En cette période dense et fatigante, il me fallait un roman qui claque et qui se lise tout seul. Deux bouquins me sont tombés des mains, sans doute bons, mais qui sont arrivés au mauvais moment. Et voilà que j’exhume de sous une pile une réédition d’un roman de Jean-Hugues Oppel. Exactement ce qu’il me fallait. Un roman paru une première fois à la série noire et repris chez Rivages : Barjot !
Jérôme-Dieudonné Salgan n'a rien d'un héros. Juste un français moyen, avec une vie plutôt moyenne … Jusqu'au jour où, en rentrant chez lui, il trouve sa femme, ses filles, ses parents et ses deux meilleurs amis morts, sauvagement assassinés, et sa maison en train de brûler. Alors Salgan se réfugie dans la folie. Et quand il sort de la clinique de repos après quelques mois, il n'a plus qu'une idée en tête, se venger. Barjot, il est devenu complètement barjot ! Il ne sait pas que ce n’est pas à une bande de malfrats sanguinaires qu’il va s’attaquer mais à l’appareil d’état. Appareil d’autant plus sensible qu’il a fait une grosse bavure …
Du pur Oppel : une histoire alerte racontée à un rythme soutenu, de l'humour, de l'action, de la castagne … Et une fin bien immorale où ce ne sont pas les bons qui gagnent (d'ailleurs y en a-t-il ?), mais les plus forts. Bref, une histoire qui pourrait être, qui devrait être sinistre, et qui se révèle réjouissante par la grâce du talent du maître.
Du pur Oppel donc. A ce propos, c’est bien beau tout ça, mais quand c’est qu’il nous en publie un autre le grand Jean-Hugues ? Parce qu’on s’aperçoit, quand on lit des bouquins comme ça, qu’il nous manque depuis maintenant un bon moment …
Jean-Hugues Oppel / Barjot !, Rivages/Noir (2010).
PS. Ce coup-ci c’est le dernier de l’année, demain vous aurez droit au bilan.