J’avais lu lors de sa sortie le premier roman de Michael Koryta, mettant déjà en scène son privé de Cleveland Lincoln Perry. J’en avais gardé le souvenir d’un roman assez classique, sans grande originalité mais très efficace. La tombe accueillante, qui est, si je ne m’abuse, le troisième de la série, confirme cette impression.
Lincoln Perry, après avoir été renvoyé de la police de Cleveland, gagne sa vie comme privé. Une nuit d’octobre, l’homme qu’il hait le plus dans la ville, l’avocat Alex Jefferson est torturé et assassiné. Alex a épousé la fiancée de Lincoln il y a trois ans, et il l’avait alors rossé à la sortie d’une boite de nuit (ce qui lui avait valu son renvoi de la police). Il fait immédiatement partie des suspects, même si l’inspecteur en charge de l’affaire ne pense pas, dans un premier temps, qu’il puisse être coupable. Perry est alors contacté par Karen, son ex fiancée maintenant veuve pour retrouver le fils d’Alex, avec qui il n’a pas eu de contact depuis plus de cinq ans. Parce qu’elle paie bien, Lincoln accepte, sans se douter qu’il met le doigt dans une engrenage infernal qui pourrait bien le mener durablement derrière les barreaux.
Comme le précédent roman que j’avais lu, de la belle ouvrage comme savent si bien en produire les américains. Tout fonctionne bien, tout est parfaitement huilé, on tourne les pages, on ne lâche pas le bouquin jusqu’à la dernière page. Puis on l’oubli presque aussi rapidement qu’on l’a lu …
Parce que, justement, c’est peut-être un peu trop bien fait. La recette est bonne, le chef la suit à la lettre, rien à reprocher. Il y a ce qu’il faut de tension, de suspense, de castagne, la situation du héros va en empirant, de plus en plus inextricable … jusqu’à ce qu’il s’en sorte quand même. Même si Michale Koryta est jeune, il a déjà du métier et mène bien son affaire.
Il manque juste ce petit quelque chose, cette fêlure, cette émotion, cette implication qui fait qu’un bouquin reste dans la mémoire. Un bon roman si on veut passer un moment sans trop se casser la tête. Ce qui n’est déjà pas mal. Mais rien de plus.
Michael Koryta / Une tombe accueillante (A welcome grave, 2007), Le seuil (2009), Traduit de l’américain par Mireille Vignol.