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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 11:24

Parallèlement à la découverte de nouveaux auteurs, Moisson rouge poursuit la réédition de perles passées et totalement oubliées. Cette fois, il s’agit d’un roman de David Goodis (dont Rivages d’ailleurs sort également un titre, Nightfall), Cassidy’s Girl.

 

Le roman est précédé d’une excellent présentation de James Sallis qui, bien mieux que je ne saurais le faire, présente l’homme et son œuvre.

 

Cassidy vit dans le quartier des docks de Philadelphie. Il sombre peu à peu, malgré son boulot de chauffeur de bus. Et il noie de plus en plus sa déprime dans les verres de whisky chez Lundy, bar fréquenté par les épaves du quartier. Avant, il y a longtemps, Cassidy a été un héros de la guerre, et un pilote respecté dans une grande compagnie aérienne. Jusqu’à l’accident dont il a été, à tord, jugé coupable, qui l’a cassé. Maintenant, quand il n’est pas au volant de son bus, il partage son temps entre les bagarres épuisantes avec Mildred, sa femme, et l’alcool chez Lundy. Jusqu’à ce qu’il rencontre la douce Doris, et entrevoit une possibilité de rédemption.

 

Comme l’explique James Sallis dans sa préface, on a là un David Goodis dans la plus pure veine : ambiance nocturne, repère de paumés, les docks, le pluie, l’alcool … et un héros qui a chuté, voit une possibilité de s’en sortir, miraculeusement, et finit par plonger encore plus profond. Et les femmes, toujours les femmes, cause de déchéance, ou lueur d’espoir, mais toujours au centre des romans. Il ne manque plus que la lune dans le caniveau …

 

Comme toujours c’est tendre, poignant, déprimant. Ensuite on aime ou pas les histoires de Goodis . J’avoue que j’avais arrêté après en avoir lu deux. Et je retrouve mes sensations d’il y a bien des années : Une très belle écriture, une empathie qui fait qu’on plonge avec les personnages, une grande tendresse pour ces paumés, un pessimisme noir, et la déprime, engluante …

 

Mais les histoires de personnages qui plongent sans espoir et sans révolte (ou presque) ne sont pas ma tasse de thé, ou plutôt, vu le contexte, mon verre de whisky. David Goodis fut bien un grand auteur, mais un grand auteur auquel je n’arrive pas à accrocher.

 

David Goodis / Cassidy’s girl, (Cassidy’s girl, 1947) Moisson rouge (2009), traduit de l’américain par Jean-Paul Gratias.

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commentaires

N
<br /> Ce roman vient d'être repris en Rivages/Noir, et je suis surpris de ne pas y trouver la préface de James Sallis, ni même la mention à l'intérieur de cette première édition française "grand<br /> format"... Bon, bizarre.<br /> <br /> <br /> Sinon, j'ai bien l'impression que cette petite boîte d'éditions Moisson rouge/Alvik n'existe plus aujourd'hui, non ?<br />
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J
<br /> <br /> Je n'ai plus de nouvelles depuis bien longtemps.<br /> <br /> <br /> <br />
D
Je trouve que ce qui est bien avec Goodis, c'est qu'il arrive à nous mettre pratiquement dans le même état psychologique que ses personnages. Après avoir lu un Goodis, j'aime passé à quelque chose de plus "distrayant", un Tim Dorsey par exemple ...
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J
<br /> Est-ce un bien ? Je plaisante, bien sûr, c'est la force de son empathie. Et c'est vrai qu'ensuite on a besoin d'un peu d'énergie ...<br /> <br /> <br />

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