Voilà un « petit polar » dont on cause dans les blogs. Un polar dont on parlera vraisemblablement peu dans la presse, mais qui pourrait bien faire son bonhomme de chemin grâce au bouche à oreille. Et c’est tout ce que je lui souhaite. Voici donc La commissaire n’aime pas les vers (les verts ? les verres ?) de Georges Flipo.
C’est pas le moment de venir emmerder la commissaire Viviane Lancier. On lui a collé un adjoint, certes beau et charmant, mais jeune, naïf et parfois gaffeur. Elle n’arrive pas à perdre ces satanés 5 ou 6 kilos. Elle vit seule et son salaud d’ex continue à lui pourrir la vie. Donc faut par chercher Viviane Lancier. Alors quand les services de com. du ministère montent en épingle une vague affaire ayant trait à un poème de Baudelaire et lui forcent la main, son humeur devient massacrante. Parce qu’en plus la commissaire n’aime pas les vers. Et encore moins ceux qui les commentent.
Si vous cherchez le roman profond de l’année, celui qui va mettre à nu les horreurs de notre société, qui va vous donner matière à réflexion (déprimante si possible) pour six mois, passez votre chemin.
Mais comme il faut aussi parfois s’amuser, vous avez peut-être envie de passer un moment divertissant, drôle, en lisant une histoire bien troussée, en rencontrant des personnages hauts en couleur, le tout agrémenté d’une plume vive et alerte. Dans ce cas, ce roman est pour vous. Un roman qui n’a d’autre prétention que celle de nous faire (sou)rire. Mais comme disait le grand Pierre, elle est immense, la prétention de faire rire.
Mission accomplie donc. Et même un tout petit peu plus, l’auteur brossant en quelques coups de griffe le tableau lucide (et gentiment méchant) du fonctionnement de notre société hautement médiatisée. Et une petite touche de noirceur vient pimenter le final. Donc mission plus qu’accomplie.
Georges Flipo / La commissaire n’aime point les vers, La table ronde (2010).