La novella est un format encore plus difficile à éditer que la nouvelle. Raison suffisante pour encourager les maisons courageuses qui se lancent, surtout quand elles s’offrent le luxe d’un directeur de collection qui n’est autre que Marc Villard. Et encore plus quand on y trouve des plumes comme Marin Ledun qui signe un No more Nathalie poignant.
28 novembre 1981. Nathalie Wood, son mari l’acteur (pas franchement connu), Robert Wagner et Christopher Walken, grande star depuis son rôle dans Voyage au bout de l’enfer embarquent sur un yacht pour faire la bringue dans la baie de Los Angeles. A bord de l’alcool, mais aussi dix kilos de cocaïne et 250 000 dollars. Fric, trahison, sexe, dope et alcool. Tout est en place pour le drame.
Marin Ledun est donc parti d’un cas réel entouré d’ombres, la mort mystérieuse de l’actrice Nathalie Wood. Et comme tout bon écrivain de polar, c’est autour de ces zones d’ombre qu’il a travaillé. Sa version en vaut sans doute une autre. L’important pour le lecteur est qu’elle est cohérente, crédible et surtout décrite avec l’humanité et la lucidité que l’on connait quand on est un lecteur régulier de ses romans.
Il montre ainsi qu’il est aussi à l’aise dans le format court que long, et qu’il peut sortir du cadre social ou « techno-thriller » (je déteste ces classification, c’est mal ce que je fais !) pour faire du « people ».
Bref, quel que soit le sujet qu’il aborde, Marin Ledun est sensible, pertinent et talentueux.
Marin Ledun / No more Nathalie, In8/Polaroid (2013).