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13 juin 2008 5 13 /06 /juin /2008 22:21

Une fois de plus avec un certain retard, pour ne pas dire un retard certain …

Shine a ligth, concert des Rolling Stones filmé par Martin Scorsese ne va rien changer : Ceux qui aiment les Stones, vont ou ont aimé le film, ceux qui en ont marre de les voir faire la même chose depuis quarante ans râleront, ou ont râlé, qu’ils font la même chose depuis quarante ans.

Moi j’aime ça, et j’ai pris un sacré pied. Parce que finalement, les Stones, c’est ça, le pied. On peut trouver que c’est peu, mais les occasions d’être de bonne humeur et d’avoir la pêche sont tellement rares que je trouve que c’est déjà extraordinaire.

Certains ont trouvé la séquence du début de trop : On y voit Martin Scorsese, affolé de ne pas avoir la liste des morceaux à quelques minutes du début du concert, et surtout on y voit les papis obligés de dire poliment bonjour à leur hôte, à savoir Bill Clinton, ainsi qu’à ses invités de marque, dont sa belledoche.

J’avoue que cela m’a intéressé d’entrevoir comment travaille quelqu’un comme Scorcese qui n’est pas le premier venu, mais surtout, que cela m’a beaucoup amusé de voir la bande obligée de dire bonjour, serrer la main, et presque faire la bise à la belle-mère, les minots, les cousins, les invités … Voir Keith Richards obligé de faire la bise à la tante qui pique, je pouffe.

Ensuite je vais être obligé d’enfiler les poncifs comme des perles.

-  Martin Scorsese est un grand réalisateur, qui filme magnifiquement. Difficile de rendre aussi bien l’énergie phénoménale qui se dégage du concert.

- Jagger est une bête de scène qui capte toute l’attention, tout le temps, et laisse bouche bée, scotché par la performance.

- Non Jagger n’est pas un immense chanteur, Buddy Guy présent sur un morceau a une voix, un phrasé, une puissance mille fois supérieurs.

- Non Richards et Wood ne sont pas des guitaristes géniaux, Buddy Guy, encore lui, les écrase en trois notes lumineuses. Et soit dit en passant, le chorus de Keith Richards sur Sympathy est limite indigent …

- Mais, comme le dit Richards, si pris séparément ils ne sont pas géniaux, les deux ensemble, ils sont presque imbattables. Et c’est ça le miracle : une bête de scène, des individus qui ne sont pas les meilleurs musiciens du monde, et le résultat est un groupe qui rempli les stades dans le monde entier depuis quarante ans. Et qu’on est prêt à retourner voir, une fois de plus, le coup d’après, même, et surtout, pour revoir encore le même concert.

-  Accessoirement, les choristes, le bassiste, les cuivres sont, eux, impressionnants.

- Et ils sont absolument inégalables dans les entames de morceaux, l’attaque du concert sur Jumping est, à ce titre, un modèle du genre.

- Le résultat est … unique.

-  J’aimerais bien avoir la même pêche à plus de soixante ans …


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28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 22:08

Allant au cinéma dans les petits cinés de village tendance Art et essai plutôt que dans les supermarchés à pop-corn et coca cola, je vois souvent les films après tout le monde (quand je les vois). Tout ça pour dire que ce petit billet risque d’arriver un peu tard pour recommander d’aller voir La Zona, excellent film mexicain très noir de Rodrigo Plá.

 

La Zona, contrairement à ce que l’on pourrait croire, n’est pas la zone, mais un lotissement fermé, très fermé, surveillé, très surveillé, et défendu, très défendu, dans lequel les riches se réfugient pour échapper à la violence, la crasse, la misère et la pauvreté, qu’entre parenthèse ils ont fortement contribué à générer, fermons la parenthèse, ce n’est pas le propos du film. Dehors c’est gris, entassé, bordélique, crade et pauvre … Dedans c’est carré, verdoyant, rangé, net et riche …

Jusqu’au soir où, lors d’un orage, un panneau publicitaire tombe sur le mur, créant une brèche et coupant l’alimentation électrique. Trois gamins qui traînaient en profitent pour rentrer et cambrioler la maison la plus proche. Malheureusement elle n’est pas vide. La propriétaire est tuée, et dans la panique qui suit, deux gamins sont abattus, un garde descendu par erreur par un résident, et le troisième larron arrive à se planquer dans le lotissement. Le conseil d’administration décide alors de cacher les événements pour que la police (et donc l’extérieur honnis) ne vienne pas mettre son nez dans le quartier. Pour qu’il n’y ait pas de fuite, ils décident également de traquer puis d’éliminer le survivant. Et gare à ceux qui ne seraient pas d’accord avec cette décision, prise à la majorité des voix … La suite est encore plus glaçante, sombre et désespérante que ce que l’on peut alors craindre.

 

Commençons par le minimum syndical : L’histoire est très habilement contée, le suspense parfaitement maîtrisé (même si l’on se doute bien que cela ne finira pas bien) et tous les acteurs jouent très bien. La zona est bien filmée, et les quelques rares images extérieures rendent parfaitement l’ahurissant contraste entre dedans et dehors. Ne serait-ce que pour cela, c’est déjà un excellent film noir.

J’ai pu lire ici ou là, des critiques présentant ce film comme d’une œuvre d’anticipation. Il se passe aujourd’hui. Il existe un peu partout en Amérique latine des quartier comme celui du film. Avec grilles dignes d’une base de l’armée américaine, caméras et gardes armés. Il commence à en exister en France, sans toutefois les gardes armés. Pour l’instant.

Au-delà de la réalité sociale qu’il décrit, le film est également extrêmement intéressant dans sa description de l’engrenage qui, partant de la peur de l’autre (un autre oppressé politiquement et économiquement et qui a donc des raisons objectives de ne pas être aimable) glisse vers une société policée, milicée, fermée. Comment cet engrenage créé des ghettos d’un nouveau genre, dorés certes, confortables certes, mais tout aussi emprisonnant  que ceux des pauvres. Et comment surtout, malgré, ou à cause de toutes ses mesures, la peur loin de disparaître ne fait qu’augmenter.

 

Un film à voir, et à méditer …

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26 février 2008 2 26 /02 /février /2008 16:35

will-be-blood.jpgL’avantage de passer des vacances dans une grande ville, c’est qu’en plus du temps que l’on a toujours pendant les vacances, on y trouve des cinémas, et des baby-sitters ! Donc on a enfin eu le temps et l’occasion d’aller au cinéma, et on a même pu voir un film qui, si je ne m’abuse, n’est pas encore sorti en France !

Un chef d’œuvre, qui vous retourne la tête et vous laisse groggy. There will be blood, de Paul Thomas Anderson avec le monumental Daniel Day-Lewis (qui a très justement gagné l’oscar).

Un film qui pourrait être au mythe des premiers grands magnats et capitalistes qui ont fondé leur fortune sur le pétrole, ce que Les portes du paradis de Michael Cimino fut pour le conquête de l’ouest : Une entreprise de démythification absolument géniale, portée par un réalisateur et des acteurs au sommet de leur art.

La première scène, déjà donne le ton : Une quinzaine de minutes sans paroles, avec une musique qui par moment vous vrille les nerfs, et les grognements de fatigue et de souffrance d’un Daniel Day-Lewis qui, déjà, crève l’écran.

Le reste sera à l’avenant, rude, rugueux, sans pitié, à l’image du personnage principal. En plus de la description des premiers pas de l’industrie pétrolière, c’est également une peinture sans concession de la religion, de la famille, et des valeurs américaines que nous livre ce film indispensable.

Il faut revenir sur l’interprétation de Daniel Day-Lewis. Il est absolument monstrueux, incarnation d’un personnage d’une dureté implacable, d’une violence rentrée qui ne demande qu’à exploser, calculateur, rusé, maquignon, insensible à la douleur, qu’elle soit la sienne ou celle des autres. Capable de tuer si besoin, d’acheter sinon. Toujours sur le fil du rasoir, à la limite d’une folie que l’on sent présente, à fleur de peau. Un vrai personnage de roman noir.

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13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 21:34

Cinéma pour les grands, pour changer. J’ai profité d’un peu de temps disponible pour combler deux oublis (parmi de trop nombreux autres) de ma culture cinématographique.

prisonniere.jpgDeux grands classiques que j’avais ratés pour des raisons obscures. Deux films hollywoodiens, deux réalisateurs que j’adore. Deux films que tout oppose. La prisonnière du désert de John Ford, et Le trésor de la Sierra Madre (tiré du roman de B. Traven) de John Huston.

L’un propose un cinéma centré sur l’espace et les paysages (grandioses), l’autre un cinéma centré sur l’humain ; l’un est en couleur, l’autre en noir et blanc ; l’un compose des plans majestueux où l’homme vient donner sa dimension à un espace mythique, l’autre centre ses plans sur les regards ; l’un raconte un affrontement entre l’américain et l’étranger (ici les Comanches) ; l’autre  montre un américain qui vit avec des mexicains ; l’un est le reflet des préjugés de son époque, l’autre, en avance sur son temps, fait preuve d’une approche étonnamment humaniste de son rapport aux autres ; l’un met en scène un roc, plein de contradictions, de fêlures, solitaire, inadapté, mais inébranlable (John Wayne), l’autre met à mal une autre figure emblématique, le mettant en scène dans un lente dégradation paranoïaque qui aboutit à la mort (Humphrey Bogart).

Au-delà de ces oppositions, les deux sont géniaux, époustouflants dans leur beauté esthétique,tresor-de-la-sierra-madre.jpg impressionnants pour les performances des acteurs, géniaux jusque dans, (et peut-être surtout), les seconds rôles absolument inoubliables. Ward Bond truculent, tonitruant, ouragan d’énergie, de vitalité emporte tout dans le rôle du Révérend et capitaine des rangers le capitaine révérend Samuel Clayton, sorte de négatif de John Wayne aussi solide et présent que lui, mais avec le caractère opposé. Et chez Huston, le rôle magnifique qu’il confie à son père Walter Huston, papi à l’énergie et à la jeunesse communicatives, humains jusqu’au bout de ses cheveux blancs en bataille, crevant l’écran.

Chacun de ces films laisse des images qui ne s’effaceront plus de ma mémoire. L’arrivée de John Wayne bien entendu dans La prisonnière du désert, avec la superbe composition créée par la famille qui l’attend sur la véranda de la ferme, et les somptueux paysages de Monument Valley ; La scène qui voit Walter Huston soigner un gamin dans un village indien, avec des plans des visages dignes d’un Eugène Smith dans Le trésor de la Sierra Madre, et le fou rire final, chute parfaite à cette ode à l’Aventure.

Pourquoi donc le cinéma américain a-t-il arrêté de produire des westerns (à part quelques exceptions dont le grand Clint), et des films d’aventure ? Pourquoi ?The-Treasure-of--Bogart-Huston.jpg

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24 octobre 2007 3 24 /10 /octobre /2007 11:32
Matrin Scorcese et Leonardo di Caprio, pour une adaptation de .... Shutter Island de Dennis  Lehane. C'est tout frais, et c'est annoncé en anglais là :

http://www.variety.com/VR1117974525.html

Complément de scoop !! Dennis Lehane a livré son nouveau manuscript. Le roman se passe en 1918, lors d'une grève de la police à Boston. L'info (en anglais) vient de là :

http://www.sarahweinman.com/confessions/2007/10/picture-of-the-.html
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