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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 21:37

Ca y est, les vacances approchent, le rythme des parutions baisse, on peut commencer à repêcher les bouquins en attente sur la pile … Et comment mieux commencer la période estivale qu’avec un Elmore Leonard ? Voici donc Dieu reconnaîtra les siens, que j’avais raté lors de sa sortie en grand format.

 

Terry Dunn est prêtre. Au Rwanda. Il y a vu 47 personnes massacrées sous ses yeux, sans rien pouvoir faire. Il doit maintenant retourner à Detroit, sa ville d’origine. Une ville qu’il avait quittée, cinq ans auparavant, juste avant d’être inculpé pour trafic de cigarettes. Normalement, pendant ce temps, son frère qui est avocat a arrangé ses affaires. A Detroit, il rencontre Debbie, une privée qui bosse avec son frère et sort juste de trois ans de prison après avoir tenté d’éliminer son ex qui l’a trompée et volée. Une rencontre qui va faire des étincelles. Il faut dire que Terry est sacrément cool et baratineur pour un curé …

 

Du Elmore Leonard 100%. Personnages extraordinaires, intrigue impeccable, truands pitoyables mais dangereux, et dialogues … leonardiens. Je ne vois pas de meilleur qualificatif. Donc c’est déjà l’assurance d’un grand moment de lecture.

 

Ce qui en fait un grand cru c’est sa façon de parler du Rwanda. A ma connaissance personne (sauf peut-être le regretté Donald Westlake, comme dans son Kahawa), n’est capable de décrire l’horreur avec autant d’humanité et en même temps une telle absence de sensiblerie et d’emphase. Avec une telle force, et sans jamais, à aucun moment, chercher à tirer les larmes. Avec autant d’impact, tout en donnant l’impression d’un détachement complet.

 

Un grand Elmore Leonard, vraiment. A emporter absolument dans ses bagages cet été.

 

Elmore Leonard / Dieu reconnaîtra les siens, (Pagan babies, 2000) Rivages/Noir (2009), traduit de l’américain par Dominique Wattwiller.

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commentaires

J
<br /> Bonjour Jean-Marc,,<br /> <br /> <br /> Très heureux d'avoir lu ta chronique, elle me donne encore plus envie d'accélérer la lecture de "Dieu reconnaîtra les siens que je viens de commencer sans rien connaître de l'auteur ou presque.<br /> Je te donnerai mes impressions la lecture terminée. Très chouette d'avoir la possibilité de consulter un blog comme le tien.<br /> <br /> <br /> Amitiés,<br /> <br /> <br /> Jean<br />
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J
<br /> <br /> Merci excellente lecture et quelle chance d'avoir tous les Elmore Leonard à découvrir !<br /> <br /> <br /> <br />
J
Je me suis sans doute mal exprimé et je suis d'accord sur les qualités d'écriture de ce roman en particulier et de Leonard en général; cependant je continue à penser que cet excellent bouquin n'est pas un roman noir et que le génocide rwandais très bien évoqué n'est là qu'en toile de fond et que ce n'est pas le thème du roman.
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J
<br /> Entièrement d'accord avec tout ça.<br /> <br /> <br />
J
Bravo! pour les commentaires tous laudateurs.Ce roman n'est cependant pas du tout un "polar" et encore moins un roman engagé; à mon avis il s'apparente à la veine humoristique déjà illustrée par de grands anciens tel Charles William par exemple.<br /> Quant au génocide rwandais je recommande plutôt la lecture de Jean Hatzfeld, c'est moins drôle mais plus authentique!
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J
<br /> Je vais me relire, mais je ne pense pas avoir écrit que Leonard avait écrit un polar engagé ! Connaissant cet auteur, cela aurait été une erreur énorme, surtout si l'on prend le mot "engagé" au<br /> sens français du terme, c'est à dire revendiquant clairement un engagement politique.<br /> A ma connaissance, il n'y a aucun auteur américain qui le fasse.<br /> Je maintiens quand même qu'il a une façon très fine, distanciée et digne d'évoquer le Rwanda. A sa façon.<br /> <br /> <br />
T
Je vais mettre votre blog en lien sur mon blog.
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J
<br /> Merci.<br /> <br /> <br />
T
Je suis assez difficile concernant les polars et souvent déçu. Pour le moment, j'aime bien les premiers Ellroy, à partir de White Jazz, je trouve ça illisible, et j'aime bien l'ancrage social des livres de Bunker. Par contre Connelly m'ennuie, par exemple, et je ne connais pas vraiment le polar européen. J'ai adoré, par contre, L'homme aux lèvres de saphir d'Hervé le Corre, polar historique, divinement bien écrit. Donc que me conseillerez vous comme polar pour cet été, dans le style assez noir, intégré dans un décor urbain américain et ayant une dimension sociétale ?
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J
<br /> Polar noir, urbain et social ?<br /> Pelecanos, sans hésiter. Un nommé Peter Karras, Hard revolution, la trilogie Soul fiction, blanc comme neige, tout se paye, la série Nick stefanos avec Anacostia river blues, Nick la galère ...<br /> <br /> Lehane, aussi sans hésiter. Un pays à l'aube le dernier, ou Mystic river, ou toute la série Kenzie genaro ou shutter island (moins urbain).<br /> <br /> Européen, Nesbo sans hésiter non plus, en commençant par Rouge gorge.<br /> <br /> Caryl Férey, pour voyager en très noir, le dernier Le Corre etc ...<br /> <br /> Bonnes lectures.<br /> <br /> <br />

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  • : Le blog de Jean-Marc Laherrère
  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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