J’ai un problème avec les nouveaux auteurs en ce moment. Greg Olear, Vilmos Kondor, François Arango … ne m’avaient pas convaincu. Idem pour ces Balles d’argent du mexicain Elmer Mendoza.
Edgar Mendieta est un flic honnête. Ce n'est pas forcément un exploit … Sauf peut-être au Mexique. Alors, pour cela, mais aussi pour beaucoup d'autres raisons plus personnelles, Mendieta est un flic dépressif. Ce qui ne l'empêche pas de prendre à cœur son enquête : l'avocat Canizales a été abattu chez lui. Chose étonnante, tout le monde semblait aimer Canizales, l'adorer même. Il laisse une cohorte de femmes (très belles) et d'hommes (très beaux) éplorés. Tellement que la liste des suspects est sans fin.
Ce qui n'aide pas, c'est que parmi eux il y a des proches de grands parrains narcos. De ceux qui tiennent littéralement le pays dans leurs pognes. De ceux que Mendieta abhorre par-dessus tout.
Bien entendu j'aurais vraiment voulu m'enthousiasmer pour ce polar. Vous pensez, un nouvel auteur mexicain, un latino, de la famille de Taibo II … Mais je ne peux pas vraiment.
Parce que malgré ses qualités, il a aussi de gros défauts (et je rejoins totalement l’avis de Jeanjean). Essentiellement un gros défaut de narration. L'auteur semble peiner à se sortir d'affaire. Et le lecteur peine avec lui. Il est même assez souvent complètement perdu …
Alors c'est peut-être voulu, pour refléter le chaos d'une société mexicaine qui a perdu la tête. Mais j'avoue que c'est trop pour moi. Malgré l'humour. Malgré la belle et convaincante description de la main mise des parrains de la drogue sur le pays. Malgré quelques beaux personnages.
Dommage, je suis resté perplexe.
Elmer Mendoza / Balles d’argent (Balas de plata, 2008), Série Noire (2011), traduit de l’espagnol (Mexique) par Isabelle Gugnon.