Ca faisait un moment que je n’avais pas pris un coup de sang. Mais là j’avoue que le cas Cahuzac (sans jeu de mot facile hein ?) me pompe l’air. Le pouvoir corrompt, c’est pas nouveau. Il semblerait qu’il y ait certains postes où on met systématiquement des gens plus sensibles à la corruption que les autres …
Eric Woerth, Christine Lagarde, Jérôme Cahuzac … Trois ministres, trois affaires judiciaires, trois guignols qui osent prendre des responsabilité politiques qui devraient nécessiter la plus grande probité alors qu’ils sont maqués jusqu’au cou avec ce que le monde des affaires fait de plus pourri.
Prenons le petit Jérôme. Il a été au cabinet d’un ministre de la santé dans un gouvernement PS, puis a monté une boite qui travaille pour les labos pharmaceutiques. Il était cardiologue de formation, dans le public, et a fini par créer une clinique de chirurgie esthétique … Rien que ce parcours aurait dû mettre la puce à l’oreille de ses camarades socialos : Cet homme-là est plus motivé par l’appât du gain que par le bien public. Il préfère lifter les mémères en gagnant des fortunes que sauver des vies en gagnant très très bien sa vie.
Tout est dit non, fraude ou pas fraude, il a des liens avec l’industrie pharmaceutique (qui dans tout état raisonnable devrait être publique et nationalisée car on ne fait pas d’argent sur le dos des malades si on n’est pas un charognard de la pire espèce), il est médecin (donc normalement engagé à servir l’humanité) et il préfère faire du fric, il n’a rien à faire à un poste au service de l’état, et encore moins dans un gouvernement qui se dit de gauche (pouf pouf).
Détendons nous un instant avec Maester.
Et hop, grâce au maître, le lien est fait avec Eric Woerth, qui a été si je ne m’abuse a été ministre du budget, comme son copain Jérôme. Avant, il s’occupait d’optimisation fiscale chez Arthur Andersen (encore de grands humanistes). Donc le ministre chargé de faire rentrer les sous avait peu de temps auparavant aidé les plus riches à payer le moins d’impôts possible. Et ça ne choque personne ? D’autant qu’il avait déjà fait preuve d’une honnêteté sans faille en passant de l’Agence du développement de Oise à un cabinet de consultant … Qui avait pendant son mandat eu de nombreux contrats avec … Agence du développement de l’Oise ! Et on attend l’affaire Bettencourt pour s’interroger sur l’honnêteté du gus et sur son dévouement à la chose publique ?
Une autre très préoccupée du bien commun : Christine Lagarde, montée très haut dans la hiérarchie d’un des plus grands groupe d’avocats d’affaire, américain. Encore un poste où on œuvre pour le bien commun certes, mais uniquement le bien commun des plus riches, au détriment de tous les autres. Et c’est encore une fois quelqu’un avec ce passé que l’on met à un poste de service de l’état et du peuple. Et patatras, là aussi, une affaire où elle est soupçonnée d’avoir aidé Bernard Tapie (tient encore un ami de l’humanité souffrante) à voler de l’argent à l’état (c’est à dire nous).
Dans ces trois cas, symptomatiques, le problème des affaires en cours n’est finalement que secondaire, voire anecdotique tant il n’est qu’une petite excroissance sur un parcours d’individus uniquement préoccupés par le fric. L’anormalité flagrante, c’est de mettre des requins pareils à un poste où ils sont sensés être au service du pays (et donc du peuple), alors que seul leur intérêt particulier les motive.
CQFD. Donc non, ils ne sont pas tous pourris, mais ceux qui ne le sont pas devraient faire un peu plus le ménage et faire un peu attention dans le choix de leurs amis.
Sinon j’ai quelques propositions de postes, pour être certains que le bien public sera défendu : Serge Dassault au ministère de la défense, Jacques Servier à la santé, Martin Bouygues à l’aménagement du territoire, Vincent Bolloré à l’agriculture, Loïk Lefloch-Prigent au ministère de l’énergie … A vous, je suis certain que vous en trouverez d’autres …
Voilà, c’était le coup de sang du jeudi. Pour me faire pardonner, demain ou après-demain je vous parle du magistral roman de Dennis Lehane.