Ca y est, le tome 2 est là. Le tome 2 de quoi ? De Blast, la BD monumentale de Larcenet. Après Grasse carcasse, voici donc Blast II, L’apocalypse selon Saint Jacky.
Je pourrais reprendre ici mot pour mot (ou presque) ma chronique consacrée au premier tome pour redire mon admiration devant ce chef d’œuvre. Le tome deux est aussi réussi que le premier, il le prolonge, le complète en parfaite cohérence, sans jamais donne l’impression de pondre des pages pour pondre des pages.
La garde à vue de Polza se poursuit, les flics n’en savent toujours pas beaucoup plus même si le récit, peu à peu, comble certains trous de leur enquête. Le lecteur apprend quelques bribes du passé de cet homme étonnant, monstrueux, tellement différent, tellement autre et pourtant tellement humain et proche de nous à sa façon.
Une fois de plus les planches sont absolument somptueuses, aussi belles quand elle montrent un paysage industriel dévasté, qu’un ciel d’orage ou le vol d’un hibou.
Dans ce volume les rapports de Polza avec les hommes commencent à être plus violents, plus conflictuels. Il côtoie parfois des monstres et le propos devient de plus en plus noir, sombre (même si cela paraissait difficile à la lecture du premier tome).
J’en ai bien entendu profité pour relire Grasse carcasse avant d’enchaîner. Résultat 400 pages sublimes, qui vous prennent aux tripes, vous secouent et vous emmènent très loin. Avant de conclure momentanément sur une planche magnifique, quasiment noire, silencieuse et imposante … la face en clair obscur d’un éléphant.
Je n’ai aucune idée de là où Polza et Larcenet veulent m’amener, je sais seulement que je ne manquerais la suite du voyage pour rien au monde.
Manu Larcenet / Blast, TI, L’apocalypse selon Saint Jacky, Dargaud (2011).