Jusque là, l’Ecosse pour moi c’était Edimbourg de Ian Rankin et John Rebus et Glasgow de William McIlvanney. Jeviens de découvrir un nouvel auteur, lui aussi excellent chroniqueur de Glasgow : Gordon Ferris et La cabane des pendus.
Douglas Brodie a grandi à Kilmarnock, petite ville minière écossaise. Puis il est allé faire des études et est devenu flic à Glasgow, avant de s’engager dans la 51° Highland Division jusqu’à la fin de la guerre. Il a été blessé et a participé aux interrogatoires des SS responsables des camps de la mort. Sa foi dans l’homme en a été … ébranlée.
Il vivote maintenant en faisant des piges dans un journal londonien, jusqu’à ce que Hugh Donovan, son ami d’enfance qu’il croyait mort l’appelle : Il est en prison à Glasgow, accusé du meurtre d’un gamin, il sera pendu dans un mois, et l’appelle à l’aide. Douglas accepte. Il va s’apercevoir que l’horreur, le mensonge, la lâcheté et la corruption n’ont pas disparu avec la victoire des alliés …
Je ne crierai pas au génie ni au chef d’œuvre, mais voilà un bon polar, solide qui a toute sa place dans n’importe quelle bibliothèque de polardeux.
Des personnages auxquels on croit immédiatement, une histoire fort bien menée, un final à la hauteur de l’attente et du suspense créé tout au long de la narration et des scènes de bravoure qui tiennent parfaitement la route. Rien qu’avec ça, on se fait plaisir.
Et il faut ajouter au crédit de La cabane des pendus la peinture d’un pays, l’Ecosse de l’immédiate après-guerre, où les conditions de vie des plus humbles sont décrites sans maniérisme, sans pathos mais avec une réelle empathie. Des conditions atroces, dans un pays très hiérarchisé, tenu d’une main de fer par une caste de possédants, avec l’aide et la bénédiction des forces de police, de justice et, on l’oublie trop, de l’église.
En résumé, un très bon polar d’un auteur que l’on aura plaisir à retrouver (peut-être avec le même Douglas Brodie ?).
Gordon Ferris / La cabane des pendus (The hanging shed, 2011), Presses de la cité/Sang d’encre (2012), traduit de l’écossais par Jacques Martichade.