Vacances, soleil, JO … Voilà qui n’incite pas forcément à attaquer une lecture dense et exigeante. Par contre, un bon thriller (il y en a, peu, mais il y en a) avec plein de muscles et de bastos, pourquoi pas. Et vous savez que dans ce cas, j’ai deux ou trois noms en réserve. Dont Stephen Hunter qui m’a régalé avec la réédition chez folio de Shooter.
Ancien tireur d'élite au Vietnam Bob Lee Swagger vit seul dans ses montagnes, avec son chien et ses armes. Il ne veut plus avoir de liens avec le monde. Mais le monde vient le chercher. D'anciens militaires viennent le voir pour lui demander de les aider à protéger le Président et lui offrent la possibilité de se venger du sniper russe qui a tué son meilleur ami et mit fin à sa carrière, là-bas, au Vietnam. Bien que méfiant, Bob ne peut résister.
Il va se trouver pris dans piège, bouc émissaire, ennemi de toute l'Amérique, manipulé par une frange de la CIA. Mais ces hommes n'ont pas bien évalué à qui ils ont affaire, et les chasseurs vont devenir chassés …
Donc si vous avez besoin d'une petite récréation avec complot, testostérone, suspense, coups de théâtres et batailles, une bonne piste : Stephen Hunter et cette première apparition de Bob Lee Swagger.
Impeccable, bien écrit, histoire au cordeau, impossible de lâcher quand on a commencé. Ne nous mentons pas. Ce n’est pas la dénonciation de quelques-unes des saloperies de la CIA qui m’a attiré ici. C’est la certitude de trouver un roman écrit par un orfèvre, grand artisan à défaut d’être grand artiste, qui sait faire plaisir, et faire frémir son lecteur du début à la fin.
Rien de plus, mais c’est déjà énorme, surtout quand c’est ce que l’on cherche. Une parfaite lecture de détente.
Stephen Hunter / Shooter (Point of impact, 1993), Folio/ Policier (2012), traduit de l’américain par Elisabeth Luc.