Je suis allé au ciné ! Un miracle. Une fenêtre de tir inattendue, les deux gamins invités en même temps un samedi soir. Du coup, tant pis pour le France - All Blacks, on est allé au ciné. Et comme il y avait un nouveau film des frères Coen, le choix du film à voir a été rapide.
Inside Llewyn Davis, vous l’avez sans doute lu à droite et à gauche est donc l’histoire des tribulations, non pas d’un chinois en Chine, mais chanteur de folk en Amérique, essentiellement à New York, mais pas que.
Deux petits points pour commencer. Le premier, ce film entre dans la catégorie des Coen tranquilles et mélancoliques. C'est-à-dire plus proche de A serious man ou The barber que de Burn after reading ou The big Lebowski. Le second, pas besoin d’être un amateur de folk pour apprécier. Je ne suis vraiment pas fan, ni de Bob Dylan ni de Joan Baez, c’est même une musique qui m’ennuie au bout d’un temps assez court. Mais j’ai adoré.
Sur ce point d’ailleurs ils font très forts. Ceux comme moi qui sont un peu réfractaires à la folk vont bien se marrer à voir le défilé de groupes que je qualifierai de pittoresques pour rester gentil. J’imagine que les amateurs vont voir ça avec un œil plus indulgent et une certaine nostalgie. N’empêche, on comprend en regardant ça, que l’arrivée des Beatles et des Stones ait fait l’effet d’une bombe … mais je ne suis pas gentil avec la folk.
Au-delà de la partie musicale, une fois de plus, les frères Coen filment admirablement : photo somptueuse, grain d’époque, images, cadrages, lumière, tout est magnifique, regardez seulement cette photo :
Une fois de plus ils nous offrent des acteurs incroyables, avec un premier rôle magnifique, et une galerie de seconds rôles et d’acteurs de passage absolument inouïe. Entre les différents chanteurs qui défilent dans le bar ou dans les studios d’enregistrement, le couple formé par le manager du héros et sa secrétaire (encore une scène d’anthologie), les invités du couple d’universitaires qui logent parfois Llewyn … Sans compter l’apparition géniale d’un de leurs acteurs fétiches, le grandiose John Goodman, on a de quoi se régaler pendant tout le film, et se régaler encore en en parlant interminablement ensuite.
Et je ne voudrais pas vous quitter sans une mention spéciale au chat qui joue remarquablement, et qui est superbement, et surtout très justement filmé.
Bref, si vous avez une soirée libre, n’hésitez pas, allez voir Inside Llewyn Davis.