Décidément, une rentrée bien contrastée. Après les deux romans lents et tout en nuances, une bonne bourrinade qui part dans tous les sens. Leonardo Oyola, découvert avec Golgotha revient avec Chamamé, un road bouquin complètement allumé. Un machin speedé qui fait penser à du Tarantino, mais plus le producteur de Machete que le réalisateur de Jackie Brown.
Perro et Pasteur Noé sont associés, à la vie à la mort … Pirates de la route dans le nord-est de l’Argentine, près de la frontière paraguayenne. Jusqu’au jour où Noé double son ami. Commence alors une traque sans pitié sur les routes argentines. Une traque qui se complique quand un truand qu’ils ont affronté lors de leur passage en prison sort de taule, bien décidé à se venger.
Amateurs de vraisemblance et de bon goût passez votre chemin. Chamamé est outrancier, hyper violent, foutraque, cinglé … Et jouissif. Pas de quoi non plus crier au nouveau génie du polar latino-américain, il ne faut pas exagérer. Mais une vraie écriture, une énergie folle, une imagination débordante et une vraie cohérence dans le style, les références et les personnages (oui on peut être cohérent mais pas vraisemblable).
Un plaisir de lecture donc qui, mine de rien, brosse en négatif le portrait d’une Argentine violente, religieuse (comme Golgotha d’ailleurs où la religion est omni présente) et à la culture étrange, patchwork de traditions, de légendes, de télénovelas de bas étage, de jeux vidéo et de musique populaire américaine et locale.
Si vous voulez avoir une idée de style, regardez plutôt la bande annonce c’est l’esprit.
Leonardo Oyola / Chamamé (Chamamé, 2007), Asphalte (2012), traduit de l’argentin par Olivier Hamilton.