleil, JO … Voilà qui n’incite pas forcément à attaquer une lecture dense et exigeante. Par contre, un bon thriller (il y en a, peu, mais il y en a) avec plein de muscles et de bastos, pourquoi pas. Et vous savez que dans ce cas, j’ai deux ou trois noms en réserve. Dont Stephen Hunter qui m’a régalé avec la réédition chez folio de Shooter.


Hunter shooterAncien tireur d'élite au Vietnam Bob Lee Swagger vit seul dans ses montagnes, avec son chien et ses armes. Il ne veut plus avoir de liens avec le monde. Mais le monde vient le chercher. D'anciens militaires viennent le voir pour lui demander de les aider à protéger le Président et lui offrent la possibilité de se venger du sniper russe qui a tué son meilleur ami et mit fin à sa carrière, là-bas, au Vietnam. Bien que méfiant, Bob ne peut résister.


Il va se trouver pris dans piège, bouc émissaire, ennemi de toute l'Amérique, manipulé par une frange de la CIA. Mais ces hommes n'ont pas bien évalué à qui ils ont affaire, et les chasseurs vont devenir chassés …


Donc si vous avez besoin d'une petite récréation avec complot, testostérone, suspense, coups de théâtres et batailles, une bonne piste : Stephen Hunter et cette première apparition de Bob Lee Swagger.


Impeccable, bien écrit, histoire au cordeau, impossible de lâcher quand on a commencé. Ne nous mentons pas. Ce n’est pas la dénonciation de quelques-unes des saloperies de la CIA qui m’a attiré ici. C’est la certitude de trouver un roman écrit par un orfèvre, grand artisan à défaut d’être grand artiste, qui sait faire plaisir, et faire frémir son lecteur du début à la fin.


Rien de plus, mais c’est déjà énorme, surtout quand c’est ce que l’on cherche. Une parfaite lecture de détente.


Stephen Hunter / Shooter (Point of impact, 1993), Folio/ Policier (2012), traduit de l’américain par Elisabeth Luc.

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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 14:28

Cela faisait un moment que je ne lisais plus de romans de C. J. Box, l’un des premiers à nous avoir fait découvrir, ici, les grands espaces américains via le polar. Un peu de lassitude, un volume moins bon que les autres, et j’avais laissé tomber les aventures du garde-chasse Joe Pickett. Les vacances ont été l’occasion de renouer avec lui, avec un vieil épisode qui trainait sur ma table de nuit : L’homme délaissé.


BoxWill Jensen, le collègue et ami de Joe Pickett, garde-chasse dans le Wyoming se suicide à quelques jours de l'ouverture de la chasse de son district. Outre la tristesse et la surprise qu'un homme en apparence aussi sain et solide en arrive là, Joe a la mauvaise surprise de se trouver envoyé pour le remplacer. Or si le Wyoming est plutôt tranquille, le district de Jackson où travaillait Will concentre quasiment tous les cinglés du coin : Lieu de villégiature privilégié des millionnaires, terrain de jeu des écologistes les plus extrémistes et eldorado des promoteurs les moins scrupuleux. C'est là que Joe va devoir concilier les lubies des uns et des autres, et découvrir comment un homme aussi équilibré que Will Jensen a pu devenir un alcoolique divorcé et suicidaire.


Je retrouve donc avec grand plaisir ce brave Joe Pickett. Et les paysages fabuleux du Wyoming, les chevauchées dans une nature imposante. Accompagnés ici par une collection de cinglés pas piqués des hannetons. Entre des puissants habitués à ce que l'on rampe devant eux, des écologistes végétaliens à la mode US, c'est-à-dire un poil extrémistes, voire complètement cinglés, et des durs à cuire pas résignés à respecter les nouvelles règles, pas de doute on est bien aux US où tous les extrêmes sont possibles.


Comme C. J. Box sait trousser une histoire et que ses personnages ont une vraie épaisseur, on se régale et on prend un grand bol d’air, malgré quelques relents pas franchement réjouissants. Car même au grand air le polar remue la boue ! De quoi me réconcilier avec les aventures de Joe Pickett.


C. J. Box / L’homme délaisse (Out of range, 2005), Seuil/Policiers (2012), traduit l’américain par Anick Hausman.

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 23:27

J’avais lu le premier James Carlos Blake traduit en France, l’excellent Les amis de Pancho Villa, mais cela faisait un moment que je ne m’étais pas replongé dans l’univers de cet écrivain atypique, spécialisé dans les épopées historiques et sanglantes. L’occasion faisant le larron, c’est la sortie de Red Grass River qui m’a permis de constater qu’il n’a rien perdu de son talent.

blakePendant douze ans, de 1912 à 1924, la famille Ashley, maîtresse incontestée des Everglades en Floride défie la police locale. Distillation clandestine, contrebande d’alcool, braquages, racket des concurrents … seul Bobby Baker, shérif de Palm Beach qui a des comptes personnels a régler avec John Ashley, le fils le plus entreprenant de la famille se dresse face à eux. Avec des méthodes qui font dire aux témoins que cela devient une guerre entre le gang Ashley et le gang Baker. Mais la lutte est inégale et, comme le reste du pays, ce coin de marécages ne pourra faire autrement que d’accepter la loi et la « civilisation ».


Après l’ouest américain et le Mexique James Carlos Blake s’intéresse ici à la partie la plus sauvage de la Floride. Avec une thématique récurrente dans les grands westerns : le moment où la loi rattrape la frontière, celui où les pionniers, ceux qui vivaient hors la loi (parce qu’elle n’était pas arrivée) doivent s’y soumettre, de gré ou de force. Souffle épique, force de l’écriture, belles descriptions d’une nature encore sauvage, violence des rapports humains …


Tout ce qui a fait la beauté des précédents romans de l’auteur se retrouve ici pour cette fresque passionnante pleine de bruit et de fureur. Un affrontement de légende entre deux forces, entre deux modes de vie, l’un finissant, l’autre en pleine expansion. Un affrontement dans lequel l’auteur ne prend pas parti : pas de bons et de méchants ici, pas de blanc et de noir, les membres du clan Ashley, à commencer par leur patriarche sont sanguinaires, violents, sans pitié, le clan d’en face, sensé représenter la loi ne la respecte pas davantage et sait aussi se montrer d’une infinie cruauté.


Cela n’empêche pas le lecteur, pris dans ce maelstrom, de ressentir de la tendresse pour tel ou tel, et de souhaiter par moment la victoire du camp qui, on le sait depuis le début, est par avance condamné par la marche du temps.


Un très beau roman, comme le dit aussi très bien l’ami Yan.


James Carlos Blake / Red Grass River (Red Grass River : a legend, 1998), Rivages/Thriller  (2012), traduit de l’américain par Emmanuel Pailler.

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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 16:30

J’ai un aveu à vous faire. Je ne suis pas l’intellectuel cérébral et raffiné que vous imaginez. Dans ma folle jeunesse, il m’est arrivé de … jouer au rugby ! Et j’ai adoré ça. Surtout les quand, bien lancé, en planche, on découpe le gus d’en face qui vient de récupérer la chandelle ; ou qu’après un premier impact dans le gros d’en face, on sent les siens de gros, derrière, qui poussent, et que ça avance, ça avance et on finit par leur marche dessus. C’est bon !

Hunter

Tout ça pour dire que parfois, un bon coup de testostérone c’est bon ! Et quand je recherche une montée d’adrénaline littéraire, je vais voir du côté des grands artisans américains de la baston. Et je me régale. Comme ces jours-ci, avec Le sniper de Stephen Hunter.


Quatre anciens activistes des mouvements contre la guerre du Vietnam sont abattus coup sur coup par un tireur lointain. Deux jours plus tard, Carl Hitchcock, ancien sniper au Vietnam qui déprimait se suicide. Chez lui, toutes les traces de la folie et les biographies des quatre victimes. Affaire réglée. Sauf que tout parait trop facile à Nick Memphis, en charge de l’enquête pour le FBI. Il demande à un vieil associé, l’ancien sniper Bob Lee Swagger de passer les faits en revue … Et bientôt Bob trouve le détail qui cloche. Sans se douter qu’il met alors le pied dans un nid de serpents et, qu’une fois de plus, il va devoir se battre pour sa vie.


C’est vrai, Bob n’est pas le genre de héros que l’on croise généralement dans les polars chroniqués ici. Ancien tueur, grand amateur d’armes, fier de son combat au Vietnam, individualiste … Le vrai loup solitaire pour reprendre une expression à la mode. Mais un homme que l’on ne peut s’empêcher de respecter, et même d’aimer. Parce qu’il est aussi honnête, fidèle à ses valeurs et en amitié, incorruptible, inoxydable … En résumé, le grand Clint dans sa grande époque.


Et quel putain de talent de conteur que celui de Stephen Hunter. Dès les premières lignes vous ne pouvez plus lâcher le bouquin. Et il se permet un final d’anthologie, un final tellement gonflé qu’on en reste baba. Un vrai bon grand moment de plaisir.


En parlant de Clint, je le verrai bien adapter ce genre de romans, avec, par exemple, Tommy Lee Jones en Swagger …


Stephen Hunter / Le sniper (I, sniper, 2009), le Rocher (2012), traduit de l’américain par Elisabeth Luc.

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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 18:12

Poche suivant … Il s’agit d’un petit polar, loin d’être génial mais absolument réjouissant paru chez Rivages. Profession balance de l’américain Christopher Goffard est un bon remède au mauvais temps ambiant.

Goffard

Benny Bunt est un minable. Petit, malingre, cradingue, affligé d'une épouse malade et obèse, abonné aux petits boulots, pilier d'un des bars les plus minables de la côte ouest. Et balance. Pour arrondir des fins de mois bien maigres il refile à un inspecteur plus ou moins net des tuyaux de seconde zone. En rêvant de devenir un grand flic lui-même. Car des rêves, Benny en a plein les manches.


Et voilà qu'à cause de Gus Mad Dog Miller, monstre tatoué de deux mètres et 150 kg, ancien du Vietnam et gueule infernale Benny se retrouve en taule accusé de trois meurtres. Comment un petit escroc sans aucune envergure a-t-il pu se retrouver dans une telle situation ?


La quatrième de couverture évoque les frères Coen. Et c'est bien à eux que l'on pense en lisant ce petit polar fort réjouissant. La bande de forts en gueule minables du bar de Benny fait immédiatement penser aux truands pathétiques de Fargo et du Big Lebowski. On verrait parfaitement Steve Buscemi en Benny et John Goodman en Mad Dog Miller.


On a pour eux un sourire triste, une tendresse navrée assortie à un certain mouvement de recul salutaire. Ce n’est pas parce qu’ils sont nuls et pitoyables qu’ils ne peuvent pas devenir méchants et momentanément dangereux.


Ajoutez à cela les coups de théâtre du final. Un vrai petit bonheur.


Christopher Goffard / Profession balance (Snitch jacket, 2007), Rivages/Noir (2012), traduit de l’américain par Jean Pécheux.

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 16:06

Voilà un roman que j’avais complètement laissé passer lors de sa première parution au Masque. Grâce à la réédition en poche (et aux recommandations de l’amie Corinne of the Noirode), je rattrape mon oubli. La mort au crépuscule de l’américain William Gay méritait bien cette deuxième chance.


GayNous sommes dans les années cinquante, quelque part dans une cambrouse américaine. Kenneth et Corrie, frère et sœur, se débrouillent depuis la mort de leur père. Ils ont découvert que Fenton Breece le fossoyeur du village est un nécrophile pervers. Ils décident de le faire chanter mais n'avaient pas prévu qu'il préfèrerait lâcher à leurs trousses le psychopathe local. Une traque commence, entre Kenneth et le tueur, qui va les mener dans les bois voisins revenus à l'état sauvage depuis la fermeture des mines. Une traque onirique et cauchemardesque …


Etonnant roman, inclassable, et certainement pas réductible à un simple thriller (je ne fais pas une fixation, c’est ce qu’il y a écrit sur la couverture). « Crépusculaire. Sauvage. Halluciné » lit-on en quatrième, sous la plume de Martine Laval. Difficile de mieux qualifier ce cauchemar.


Les bois sont de vraies forêts de contes de fées, ou plutôt de sorcières, habités par des êtres sortis tout droits des brumes de nos pires craintes. Quant au tueur c'est un croquemitaine, insaisissable, omniscient, quasi omnipotent, sans limite et sans morale, le véritable ogre des histoires qui font peur.


Autour de cet imaginaire très marqué, la structure mélange polar et thriller avec la tension du suspense  de la course poursuite entre le gentil Kenneth et le monstre à ses trousses, et conte de fée où chaque rencontre est comme une parenthèse dans un monde sans attache temporelle, comme flottant dans l’espace et le temps. Les personnages croisés, tout en étant indéniablement des « ploucs » américains, sont aussi des sortes d’archétypes, de ces êtres que l’on croise l’un après l’autre dans les contes initiatiques … Jusqu’à la « sorcière » qui détourne le gentil au moment même où on croit qu’il va enfin s’en sortir …


Le mélange des genres est parfaitement dosé, superbement réalisé, au point que le lecteur ne sait plus où il en est. Tout cela par la grâce d’une écriture qui sait passer du plus cru au plus poétique, du réalisme à l’onirique sans que jamais l’on ne devine les raccords.


« Crépusculaire. Sauvage. Halluciné » donc. Et envoutant. A ne rater sous aucun prétexte.


William Gay / La mort au crépuscule (Twilight, 2006), Folio/Policier (2012), traduit de l’américain par Jean-Paul Gratias.

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6 avril 2012 5 06 /04 /avril /2012 15:43

Ce que j’ai dit il y a quelques jours sur Charlie Parker et John Connolly est, bien entendu, aussi vrai pour Dave Robicheaux de James Lee Burke. Je suis toujours enchanté de le retrouver. Toujours. Que ce soit chez lui à New Iberia, ou en vadrouille dans le Montana comme c’est le cas dans Swan Peak.

 

BurkeDave Robicheaux, son épouse et son copain le remuant Clete Purcel ne se remettent pas d’avoir vu leur ville engloutie sous les eaux de Katrina. Encore moins de l’abandon de leur Louisiane par le pays, et des déchainements de violences qui ont succédés à la catastrophe naturelle. Ils pensent pouvoir se reposer dans le Montana où ils sont logés chez un ami. Mais avec eux la violence n’est jamais très loin. Elle les rattrape quand Clete tombe sur deux vieilles connaissances, deux truands qui bossent maintenant pour la famille la plus riche du coin. Sans le vouloir (ou presque) Clete et Dave se retrouvent à piétiner les plates-bandes de personnages peu recommandables, alors que dans un même temps des étudiants sont torturés à mort dans les environs. Les vacances sont terminées, définitivement terminées …


Que dire qui n’ait déjà été dit ? Que James Lee Burke est aussi émouvant, lyrique et poète quand il décrit une rivière des Rocheuses qu’un bayou de Louisiane ? Que plus ça va plus on aime Dave Robicheaux et Clete Purcel (qui prend de plus en plus d’importance dans ses romans, et c’est tant mieux) ? Que ses intrigues sont riches, complexes et néanmoins limpides ? Que sa rage contre ceux qui exploitent les faibles et détruisent le pays est intacte, qu’ils soient mafieux, vieilles familles aristocratiques du sud ou, comme ici, parvenus du pétrole ? Qu’il n’a pas son pareil pour décrire les explosions de violence de ses personnages ? Qu’il aime son pays et ses habitants les plus humbles ?


Tout a déjà été dit, James Lee Burke est un des géants de la littérature américaine, il le confirme roman après roman. Ce dernier ne fait pas exception.


En plus, l’auteur que je n’ai jamais rencontré (puisqu’il ne prend jamais l’avion et que je ne suis pas allé le voir chez lui) est un mec bien. Du moins si j’en crois les interviews diverses et variées lues ou entendues ici et là.


Attention, il y a des mecs très bien qui écrivent comme des pieds. Donc ce n’est pas un argument. Mais quand comme Monsieur Burke on écrit superbement, et qu’en plus on est un gars en or, ça donne encore plus envie d’aimer les livres et les personnages.


Vivement le prochain, et pourvu que ça dure éternellement.


James Lee Burke / Swan peak (Swan peak, 2008), Rivages/Thriller (2012), traduit de l’américain par Christophe Mercier.

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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 22:24

C’est devenu une tradition, une excellente tradition, au mois de mars, quand l’hiver est sur le point de laisser sa place au printemps, Gallmeister nous offre le Craig Johnson de l’année. En 2012 il s’appelle Enfants de poussière.


JohnsonWalt Longmire est de retour du Wyoming avec sa fille Cady qui se remet lentement de l’agression dont elle a été victime à Philadelphie. Sous la chaleur accablante de l’été il est appelé au bord d’une route : deux ranchers qui fauchaient les bas-côtés ont trouvé le corps d’une jeune femme d’origine asiatique. La morte est Vietnamienne et avait dans sa poche une photo représentant une entraineuse au côté d’un jeune soldat en train de jouer du piano … Un jeune soldat qui n’est autre que Walt. La photo date de quand il était dans l’enfer vietnamien avec son ami Henry Standing Bear.


Une bonne intrigue, un socle historique qui, comme souvent chez Craig Johnson explique les événements présents (ici ce sont, une fois de plus, les traumatismes du Vietnam, que les auteurs américains n’ont décidément pas fini d’explorer qui sont sur le devant de la scène), l’immense plaisir de retrouver des personnages qui sont devenus des amis au fil des romans, l’humanité de l’auteur, sa tendresse pour ses personnages, la chaleur qui se dégage de ses pages … Bref tout ce qu’on a appris à aimer chez cet auteur qui, en peu de temps et sans qu’on s’en rende compte, est devenu un de ceux dont on attend le prochain roman avec impatience.


En prime, vous apprendrez ce que FBI veut réellement dire, vous penserez peut-être à Vol au dessus d’un nid de coucou (je ne peux pas croiser un personnage de colosse indien sans penser à ce film), et vous dégusterez les dialogues en votre shérif préféré et ses collègues et amis (Vic la terreur, Ruby au standard et bien entendu Henry Standing Bear).


Puis vous refermerez le bouquin en vous disant que ça va être long d’attendre l’année prochaine …


Craig Johnson / Enfants de poussière (Another man’s mocassins, 2008), Gallmeister (2012), traduit de l’américain par Sophie Aslanides.

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19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 23:25

Un nouveau venu à la série Noire. Il s’agit de l’américain Paul Harper et de son roman L’intrus. Du bon boulot, mais sans plus.

Harper

Marten Fane est un ancien des services secrets. Depuis sa démission il a monté une agence de privés et de sécurité à San Francisco. Il est contacté par Vera List, une psy qui est persuadée que deux de ses clientes ont une liaison avec le même homme. Un homme qui semble tellement deviner leurs désirs et leurs fantasmes qu’elles commencent à en avoir peur. Vera le soupçonne d’avoir accès, d’une manière ou d’une autre, aux comptes-rendus de séances des deux femmes. Fane et ses associés vont s’apercevoir qu’ils n’ont pas affaire à un simple maître chanteur et que la réalité est bien plus sinistre.


Bon boulot sans plus donc. Bon boulot parce que l’intrigue fonctionne bien. Le suspense, la traque, les surprise … Ca fonctionne, on tourne les pages et on va jusqu’à la fin avec plaisir.


Sans plus parce que c’est tout. Les personnages sont trop lisses alors qu’on devrait compatir à leurs blessures et à leurs souffrances. Et le fond de l’histoire, qui s’appuie quand même sur les tortures illégales menées par les services secrets après le 11 septembre n’a pas l’impact que l’on pourrait attendre. On a presque l’impression que l’auteur a voulu parler d’une thématique qui lui tenait à cœur sans réussir à l’intégrer vraiment à son histoire et à la chair de ses personnages.


Donc si vous cherchez un roman bien construit qui fait passer un bon moment de suspense, vous pouvez y aller. Si vous en voulez d’avantage, mieux vaut aller voir ailleurs.


Paul Harper / L’intrus (Pacific heights, 2011), Série Noire (2012), traduit de l’américain par Annie Hamel.

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  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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