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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 19:17

Les prix 813 sont tombés. Je ne pouvais pas être complètement déçu, j’avais lu et aimé les 5 titres français et les 5 titres étrangers.

 

Chez les français, c’est Les visages écrasés de Marin Ledun qui a eu le prix. Au tout dernier moment j’avais dû tirer à pile ou face entre lui et Les harmoniques de Marcus Malte pour me décider. Donc content.

 

Chez les étrangers c’est La nuit la plus longue de James Lee Burke qui a le prix. Encore un roman que j’ai beaucoup aimé. Même si je regrette que James Lee Burke qui a déjà eu le prix ait été préféré à Serena de Ron Rash, Tijuana Straits de Kem Nunn ou Savages de Don Winslow. J’aurais préféré qu’un de ces trois romans ait le prix.

 

Finalement, on a eu un problème de riches, trop de romans excellents sur la période considérée …

 

Pour le prix revues/études sur le polar, c’est la toute jeune revue Alibi qui remporte le prix.

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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 23:14

Une femme, deux hommes … Peut-on faire plus bateau ? Non. Elmore Leonard est-il capable de nous surprendre et de nous divertir avec un tel poncif ? Oui. Et il le prouve avec Gold coast.

 

Leonard Gold Coast

C’est chouette d’être l’épouse d’un mafieux. Belle maison, belle voiture, de l’argent pour se payer ce qu’on veut et rien à faire. Sauf que Karen s’emmerde, et qu’en plus Frank la trompe allègrement. Pour se venger elle a la mauvaise idée de le menacer de faire de même. Puis elle oublie. Mais pas Frank.

 

Quand le parrain meurt quelques mois plus tard, quand enfin Karen se dit qu’elle va pouvoir choisir de faire ce qu’elle veut de sa vie, elle découvre qu’une des clauses du testament stipule qu’elle ne profitera de la fortune mal acquise de feu son mari que tant qu’elle n’aura aucune relation avec un autre homme. Et c’est Roland, bâti comme un arbre (un gros arbre), convaincu d’être irrésistible, violent et complètement siphonné qui doit veiller à ce qu’elle respecte la clause. Quand débarque Cal McGuire, son charme, son opportunisme, la chose se complique encore, et la chasse au magot est ouverte …

 

Au risque de me répéter encore un Elmore Leonard pur jus.

 

Avec truands bêtes (très bêtes) et méchants (très, très méchants), personnages cool (très cools) et femmes fortes et charmantes (très fortes et très charmantes). Comme toujours, du rythme, de la fluidité, des surprises, de l’humour, des dialogues indépassables …

 

Bref du bonheur. Si vous n’avez pas envie de lire un gros pavé déprimant sur l’état du monde (car il y a un temps pour tout), si vous avez juste envie de vous divertir, et que vous voulez le faire avec un roman impeccablement écrit, une solution, lisez Elmore Leonard !

 

Elmore Leonard / Gold coast (Gold coast, 1980), Rivages/Noir (2010), traduit de l’américain par Fabienne Duvigneau.

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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 14:38

Une curiosité chez Métailié, un roman péruvien, publié en 1961 et, à ma connaissance, inconnu ici. Il s’agit de El sexto, de José María Arguedas.

 

ArguedasFin des années trente. Gabriel, étudiant à Lima est arrêté et jeté dans la prison d'El Sexto. En enfer. Un enfer très hiérarchisé. Au rez-de-chaussée, les clochards et les assassins, sur lesquels règnent deux caïds qui font la pluie et le beau temps et gèrent tous les trafics. Au premier les droits commun. Au second, les politiques.

 

Chez les politiques la guerre est ouverte entre les communistes et les apristes, de centre gauche, opposés au gouvernement militaire, et qui considèrent les communistes comme inféodés à Moscou. Dans un lieu où la torture, les privations des droits les plus élémentaires et les conditions de vie les plus atroces font de l'homme une bête seulement préoccupée par sa survie, Gabriel va tenter de sauvegarder son humanité.

 

L'auteur, apprend-on dans la préface, s'est inspiré de sa propre expérience dans cette même prison. Et il mit 20 ans à pouvoir écrire ce texte, très fraichement accueilli par la critique à sa sortie en 1961.

 

Chronique d'un enfer, chronique d'une lutte pour la dignité élémentaire. Chronique également d'affrontements politiques qui paraissent d'un autre âge tant les arguments développés entre apristes et communistes semblent aujourd'hui dépassés, non dans leur signification profonde, mais dans leur formulation.

 

L’auteur n’hésite pas à montrer les incohérences des uns et des autres, particulièrement dans leur mépris pour les prisonniers de droit communs, et la facilité avec laquelle, sous prétexte qu’ils ne sont pas politisés, les politiques, apristes et dans une moindre mesure communistes, refusent de se mêler des malheur d’un peuple au nom duquel ils disent se battre.

 

L'écriture sait se mettre au diapason de ces discours très dogmatiques. Mais elle sait aussi être lyrique, inspirée de la culture populaire indigène, ou crue dans les descriptions atroces des sévices subis et de l'horreur vécue au jour le jour.

 

Un roman fort, dérangeant, baroque et troublant. Encore un très belle découverte de Métailié.

 

José María Arguedas / El sexto (El sexto, 1961), Métailié (2011), traduit l’espagnol (Pérou) par Eve-Marie Fell.

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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 13:41

 

J’avais aimé le Paris Noir, coincé sur le Los Angeles Noir, et laissé passer les autres (mais ils sont quelque part dans la pile des bouquins à lire). Je ne pouvais décemment pas passer à côté du Mexico Noir, d’autant plus que le maître d’œuvre en est l’incontournable Paco Taibo.

 

Mexico Noir12 auteurs, 12 nouvelles pour une peinture expressionniste d'une ville surréaliste : Mexico.

 

 

Bien entendu, c'est la loi du genre, le recueil est très varié et chacun aura ses préférés. Pour ma part les voici :

- Pour commencer l'incroyable préface de Paco Ignacio Taibo II. Elle vaut à elle seule l'achat du recueil. Inventaire à la … Taibo des extravagances de sa ville, de ses bizarreries, de sa violence, des relations avec la police … Et en même temps déclaration d'amour, d'amour vache, mais d'amour.

 

- J'suis personne d’Eduardo Antonio Parra, plongée dans la folie individuelle comme reflet de la folie de la ville.

 

- Collection particulière de Benito Fernandez à la conclusion couperet, qui passe du Mexico de la haute société à celle des narcos (mais les deux sont très proches, très très proches).

 

- L'angle de Taibo est très … Taiboesque, cela suffit à mon bonheur.

 

- Le brasier des judas d'Eugenio Aguirre vaut pour son final explosif.

 

- Derrière la porte d'Oscar de la Borbolla est une fine et belle illustration de l'anonymat qui règne dans une aussi grande ville.

 

- Ardilla sans arbre de Rolo Diez est comme un lointain écho de l'extraordinaire Lune d'écarlate.

 

- Des chats et des homicides de Victor Luis Gonzalez est assez drôle, et puis il y a un chat dedans, et un chat de Mexico !

 

Voilà, vous aurez sans doute vos chouchous, qui ne seront pas forcément les miens.

 

Collectif / Mexico Noir (Mexico city noir, 2010), Asphalte (2011), traduit de l’espagnol par Olivier Hamilton.

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 18:38

Avec Savemore paru il y a peu, on a découvert ici Sean Doolittle, un raconteur d’histoire efficace dans la plus pure lignée nord américaine. Il confirme avec Rain dogs, son second ouvrage traduit en France.

 

Doolittle

Tom Coleman est un homme à la dérive depuis la mort de sa petite fille de trois ans. Il a laissé tomber son boulot de journaliste à Chicago, s'est séparé de sa femme et s'est mis à boire. C'est peut-être pour cela que, lorsque son grand-père lui lègue sa maison, il tente de refaire sa vie dans le Nebraska, sa terre natale.

 

Il y hérite d'une maison, d'un embarcadère sur une rivière, et d'un camping qui accueille les fous de descente de cours d'eau. Malheureusement, cela ne règle en rien son problème avec l'alcool, et même l'explosion tout près de là d'un laboratoire clandestin de came ne semble pas pouvoir réveiller son instinct de reporter. Qu’il le veuille ou non, il ne va pas pouvoir éviter d’y être mêlé.

 

Rain dogs confirme ce que j’avais pensé de Savemore. Rien de révolutionnaire ni de génial, mais un solide artisan qui sait vous faire passer un bon moment.

 

Car Sean Doolittle est un auteur qui sait construire des personnages (et en particulier ceux de loosers attachants) et écrire des dialogues qui fonctionnent à merveille.

 

On mord bien à son histoire, on sent l'odeur de la rivière, on a surtout mal au crane en même temps que Tom et on ressent très bien l'impression déprimante d'être un étranger au milieu d'une communauté qui a son fonctionnement et ses habitudes, une communauté plutôt fermée pour celui qui vient de la ville.

 

Un bon moment de lecture donc, même si j'ai préféré le précédent peut-être un peu plus resserré.

 

Sean Doolittle / Rain dogs (Rain dogs, 2005), Rivages/Noir (2011), traduit de l’américain par Sophie Aslanides.

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 04:04

Piero Colaprico poursuit sa série milanaise débutée avec La dent du narval. Le troisième épisode que voici s’appelle : La mallette de l’usurier.

 

ColapricoL'inspecteur Bagni est en congé longue durée après s'être fait tirer dessus par deux vieux mafieux. Comme il ne se supporte pas chez lui il revient travailler en avance et se voit confier une affaire a priori tranquille : Il s’agit de reprendre à zéro l’enquête sur le meurtre sauvage d'un étudiant sans histoire. En reprenant le dossier il trouve le nom d'un dealer qu'il connaît et commence à tirer la ficelle d'une pelote qui va s'avérer bien emmêlée. Bien emmêlée et traversant toutes les couches de la société milanaise, jusqu'aux plus intouchables …

 

Comme les trois précédents romans, le charme de celui-ci agit petit à petit, au fur et à mesure qu'on rentre dans l'histoire. Aucun effet, pas de scènes choc, pas de coups de théâtre. Tout fonctionne par petites touches, en finesse et on finit par s'attacher à ce Bagni et au Milan qu'il décrit.

 

Quand on referme le bouquin on s'aperçoit, presque avec surprise, que la description que l'auteur fait de sa ville est impitoyable, que la corruption et l'impunité des puissants y est traquée avec justesse et que leur arrogance transparaît au détour d’une phrase.

Sans jamais paraître donner une leçon ou écrire un réquisitoire, Colaprico livre un roman plus juste, profond et marquant qu’il n’y parait au moment de la lecture.

 

Piero Colaprico / La mallette de l’usurier (La valigetta dell' usaraio, 2004), Rivages/Noir (2011), traduit de l’italien par Gérard Lecas.

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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 03:16

Avant d’attaquer le dernier Varg Veum acheté lors de la dernière édition de TPS, j’ai décidé de combler mon retard et de lire l’avant-dernier, réédité chez folio. C’est donc de Gunnar Staalesen, et ça s’appelle Les chiens enterrés ne mordent pas.

 

StaalesenC'est plutôt inhabituel pour quelqu’un  de plutôt non violent comme Varg Veum, mais il accepte de servir de garde du corps à un homme paumé qui doit aller à Oslo régler une dette à des usuriers aux méthodes musclées. En apparence tout se passe bien, jusqu'à ce que Varg croise une femme qu'il a connue dans les années 60, quand il était étudiant dans la capitale. Elle semble l'avoir complètement oublié, et tout pourrait en rester là si, d'un coup, les cadavres ne commençaient à s'accumuler. Une fois de plus, sans le vouloir, Varg a mis le pied dans un nid de frelons. Et dans l'histoire de la décadence du modèle scandinave.

 

On retrouve les qualités des romans de la série : un héros crédible et attachant. Des personnages secondaires blessés par la vie émouvants et une intrigue complexe mais solide et bien menée.

 

Pour autant ce n’est pas là un épisode classique. Pour commencer, l’auteur envoie son héros hors de Bergen, loin de ses bases. Et surtout il le fait enquêter sur une affaire beaucoup moins intime que ce à quoi il est habitué. Il en résulte un volume plus politique, plus engagé, en prise directe avec la Grande Histoire.

 

Après c’est une question de goût. Pour ma part, même si j’ai pris plaisir à lire ce roman, j'avoue que je préfère le Gunnar Staalesen plus intime, plus mélancolique, celui qui laisse l’histoire et la peinture de la société norvégienne transparaître en toile de fond de ses histoires de famille. Mais ne doutons pas qu’il y a aussi des amateurs de ce Staalesen plus « détective de l’Histoire ».

 

Gunnar Staalesen / Les chiens enterrés ne mordent pas (Begravde hunden biter ikke, 1993), Folio/Policier (2011), traduit du norvégien par Alex Fouillet.

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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 15:50

Pour ceux qui pourraient, à juste titre, se plaindre de mon manque d'assiduité, j'ai des excuses.

 

Pour vous faire une idée, vous pouvez aller jeter un oeil au carnet de voyage de mes deux minots.

 

Les textes sont d'eux, les photos de votre serviteur.

 

A bientôt.

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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 14:34

Une curiosité chez Rivages : Un polar romain écrit par un anglais. Avec un titre étrange Kompromat (mais ça c’est dû à la traduction). L’anglais s’appelle Conor Fitzgerald.

 

FitzgeraldAlec Blume, commissaire à Rome, est un flic atypique. Pour commencer, il est américain mais à 17 ans, est resté en Italie où il se trouvait depuis trois ans quand ses parents ont été assassinés. Ensuite, même s'il parle parfaitement la langue, il ne s'est jamais acclimaté au petit jeu des échanges de faveurs, ni aux contacts plus ou moins légaux avec la pègre locale.

 

Malgré cela il se trouve responsable de l'enquête sur le meurtre du mari d'une sénatrice. L'homme a été sauvagement lardé de coups de couteaux chez lui. Très rapidement la veuve fait jouer ses contacts et Alec se trouve balloté d'un côté à l'autre, envoyé de façon plus ou moins autoritaire vers telle piste, bloqué d'un autre côté. Fidèle à son manque de tact et à son incorruptibilité, il entend bien, envers et contre tous, mener l'enquête à sa façon.

 

Nous sommes en Italie, aucun doute là-dessus. Rome, ses beautés. La classe politique italienne, les liens inextricable avec le crime organisé, la compromission inévitable d'une partie de la police, l'obligation de composer avec les parrains les plus puissants. La cuisine italienne, la circulation romaine …

 

Et c'est un auteur anglais, pas de doute non plus dans cette façon d'écrire un procédural, à la Harvey ou Hurley.

 

L'ensemble est cohérent, convainquant, intéressant. Les personnages sont crédibles et la compromission, qui donne son titre au roman est particulièrement bien rendue. Sorte de jeu de dupe, ni réelle corruption ni honnêteté totale, système complexe de services rendus, parfois presque à l’insu de celui qui les reçoit, mais qui fait que tous côté crime, politique ou justice savent un peu trop de choses sur tous les autres pour qu’aucun ne puisse se risquer à tout rendre public.

 

C'est donc un très bon bouquin et je suivrai la suite avec intérêt. Qu’est ce qui fait que ce n’est pas un roman génial, de ceux qui font applaudir des deux mains et qu’on a envie de conseiller à tous ceux que l’on croise ? Impossible de le dire. Mais peut-être cela viendra-t-il, peu à peu, en connaissant mieux les personnages, en les voyant vivre et évoluer. Attendons.

 

Conor Fitzgerald / Kompromat (The dogs of Rome, 2009), Rivages/Thriller (2011), traduit de l’anglais par Isabelle Maillet.

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 15:21

Salut,

 

Je file quelques jours dans une zone où je ne suis pas certain de pouvoir me connecter. Le service risque donc d'être perturbé ... A plus.

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  • : Le blog de Jean-Marc Laherrère
  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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