Boxe et polar, une fois de plus mariés. Par Jérémie Guez dans Balancé dans les cordes. Un beau combat qui se termine par un KO.
Tony doit son salut à la boxe. Pas de père, une mère qui boit, fume et tapine, les cités de la zone parisienne … c’est grâce à la boxe qu’il a pu ne pas sombrer. Et même s’élever puisqu’il est à quelques jours de livrer son premier combat professionnel. Malheureusement, quand on vit sur le fil du rasoir le moindre faux pas est fatal. Quand un dealer tabasse sa mère, Tony va voir le caïd du nord parisien et lui demande son aide pour la venger. Le doigt dans l’engrenage, le faux pas fatal qui entame une descente aux enfers.
Passons sur quelques coquilles tellement hénaurmes que je les ai vues (moi qui ai tendance à lire un peu vite et à passer sur ces « détails »).
Boxe, banlieue, pègre et polar. C’est classique, et ça marche si c’est bien mené. Et ici c’est bien mené. Une histoire classique qui sert de prétexte à la description d’un milieu et d’un môme qui tente de s’en sortir. Description âpre d’une situation difficile qui ne cache rien de la misère sans jamais tomber dans l’apitoiement ou l’angélisme.
Certes on pourrait reprocher à ce polar de ne rien apporter de vraiment nouveau ni dans le fond, ni dans le forme. Mais on a là un bon polar qui se lit avec intérêt et plaisir, agrémenté de morceaux de bravoures bien maîtrisés et d’une écriture particulièrement resserrée et adaptée dans les scènes de boxe. Que demander de plus ?
Jérémie Guez / Balancé dans les cordes, La Tengo (2012).