Catherine Fradier est un auteur dont, comme tout amateur de polar, j’avais beaucoup entendu parler au moment de ses démêlées avec les gentils inquisiteurs de l’Opus Dei, mais, pour des raisons obscure, je n’avais jamais lu ses bouquins. Or, comme elle faisait partie des invités du prochain festival Toulouse Polars du Sud (elle vient malheureusement de se décommander), j’ai voulu découvrir son univers. En commençant par Cristal défense.
Personne, dans le grand public, ne connaît l'agence de sécurité européenne. Une officine plus ou moins officielle, au service de l'état et chargée de veiller spécifiquement sur les intérêts économiques et le savoir industriel et scientifique des entreprises françaises. A sa tête une femme Leo de Coursange, économiste qui a rassemblé une équipe de choc. Une équipe qui va être mise à rude épreuve quand le chef et créateur de l'agence, l'homme de l'ombre qui a permis son existence, lui confie une nouvelle mission : découvrir qui décime les cadres d'Aristee, numéro 1 dans la production d'OGM, également impliqué dans celle de pesticides plus ou moins virulents, certains semblant descendre directement du fameux Agent Orange de sinistre mémoire.
Rapidement Léo va s'apercevoir que ses recherches sont parfaitement encadrées et qu'on lui dicte très précisément où elle doit s'arrêter. Mais peut-être ne mesure-t-elle pas bien le risque qu'elle court.
Un vrai thriller de politique fiction, dans la lignée des derniers romans d'Ayerdhal. Ceux que les théories du complot agacent … seront agacés. Mais après tout, ce n'est que littérature, et l'avantage quand on manipule (et qu'on manipule bien) des histoires de gros complots c'est qu'avec du talent on arrive à instiller un rythme infernal. Ce qui est le cas ici.
Le démarrage est un poil appliqué, on a un peu de mal, au début, à s'intéresser vraiment aux personnages, mais plus on avance plus on accroche, le roman gagne en intensité et en rythme, et on ne peut plus le lâcher. Comme en plus il s'appuie sur une documentation et des extraits d'articles de presse solides et variés il fait très froid dans le dos.
Avertissement donc au lecteur, ceci est une fiction, mais parfois la fiction a bien peu d'avance sur la sinistre réalité ... Comme le roman a une suite, je vais dans les jours qui viennent tenter de me la procurer.
Catherine Fradier / Cristal défense, Au diable Vauvert (2010).