Quand j’ai découvert Warren Ellis avec Gun Machine, mes lecteurs attentionnés m’ont conseillé de lire ses BD (gloire leur soit rendue !), ainsi que son premier roman traduit Artères souterraines, que voici.
Années 2000. Michael McGill est un privé minable et, comme il le dit lui-même, un véritable aimant à emmerdes. Et celles qui arrivent sont de qualité supérieure. Le chef du cabinet du Président en personne, accompagné d’une escouade d’armoires à glace type men in black vient lui confier une mission : retrouver la version originale d’un complément à la Constitution Américaine qui est passée de mains en mains, et permettrait de restaurer l’ordre moral qui avait présidé à la création de la Nation. Pas enthousiasmant. Sauf que le gus lui vire instantanément 500 000 dollars sur son compte pour démarrer l’enquête. Que pouvait faire ce pauvre Michael ? Il accepte et débute une virée à travers ce que le pays compte de plus taré et de plus tordu. Pour notre plus grand plaisir.
Après la lecture de Transmetropolitan année 2, la version Warren Ellis du monde de la politique américain et du rôle (pas du tout iconisé !) d’une certaine forme de presse ou de lanceurs d’alerte comme on dit aujourd’hui n’est plus aussi surprenante.
N’empêche que cette version romancée est enthousiasmante, jubilatoire et très instructive. Un vrai pied pour commencer, l’auteur ayant une imagination débordante, et visiblement aucune inhibition. Ne serait-ce que pour la collection de tarés qu’il met en scène, ce court roman est un vrai bonheur.
Je donnerai un oscar spécial de la famille la plus allumée aux sous-Bush texans qui sont particulièrement gratinés et, peut-être, pas si éloignés de l’original.
Il est également « rafraichissant » de voir qu’au milieu de cet étalage d’égoïsmes, de bêtise et de folie, Warren Ellis, au travers de ses deux personnages principaux et de son final garde une certaine foi dans l’être humain. Vraiment, une bonne lecture, parfaite pour l’été. Merci à ceux qui me l’ont signalée.
Warren Ellis / Artères souterraines (Crooked little vein, 2007), Livre de poche (2013), traduit de l’américain par Laura Derajinski.