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30 octobre 2009 5 30 /10 /octobre /2009 22:51

Ca y est, j’ai cédé à la pression populaire et j’ai amené les deux minots voir Le petit Nicolas.

 

Et alors ? Et alors … impression en demi-teinte.

 

Première constatation, ils ont aimé. Il ont adoré Rufus faisant le guignol devant le Bouillon, ils ont adoré le papa de Nicolas faisant le pitre pour faire rire son fils, et la baffe que se récolte Agnan quand il enlève ses lunettes.

 

Je suis pour ma part beaucoup plus réservé.

 

Sur les acteurs, rien à dire. Les enfants jouent bien (et ce n’est pas gagné d’avance), et les adultes sont parfaits. Le casting est même étonnamment réussi, avec une tendresse spéciale pour les deux instits, à savoir la gentille Sandrine Kiberlain, et Anémone en peau de vache.

 

Pas de grands reproches à faire non plus aux épisodes pris parmi la myriade de possibilités, il fallait bien faire un choix, celui-ci en vaut bien un autre.

 

Mais c’est ensuite que ça se gâte …

 

L’humour des bouquins repose essentiellement sur deux choses : la déformation des faits induite par la vision qu’en a Nicolas, et le comique de répétition. Je n’ai retrouvé aucune des deux.

 

Certes Nicolas se trompe, interprète mal ce qu’il voit, mais dans le film tout est explicite. La « vraie réalité » est montrée, et Nicolas se trompe. Dans le livre on n’a QUE l’interprétation de Nicolas, et c’est dans le travail de transposition du lecteur que réside le rire. Mais il est vrai que c’était très difficile à passer à l’écran. Et sur ce plan là, je m’attendais à être déçu.

 

Plus incompréhensible, pourquoi avoir fait l’impasse sur le comique de répétition ? Une seule bagarre, un seul « Agnan sale cafard », un seul « regardez moi dans les yeux » … Là où, épisode après épisode, Nicolas explique, comme le font les enfants, pourquoi on l’appelle Le Bouillon, là où les bagarres éclatent à répétition, où Eudes multiplie les coups de poing sur le nez, et où cette répétition fait rire … J’avoue que je ne comprends pas le choix d’avoir effacé ce mécanisme pourtant très facile à transposer au cinéma.

 

Pour finir, la fin m’a semblé lourdingue. Jamais, au grand jamais, Goscinny ne s’est mis en avant de façon aussi grossière. Le « plus tard je voudrais faire rire les gens » est vraiment, vraiment de trop.

 

Bref, si vos enfants insistent, vous pouvez y aller, ce n’est pas indigne, mais vous pouvez également vous en passer sans risquer de manquer un chef-d’œuvre.

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commentaires

P
<br /> Comme tes enfants, ma fille a beaucoup aimé. Je suis aussi assez mitigé, mais comme je m'attendais au pire... Disons que le film passe souvent près du pire, mais évite les trop grosses bêtises. Le<br /> côté propret et gentillet est très présent dans les histoires de Goscinny, mais dans film, les décors années 50-60 font un peu trop fabriqué.<br /> <br /> <br />
Répondre
J
<br /> C'est vrai que ça aurait pu être pire ...<br /> <br /> <br />

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  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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