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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 19:21

Tant que je suis dans le bizarre, autant continuer, même si je change de style. En avant donc pour les aventures de la mamie la plus indigne de la littérature belge, et même de la littérature tout court. Vous avez deviné, il s’agit de la suite des aventures de Mémé Cornemuse, l’infâme vieille de Nadine Monfils, celle auprès de qui Carmen Cru et Tatie Danielle font figure de Pom Pom girls. Et cette fois, Mémé goes to Hollywood.

Monfils

Ce n’est un secret pour personne, mémé en pince pour JCVD, le grand Jean-Claude, le belge le plus anglophone de Belgique. Mais son héros vit à Hollywood. Qu’à cela ne tienne, rien n’arrête une femme amoureuse et gare à quiconque se mettrait en travers de son chemin. On se doute bien que Cornemuse n’arrivera pas à L.A., mais avec mémé, ce n’est pas la destination qui compte, c’est le voyage.


Je ne vais pas prétendre qu’on a là une intrigue tricotée au millimètre, que le suspense vous scotchera à votre fauteuil ou que l’angoisse vous empêchera de dormir. Par contre c’est vous qui risquez d’empêcher votre voisin de lit / train / salle d’attente de dormir tranquille tant vous éclaterez de rire.


Si Mémé n’est ni Sherlock ni Miss Marple elle est la championne toutes catégories en vannes qui tuent, mauvaise foi, méchanceté et énergie. Quelle rigolade, quelle galerie de personnages tous plus absurdes les uns que les autres !


Et au milieu de cette absurdité, quelques phrases qui font bien plaisir. Petit florilège :


« La vraie vulgarité, c’est pas de causer comme une marchand de loques, mais de débiter des âneries en étant contre le mariage pour tous. »


Conseil de mémé à une gamine qui rêve du Prince Charmant :

« Alors si un jour tu vois un mirage qui te fait penser à un prince, change de trottoir, va au sex-shop et achète-toi un gode. T’auras moins d’emmerdes. »


et pour finir ce dialogue définitif avec un scout pris en stop :

-       « Tu t’appelles comment ?

-       Belette sautillante et vous ?

-       Gazelle pipeuse. »


On pourrait en remplir des pages. Et c’est d’ailleurs ce que fait Nadine Monfils !


Nadine Monfils / Mémé goes to Hollywood, Belfond (2014). 

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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 09:45

Depuis que je l’ai découverte, par hasard, dans Les vacances d’un serial killer, je suis devenu accro à Mémé Cornemuse. C’est donc avec un sourire d’anticipation que j’ai ouvert La vieille qui voulait tuer le bon dieu, le dernier roman de Nadine Monfils.

 

Monfils

Mémé est concierge à Pandore, cette ville imaginaire qui se trouve quelque part du côté de la Belgique. Elle est toujours fan d’Annie Cordy et de Jean-Claude Van Damme (JCVD pour les intimes dont elle estime faire partie). Et elle a un casse en vue qui lui permettra de devenir riche et de convoler, avec JCVD justement. Manque de bol, ce soir-là, Ginette (une des locataires de l’immeuble) s’envoie en l’air hors mariage pour la première fois. Et en rentrant plus tard que d’habitude, elle retrouve son mari (qui est un gros con) égorgé, mains et kiki coupés. Or avec le casse en préparation mémé n’a aucun intérêt à voir la police débarquer, donc il va falloir se débrouiller sans appeler les flics …


Non ce n’est pas sérieux. Non ce n’est même pas recommandable pour les jeunes esprits malléables (quoi que …). Non ce n’est pas politiquement correct. Non on n’y apprend rien sur le trésor des templiers ni sur l’élection du Pape. Non on n’y trouve pas une analyse poussée de l’état du monde en général, de la Belgique en particulier (quoi que …). Non ce n’est pas réaliste. Non Mémé n’est pas gentille. D’ailleurs, ici, personne n’est gentil. Non, non et non.


Par contre, qu’est-ce qu’on rigole ! Et le pire, c’est que ce machin foutraque tient la route !


Ya vraiment pas de justice, dire qu’il y en a des qui s’emmerdent à faire des recherches pendant des années, des qui écrivent des plans sur 300 pages, des qui prennent des airs constipés, inspirés pour expliquer d’un air torturé que l’écriture se fait dans la douleur, mais qu’ils ont un message à faire passer merde kôa …


Je suis presque certain que Nadine Monfils ne fait aucune recherche, n’a aucun plan, et surtout, je suis prêt à parier qu’elle s’amuse comme un folle à écrire ces horreurs. Au moins autant que nous, lecteurs à les lire. Ya pas de justice je vous dis.


Nadine Monfils / La vieille qui voulait tuer le bon dieu, Belfond (2013).

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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 22:01

Les éditions Belfond ont eu l’excellente idée de rééditer les aventures du commissaire Léon de la fantasque Nadine Monfils. Je l’avais croisée il y a quelques années à Frontignan, et l’avais trouvée drôle et chaleureuse en débat. Je m’étais donc promis de lire ses bouquins, et puis, l’oubli, l’avalanche de titres, la routine … Je ne l’ai finalement découvert qu’avec Les vacances d’un serial killer, qui m’a enchanté. C’est pourquoi je suis si content d’avoir l’occasion de découvrir ses romans plus anciens avec ce premier titre : Madame Edouard.

 

Monfils Edouard

Le commissaire Léon, de Montmartre se traine quelques handicaps pour faire une brillante carrière : A plus de quarante ans il vit chez sa mère, se passe les nerfs en tricotant, est affublé d’un chien très fainéant répondant au doux nom de Babelutte qui a les pattes arrière plus longues que les pattes avant et d’une secrétaire nymphomane collectionneuse de boucles d’oreilles pour le moins originales. Malgré tout, il est plutôt efficace. Et il va en avoir bien besoin pour découvrir qui sème les cadavres de jeunes femmes dans les différents cimetières de la capitale. Des cadavres auxquels il manque un bras, et toujours sommairement enterrés à côté de tombes de grands peintres …

 

Dès qu’un auteur fait preuve d’un peu d’imagination et crée des personnages un poil originaux on a droit à la tarte à la crème des personnages « hauts en couleur ». En l’occurrence, ici, l’expression est particulièrement adaptée. Un commissaire qui tricote pour se passer les nerfs, une secrétaire botoxée de partout qui porte de vrais aquariums avec poissons à chaque oreille, des clients de bar que ne renierait pas Westlake pour son O.J. Bar … Et bien d’autres.

 

Le plus beau est qu’elle les aime ces personnages, et nous aussi (nous aussi on les aime). Aucune méchanceté, aucune condescendance, on sent que l’auteur adore toute cette humanité extravagante, parfois souffrante, parfois emmerdante, parfois même limite dangereuse. Un vrai régal, d’autant plus que de façon étonnante dans ce beau bazar l’intrigue tient la route.

 

Ajoutez le plaisir anticipé de lire la suite, le volume regroupant deux romans et vous crierez avec moi : « Vive Léon ! Vive Nadine ! »

 

Nadine Monfils / Madame Edouard, Belfond (2012).

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 22:31

Avant de revenir vers du noir qui attaque le ciboulot, j’avais encore besoin d’un peu de vacances. Ca tombe bien, l’abominable mémé Cornemuse de Nadine Monfils est de retour dans La petite fêlée aux allumettes. Rien de tel pour vous dérouiller les zygomatiques.


MonfilsDans une ville imaginaire de contes de fées (de ceux qui se terminent par le môme bouloté par l’ogre), un cinglé sème les cadavres de petites filles. Les mises en scène ont un rapport avec les contes.


Dans la même ville Nake, survit en dealant. Chaque fois qu'elle craque une allumette elle voit un cadavre … Et découvre quelques jours plus tard qu'elle a eu une vision du futur meurtre du cinglé.


Sur les traces du tueur, l'inspecteur Cooper et son étrange collection et Michou, son adjoint, flic le jour, drag queen la nuit.  


Pas loin de là mémé Cornemuse, fan d'Annie Cordy et amoureuse de Jean-Claude Van Damme, la culotte en ébullition, le gosier à sec, prête à refroidir illico tout malotru qui lui manque un tantinet de respect.  


Le décor est planté, en piste !


Ne cherchez pas ici une enquête réaliste, des pistes et fausses pistes, des experts de la police scientifique. Ca c'est pour les polars US, pas pour les polars belges complètement allumés. Ici vous avez droit aux citations de Jean-Claude Van-Damme (JCVD pour les intimes dont mémé), aux délires ô combien réjouissants de mémé Cornemuse, à la poésie surréaliste et à la gouaille de Nadine Monfils.


Putain c'est bon ! Et puis j'adore la mémé, celle qui aime la castagne, mais pas que. Vive mémé Cornemuse !

 

Nadine Monfils / La petite fêlée aux allumettes, Belfond (2012).

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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 21:28

Encore une lecture dans le cadre de la préparation du prochain festival TPS, une lecture réjouissante qui permet de se détendre un peu avant quelques titres bien sombres de cette rentrée. Il s’agit d’un roman de Nadine Monfils que j’avais raté à sa sortie : Nickel Blues.

 

monfils nickelRalph (le grand) et Tony le petit. Les deux frères Boulon. Ils ont profité du départ des parents et de la mémé en vacances pour faire une bringue d'enfer chez eux. Malheureusement, demain les vieux reviennent, et la mère va faire une crise quand elle va voir l'état cataclysmique de la maison.

 

Alors Ralph qui ne manque pas d'imagination convainc son frère que la seule solution est d'enlever une Cendrillon dans le voisinage et de l'obliger à tout nettoyer. Le problème est qu'ils tombent mal.  Cendrillon est mariée avec l'Ogre, et que tout va salement dérailler …

 

Pouf pouf ! Du début au final, à fond, un vrai casse pipe. Amateurs d'intrigues vraisemblables et de bon goût, passez votre chemin. Ici on rigole, parfois gras, on fait des taches, ya du sang et de la mayonnaise sur les murs et des vilains mots partout.

 

Et pourtant, passé la rigolade, quelle tendresse pour les personnages, quelle galerie de paumés absolument … délicieux n'est pas vraiment le mot, mais presque.

 

Pour vous donner une idée, ça commence comme ça : « Y a des spaghetti dans tes godasses ! »

 

Bref du bonheur, que du bonheur.

 

Nadine Monfils / Nickel Blues, Belfond (2008).

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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 22:38

Après La mort à marée basse, voici mon second roman consacré à Van In de Bruges. C’est Le tableau volé et c’est de Pieter Aspe.

 

AspeJos Viaene est retrouvé une nuit tabassé dans un parc où se retrouvent habituellement les homosexuels. Triste victime de quelques imbéciles à la recherche d’une proie facile ? Sauf que le lendemain, il est achevé dans son lit d’hôpital par un professionnel. Et qu’il y avait dans la sacoche de son vélo les plans des systèmes de sécurité des musées de la ville de Bruges …

 

Le commissaire Van In et sa chère et tendre, la juge d’instruction Hannelore Martens commencent à craindre une affaire plus complexe que prévue. Quand Le jugement dernier de Jérôme Bosch est volé et que le cadavre d’un membre de l’ETA est retrouvé à quelques jours de la visite du premier ministre espagnol ils comprennent que ce sera un véritable casse-tête.

 

Je pourrais reprendre, quasi mot à mot, ce que j’avais écrit à propos du précédent roman : Il ne brille ni par son intrigue, ni par la précision procédurale de l’enquête, mais c’est l’énergie, l’humour et l’écriture qui emportent le morceau.

 

Pieter Aspe a le chic pour vous donner une folle envie de descendre une bonne bière, ou d’attaquer un plat avec un pote ou une belle (à condition qu’il y ait une bouteille de vin ouverte). C’est sensuel, drôle et picaresque, donne envie d’aller faire un tour à Bruges et on ne s’ennuie pas une seconde.

 

Alors certes, Pieter Aspe n’invente rien et ne révolutionne pas le genre, mais on ne peut pas non plus lire que des romans géniaux, ce serait épuisant et pour qui recherche un bon divertissement qui ne fait pas perdre son temps, Le tableau volé fait parfaitement l’affaire.

 

Pieter Aspe / Le tableau volé (Zoenoffer, 2001), Albin Michel (2011), traduit du néerlandais par Emmanuelle Sandron.

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 23:45

Vous connaissez peut-être Que tal ? la chanson de Juliette … Et vous avez peut-être aussi vu Tatie Danielle ? Ben tout ça, à côté de la mamie de Nadine Monfils dans Les vacances d’un serial killer, c’est de la gnognotte !

 

 

 

 

MonfilsComme tous les ans la famille Destrooper part à la plage. Alfonse, le roi des boulettes sauce lapin (faudra lire pour savoir ce que c’est) a réservé dans une superbe pension avec vue sur la mer (la mer du nord, certes, mais la mer quand même). Josette, sa douce, a acheté un nouveau bikini et un magnifique chapeau. Steven et Lourdes, les deux ados, s’emmerdent déjà à l’arrière, mais comptent filmer leurs vacances pour passer le temps. Et la mémé (la mère de Josette) est dans la caravane (avec géraniums en plastique), bien décidée à haïr la plage mais à vampiriser le premier maître nageur qui se présente.

 

Dès les premiers kilomètres, les choses se présentent mal : Josette se fait piquer son sac avec tout l’argent de la famille par un motard et à la station service suivante, Steven et Lourdes qui aiment filmer en douce dans les toilettes, s’aperçoivent qu’ils ont des images d’un cadavre égorgé. Celui du motard justement …

 

Amateurs d’intrigues ficelées, de style tout en dentelle et de dialogues de haute volée philosophiques … laissez tomber, ce roman n’est pas pour vous. Si au contraire la folie, le mauvais goût assumé et manié avec truculence vous plaisent, si Affreux, sales et méchants est un de vos films préférés, n’hésitez pas une seconde, bienvenue au casse-pipe réjouissant de Nadine Monfils.

 

C’est qu’on ne s’ennuie pas avec la famille Destrooper. Pas un pour rattraper l’autre, et la pire, c’est bien entendu la mémé, ignoble, mal polie, sans scrupules mais pas sans libido … Elle est géniale !

 

Et puis, elle les aime bien ses paumés Nadine Monfils. Elle se moque, elle en rit mais elle les aime. Car comme le dit, quittant son nez de clown l’espace de quelques lignes : « Parce que la vraie obscénité n’est pas dans le vocabulaire. Elle est dans la violence gratuite. Dans ces trous-du-cul qui nous font gober n’importe quoi pour s’en mettre plein les poches. Dans ce putain de monde où tout part en couilles, où les riches se pavanent sur le tas de pognon sans même jeter un regard à ceux qui crèvent la dalle. La grossièreté c’est pas causer comme un pilier de comptoir, mais c’est avoir un langage châtié et de foutre la planète en l’air en remplissant des piscines alors que des mômes crèvent de soif. »

 

Voilà, c’est dit. Et ça n’empêche pas de se marrer durant tout le bouquin.

 

Nadine Monfils / Les vacances d’un serial killer, Belfond (2011).

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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 21:52

Je suis dans une série de personnage récurrents … Après Charitos, Petra et Fermín, Varg Veum, voici le commissaire Van In de Pieter Aspe dans La mort à marée basse. J’avais entendu parler de cette série, sans jamais en lire aucun, oubli maintenant réparé.

 

Tout commence avec Miriam, fille d'un huissier de justice influent, qui vient voir le commissaire Vin In de aspeBruges pour porter plainte pour viol. Cela continue avec un cadavre retrouvé enterré jusqu'au cou sur la plage. Et se conclue, dans la même journée, par l'ordre de son chef d'enquêter sur l'importation de contrefaçons en provenance d'Asie.

 

Van In aimerait bien s'occuper en priorité des vivants, et donc de l'affaire de viol, mais il n'a pas le choix. Et peu à peu, les fils des enquêtes commencent à s'emmêler, et Van In se met à remuer la vase dans la bonne société de Bruges. Ce qui n'aura pas l'heur de plaire à tout le monde. Mais cela, Van In s'en moque.

 

J’attrape donc la série au beau milieu, en ayant raté quelques épisodes. Même si je n’ai pas l’impression d’avoir découvert l’Auteur à ne pas manquer, j’ai passé un bien bon moment, malgré quelques faiblesses.

 

Commençons par ce qui n'est pas trop réussi : Si l'intrigue est bien menée, on ne peut pas dire de même de sa conclusion. La fin est tirée par les cheveux, pour ne pas dire pas vraiment crédible. Et les motivations des uns et des autres (en ce qui concerne les criminels), ne sont pas franchement très claires.

 

Un défaut qui pourrait être rédhibitoire si l’énergie et l’humour de l’ensemble n’emportait pas le morceau . En effet, si rien n'est révolutionnaire (on est dans le procédural pur et dur), le style est vif et mordant, les répliques fusent, les personnages intéressants, et la ville de Bruges, ses bars, ses restaurants, ses bières, ses rues, son ambiance fort bien croquée.

 

L’ensemble est habité par une énergie, un allant et une vie communicatifs. Les "bourgeois" chantés par Brel ne sont pas ratés. Et on referme le bouquin avec une envie terrible d’aller écluser quelques bières avec Van In.  Donc on passe un excellent moment de lecture.

 

Pieter Aspe / La mort à marée basse (Dood Tij, 2000), Albin Michel (2010), traduit du néerlandais par Marie Belina-Podgaetsky et Emmanuèle Sandron.

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