Il y a déjà quelques temps je faisais part ici de mon expérience de lecture à haute voix du Seigneur des Anneaux. Bien entendu, à peine la dernière page tournée mes deux minots, pour une fois d’accord, ont crié d’une seule voix : Qu’est-ce qu’on va lire maintenant ?
Vous m’aviez suggéré quelques pistes, mais n’ayant pas eu le temps de passer en bibliothèque ou en librairie, je me suis rabattu sur ce que j’avais sous la main, à savoir Le Corsaire Noir, et sa suite La reine des Caraïbes du maître italien du roman d’aventures, à savoir Emilio Salgari. Ben ça a marché. Ils ont adoré.
Plus simple de structure que Le Seigneur des anneaux, ces deux romans sont très riches en vocabulaire (mots liés aux voiliers, ainsi qu’à la flore et la faune de la zone caraïbe), très riches également du point de vue historique sur la flibuste et sur l’histoire de l’occupation espagnole dans cette zone, ainsi que sur la géographie, la flore et la faune de la région. L’écriture est certes datée, et ferait très certainement ricaner des gamins de plus de 11 à 12 ans, avec ses grands sentiments exacerbés, amours impossibles et grandioses, serments de vengeance éternels, sens de l’honneur hyperbolique … Mais les miens, à 6 et 8 ans, ont adoré.
Et surtout, c’est du grand spectacle ! Batailles navales, prises de villes par les pirates, duels à l’épée, rencontre de tribus hostiles, affrontements entre un jaguar et un crocodile, passages secrets, évasions impossibles … Et j’en passe, et des meilleures. Les héros se retrouvent dans des situations impossibles, mais s’en sortent toujours, et, nouveauté par rapport à la série Sandokan, il y a les deux fidèles accompagnateurs de l’intimidant Corsaire Noir qui apportent une touche d’humour qui a été très appréciée.
Après ça, on est passé à du plus sobre, mais tout aussi efficace, qui les a enchanté, et que j’ai adoré relire, un indémodable, insurpassable … L’île au trésor de Stevenson. Le fait d’avoir pour narrateur un enfant a, bien évidemment, beaucoup contribué à l’intérêt des enfants. Et quel pied j’ai pris à relire ce chef d’œuvre, à vibrer de nouveau au début du roman, avec l’arrivée de Billy, vieux pirates alcoolique qui craint par-dessus tout … Un marin n’ayant qu’une jambe. Un magnifique personnage de « méchant ». Long John Silver, tordu, rusé, implacable, d’une volonté inébranlable, capable de toutes les volte-face … en un mot fascinant. Comme quoi l’oncle Alfred avait raison, plus le méchant est réussi, plus le film (ou le roman) est réussi. Et ça marche dès le plus jeune âge.
Pour la suite, on a sous la main, deux Roal Dalh (James et la pêche géante et Sacrées sorcières), Croc Blanc, Les contes du chat perché, Moonfleet, Les aventures de Tom Sawyer et La marque de Zorro. De quoi tenir un petit moment.