Carl Hiaasen fait partie de mes auteurs fétiches. Bizarrement il n’a pas trouvé en France d’éditeur qui le traduise régulièrement (mais il me semble qu’il garde son traducteur). Et malheureusement j’avais vraiment trouvé Fatal Song faiblard. Croco deal, le suivant, m’avait paru amorcer une remontée, que confirme (à mon humble avis) son dernier Presse people.
Prenez :
- Une chanteuse sans talent, sans voix et sans cervelle mais pas sans atouts physiques qui ingurgite tout ce qui peut lui tomber sous la main et saute sur tout ce qui bouge.
- Un manager et des attachées de presse prêts à tout pour favoriser le comeback de la dite chanteuse.
- Une actrice sans boulot engagée pour « doubler » la chanteuse quand elle est trop stone pour se montrer en public.
- Un paparazzi gros, sale, sans scrupule mais très têtu et décidé à photographier la chanteuse.
- Une pincée de promoteurs et investisseurs véreux.
- Un tueur à la tronche détruite avec un rotofil greffé à la place de la main.
- Un ancien gouverneur qui a pété les plombs et vit dans les marais en châtiant les affreux qui détruise la Floride.
- Quelques basketteurs camés, tueurs en goguette et acteurs foireux …
Agitez très fort et servez brulant sous le soleil de Floride.
Comme je le dis en introduction, il me semble que Presse People confirme, peu à peu, le grand retour de Carl Hiaasen. On n’est pas encore au niveau de Jackpot ou Miami Park, mais on s’en rapproche.
Peut-être parce que Hiaasen se fait plaisir (et nous fait plaisir) et faisant ressortir Skink l’ex gouverneur frapadingue des marais, et réutilise Chimio le tueur freak de Cousu main. Sans doute aussi parce qu’en Chéryl, la « chanteuse » il a trouvé un personnage qui lui permet de lâcher la vapeur (elle n’est vraiment pas piquée des vers, et son entourage est pire).
Et puis le show biz bling bling et la presse poubelle, ajoutés aux habituels pourris et corrompus de Floride c’est du pain béni pour lui.
Donc on se régale et on se surprend à penser que, mis à part le très joli personnage de l’actrice doublure, les plus sympathiques là-dedans finissent par être les plus frappés et les plus abimés, à savoir bien entendu l’inénarrable Skink, mais plus étonnamment Chimio et même au final ce pauvre paparazzi qui finalement est plus digne que pas mal de personnages en apparence respectables.
Bref une vraie friandise ou les méchants meurent dans d’atroces souffrances, et ça aussi c’est bien.
Carl Hiaasen / Presse people (Star island, 2010), Editions des deux terres (2012), traduit de l’américain par Yves Sarda.