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21 août 2009 5 21 /08 /août /2009 18:34

J’avais vu quelques critiques élogieuses de ce roman au moment de sa sortie et l’avais noté dans un recoin de ma petite tête. J’ai enfin trouvé le temps de lire Le chœur des paumés, de l’irlandais Gene Kerrigan.

 

L’inspecteur Harry Synnott, garda à Dublin, est prêt à manipuler les preuves pour faire condamner les coupables qui risquent de s’en tirer. Un fils de bonne famille viole des filles qui n’obtiendront jamais justice juste parce que sa famille a les moyens de s’acheter de bons avocats. Dixie bataille pour trouver un boulot et récupérer son fils de cinq ans dont la garde lui a été retirée, elle sert parfois d’indic à Harry. Joshua Boyce, braqueur professionnel, prépare un nouveau casse … Eux et quelques autres vont se croiser, se télescoper, pour le meilleur, et surtout pour le pire.

 

Plus qu’aux auteurs de procédural classiques comme Ed Mcbain ou John Harvey, c’est au Short Cuts d’Altman que fait penser ce pathétique chœur de paumés. Pas de grande enquête, pas de héros, pas de flics infaillibles, pas de leçon, juste des hommes et des femmes qui se débattent, comme ils peuvent, pour survivre dans la nouvelle Irlande, celle des gagnants, de la prospérité, des entrepreneurs, de la richesse acquise d’un coup.

 

Ce récit choral construit par petites touches le portrait d’un pays qui croit au discours néolibéral bien connu, matraqué, rabâché jusqu’à la nausée par tous les media, et tous les hommes politiques. Un discours qui monte en épingle quelques réussites financières, clinquantes et vulgaires, et évite surtout de voir tous ceux qui restent en rade. C’est bien sûr à ceux là que s’intéresse Gene Kerrigan, dans ce roman magnifiquement construit, terriblement humain, et totalement désespéré.

 

Chez Kerrigan il n’y a pas de rédemption, pas de victoire des bons, ni de la loi, ni même de la justice ou de la morale. Bienvenue dans la vraie vie, où ce sont souvent les plus riches et les plus pourris qui gagnent. Pas de fin heureuse, pas de conclusion flamboyante, juste un constat amer, et les portraits d’hommes et de femmes laminés.

 

Le roman noir irlandais est décidément riche, signe incontestable que la situation du pays doit être moins flambante que tout ce que l’on veut bien nous raconter !

 

Gene Kerrigan / Le chœur des paumés, (Midnight choir, 2006) Le Masque (2009), traduit de l’anglais par Frank Reichert.

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commentaires

P
Je n'avais pas aimé (mais alors pas du tout) le premier. J'hésite. D'autant plus que j'en ai tellement à lire (je viens d'en acheter 8 d'un coup !!). Faut voir !
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J
<br /> Il est assez particulier, et d'aptès le peu que j'en sais assez proche du premier, donc ...<br /> <br /> <br />
K
Après Hamilton, Kerrigan : je sens qu'il me plaira! Merci pour les infos.
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J
<br /> De rien.<br /> <br /> <br />
H
J'avais beaucoup aimé le premier. Celui-ci semble être au moins aussi bon, aussi vais-je essayer de trouver du temps à lui consacrer un de ces quatre.
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J
<br /> J'ai vu que c'était le second, du coup il faudra peut-être que je me procure le premier.<br /> <br /> <br />
F
Encore un irlandais que je connais pas ! Noté !
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J
<br /> Content de faire connaître un nouvel auteur.<br /> <br /> <br />
K
Roman noir, choral, irlandais... Tout pour me plaire ! Je note.
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J
<br /> Le problème, avec la rentrée qui approche, c'est de trouver le temps ...<br /> <br /> <br />

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