Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
En attendant de plonger tête baissée dans la rentrée littéraire, juillet août permet aussi de repêcher des bouquins qu’on avait laissés de côté. De se laisser un peu plus guider par le hasard et la curiosité. C’est comme ça que j’ai ouvert Gel nocturne de Knut Faldbakken. Pas vraiment convaincu …
Nous sommes à Hamar, petite ville norvégienne. Une ville tranquille la plupart du temps. Mais là trois cadavres sont trouvés : Celui d’un homme qui a visiblement passé une partie de l’hiver sous la neige de la forêt voisine, et ceux de Georg et Lydia Hammerseng, notables et piliers de la ville, retrouvée morts chez eux. Jonfinn Valmann est en charge de la première enquête, et impliqué malgré lui dans la seconde. Dans sa jeunesse il allait souvent chez les Hammerseng et était ami avec leur fils. Contre l’avis de ses chefs qui voient dans la mort du couple un suicide, Jonfinn décide d’enquêter, au risque de ternir salement la réputation de Georg et Lydia, et de faire ressortir des secrets que la petite ville préfère taire.
Je n’irai pas jusqu’à dire que je me suis ennuyé, mais presque … Le roman traine pas mal, et s’il est sauvé par un final qui secoue un peu la torpeur qui peut s’abattre par moment sur le lecteur, il n’est pas exempt de longueurs. On pourrait donc dire qu’il est honnête et le conseiller comme lecture facile et distrayante.
Mais j’ai eu un autre problème avec ce roman.
Sa façon de suggérer, tout au long du roman, de vieux secrets de famille enfouis, de révéler peu à peu les blessures du passé, de décrire une petite ville qui ne veut pas savoir … m’a fait penser dès les premières pages aux romans de Thomas Cook. Et force est de constater que l’on est très loin de l’écriture, de la puissance d’évocation et de la maîtrise de l’intrigue de romans comme Les ombres du passé ou Les leçons du mal pour ne citer que ces deux là.
Je ne sais pas si Knut Faldbakken est un influencé par Cook, ou s’il a juste la malchance d’écrire sur les mêmes thématiques, quoiqu’il en soit, la comparaison est cruelle. A moins que je ne sois injuste et trop dur avec lui …
En résumé, si vous ne savez pas quoi lire, lisez Thomas Cook.
Knut Faldbakken / Gel nocturne (Nattefrost, 2006), Seuil/ Policiers (2012), traduit du norvégien par Hélène Hervieu.