Je vous ai déjà dit ici et là tout le bien que je pense des romans des Wu Ming.
Ils écrivent bien ces enfoirés. Mais ce n’est pas tout. Ils pensent aussi sacrément bien.
On peut s’en persuader en allant sur leur site. Pour ceux qui n’ont pas le temps, vous pouvez aller lire cet article d’une intelligence et d’une lucidité éblouissantes.
Qualités auxquelles il faut ajouter que pour eux (mais c’est évident pour ceux qui ont lu leurs bouquins), intelligent, cultivé et profond ne veut pas dire forcément chiant. Donc en plus c’est bien écrit et rigolo. Allez-y, vous m’en direz des nouvelles.
Deux petits extraits pour vous mettre en appétit : « En bref : les intérêts des travailleurs et ceux du patron sont différents et irréconciliables. Toute idéologie qui masque cette différence (idéologie entrepreneuriale, nationaliste, raciale, etc.) est à combattre. ».
Et : « Déjà, se rendre compte que notre rapport avec les choses n’est ni neutre ni innocent, y débusquer l’idéologie, découvrir le fétichisme de la marchandise, est une conquête : nous serons peut-être cocus de toute façon, mais au moins pas cocus et contents. »
Et quand vous aurez bien réfléchi, vous pourrez aller rigoler un peu, Jean-Pierre Martin a repris du service.
Sinon, TPS pour moi c’est parti, avec une rencontre en bibliothèque avec le grand Valerio Evangelisti. Grand pas seulement par la taille, mais aussi et surtout un grand bonhomme. Gentillesse, disponibilité, humanité, chez un homme passionnant, parlant un français parfait et d’une érudition époustouflante. Eymerich, Panthera, le mouvement syndical américain, l’histoire du Mexique, celle des pirates français dans les Caraïbes, Emilio Salgari, Arsène Lupin, Rocambole, Henry Morgan … Un vrai feu d’artifice en toute simplicité.
Un grand plaisir pour moi, et je crois pour tous ceux qui étaient présents ce soir dans cette médiathèque de la région toulousaine. Comme il n’y a pas de hasard dans la vie, Valerio est un copain des Wu Ming …