Toute personne de plus de … De plus d’un certain âge connaît Rambo. Qu’on ait vu ou non le film (je ne l’ai pas vu, ni le premier ni la pénible suite), on ne peut pas l’ignorer. On peut par contre ignorer totalement qu’il est inspiré d’un livre. Premier sang, de David Morrell, que Gallmeister a eu l’excellente idée de rééditer.
Rambo est un gamin, dans la campagne américaine, dans les années 70. Un vagabond, cheveux longs et sales, barbe longue et sale. Le genre d’individu qu’aucun shérif n’aime voir traîner chez lui. Donc le shérif Teasle le raccompagne hors de sa ville. Mais Rambo en a marre de se faire renvoyer, marre de se faire prendre pour un hippie drogué et pacifiste. Parce Rambo est tout sauf pacifiste. Il arrive du Vietnam, où il était dans les bérets verts, et où il a reçu la distinction la plus haute d’Amérique. Alors il décide que c’est une fois de trop, et revient dans la ville. La confrontation avec Teasle est inévitable, elle sera mortelle.
Sachant que Rambo, le film, a eu des suites Rambo II, Rambo contre Alien, Rambo chez les Schtrounfs … Il est certain que le film et le roman diffèrent. Je répète, je n’ai pas vu le film. Le roman vaut vraiment la réédition que lui consacre Gallmeister.
Sa progression est absolument impeccable, la montée de la tension, l’explosion de la violence parfaitement rendues jusqu’à l’apothéose finale.
Sans jamais tomber dans la psychologue de comptoir, en racontant simplement l’enchaînement des faits il décrit l’escalade inévitable, le choc des frustrations, des egos, des logiques incompatibles qui amènent à la mort. Tout cela dans un récit parfaitement mené avec un grand sens des scènes d’action.
Ajoutons que, même si je m’avance peut-être en un, rares devaient être les romans qui parlaient en 1972 des séquelles psychologiques d’une guerre chez les survivants. Un précurseur donc et une vraie réussite à découvrir ou à redécouvrir.
David Morrell / Premier sang (First blood, 1972), Gallmeister (2013), traduit de l’américain par Eric Diacon.