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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 20:31

Je n’avais encore jamais lu de romans d’Alain Wagneur. Je ne regrette pas d’avoir commencé avec ce Djobila, fleuve de sang.

 

WagneurLe commandant Zamanski, ancien grand flic parisien est maintenant au placard, en province, à Blainville. A s’occuper des poivrots, des maris qui battent leur femme et des cambriolages de résidences secondaires. Jusqu’à ce qu’il tombe sur le cadavre d’un de ses anciens profs, grand spécialiste de l’Afrique aujourd’hui à la retraite. Tout semble indiquer un suicide, sinon la disparition de l’ordinateur portable de la victime. Par ennui, pour voir, Zamanski décide d’enquêter, sans se douter qu’il met les pieds dans une fourmilière et qu’il devra aller jusqu’à Bamako pour démêler les fils d’une affaire sordide.

 

Du solide, du costaud. Personnages intéressants, écriture efficace, belle description de Blainville et de Bamako, intrigue parfaitement déroulée, peinture sans concession mais non sans finesse de ces associations qui, sous couvert d’humanitaire, sont capables des pires saloperies, parfois le plus cyniquement du monde, parfois par simple bêtise … Des faits divers récents présents dans toutes les mémoires (vous les reconnaîtrez) sont repris par l’auteur et parfaitement intégrés à l’intrigue.

 

Bref une histoire bien menée doublée d’une critique sociale étayée. Avec en cadeau surprise la présence d’Habib Kéita, le personnage de Moussa Konaté qui, pour l’occasion, prête main forte à Zamanski lors de son passage à Bamako. Tout ce qu’on peut demander à un polar.

 

Je n’ai donc rien à reprocher à ce roman, que j’ai lu avec plaisir et intérêt. Néanmoins, il lui manque juste le zeste de … (le zeste de quoi d’ailleurs ?) qui aurait pu faire de ce bon livre un grand livre. Le zeste qui prend au tripe comme les romans de Patrick Bard, le zeste qui fait qu’on s’attache viscéralement à Jack Taylor … Un grain de folie, une pincée de démesure ?

 

Quoi qu’il en soit, un auteur à découvrir en attendant, peut-être, son grand roman.

 

Pour en savoir plus, une interview de l’auteur sur bibliosurf.

 

Alain Wagneur / Djobila, fleuve de sang, Actes Sud / Actes noirs (2010).

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 23:11

Bibliosurf 01Bibliosurf de l’ami Bernard se lance dans l’édition. Dans l’édition numérique. En commençant modestement (en termes de volume) avec deux nouvelles. Mais en commençant aussi ambitieusement (en termes de qualité), les deux premières nouvelles étant signées Marc Villard et Dominique Manotti. Pas n’importe qui donc.Bibliosurf 02

 

Pour en savoir plus et éventuellement acheter les nouvelles, il suffit d’aller là, tout est expliqué.

 

Bonnes lectures et bon vent au nouvel éditeur.

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 23:08

« C'est grotesque et irresponsable. Cantona en conseiller financier, ce n'est pas très sérieux (...). A chacun son métier et les vaches seront bien gardées », a déclaré le ministre du Budget François Baroin lundi dans France-Soir.

 

C’est vrai ça ! Monsieur Cantona, une fouteux responsable ça planque son fric en Suisse parce que man, genre, tu vois, en France les impôts me prennent tout, et ça va aux putes.

 

Et un financier ou un économiste responsable ça fait gagner des milliards à ses copains en pariant sur de la merde ou en fermant des usines viables pour augmenter de 0,5 % les dividendes.

 

Quand aux politiciens responsables, ils prennent aux pauvres pour donner aux riches, parce que, c’est bien connu, les riches savent gérer l’argent bien mieux que les pauvres qui le gaspillent à acheter de la malbouffe, des voitures qui polluent et à picoler au PMU du coin.

 

Dernier point, Baroin parle de garder les vaches, alors qu’on sait très bien que c’est pour des veaux qu’il prend ses administrés, ou des pigeons, voire des moutons, prêts à être tondus.

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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 22:06

On est comme ça nous les blogueurs, prêt à tout pour pistonner la famille.

 

Et même pas un neveu, non, tel l’homme politique sans vergogne capable de proposer son fils pour un poste pour lequel il n’a aucune qualification, je profite de l’audience internationale de mon blog pour lancer mon fils ! Une honte.

 

Tout ça pour dire que Gaby, 9 ans (et oui, car aux âmes bien nées …) après avoir répondu à la sollicitation de son maître de présenter à la classe un livre qui lui avait plu a accepté ma proposition de publier ses avis sur le net.

 

Ca va marcher comme suit : Il écrit sur une feuille ce qu’il veut publier. Je fais du boulot de secrétariat et un poil (disons un très gros poil) de correction, je mets en page, et hop, on publie. Où ? .

 

Son but, essentiellement partager ses coups de cœur, et recevoir de la part de visiteurs des conseils de lectures … Ca durera le temps que ça durera … Donc si vous avez des enfants, petits-enfants, frères ou sœurs, neveux, élèves … qui peuvent être intéressés, vous avez l’adresse.

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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 21:52

Je suis dans une série de personnage récurrents … Après Charitos, Petra et Fermín, Varg Veum, voici le commissaire Van In de Pieter Aspe dans La mort à marée basse. J’avais entendu parler de cette série, sans jamais en lire aucun, oubli maintenant réparé.

 

Tout commence avec Miriam, fille d'un huissier de justice influent, qui vient voir le commissaire Vin In de aspeBruges pour porter plainte pour viol. Cela continue avec un cadavre retrouvé enterré jusqu'au cou sur la plage. Et se conclue, dans la même journée, par l'ordre de son chef d'enquêter sur l'importation de contrefaçons en provenance d'Asie.

 

Van In aimerait bien s'occuper en priorité des vivants, et donc de l'affaire de viol, mais il n'a pas le choix. Et peu à peu, les fils des enquêtes commencent à s'emmêler, et Van In se met à remuer la vase dans la bonne société de Bruges. Ce qui n'aura pas l'heur de plaire à tout le monde. Mais cela, Van In s'en moque.

 

J’attrape donc la série au beau milieu, en ayant raté quelques épisodes. Même si je n’ai pas l’impression d’avoir découvert l’Auteur à ne pas manquer, j’ai passé un bien bon moment, malgré quelques faiblesses.

 

Commençons par ce qui n'est pas trop réussi : Si l'intrigue est bien menée, on ne peut pas dire de même de sa conclusion. La fin est tirée par les cheveux, pour ne pas dire pas vraiment crédible. Et les motivations des uns et des autres (en ce qui concerne les criminels), ne sont pas franchement très claires.

 

Un défaut qui pourrait être rédhibitoire si l’énergie et l’humour de l’ensemble n’emportait pas le morceau . En effet, si rien n'est révolutionnaire (on est dans le procédural pur et dur), le style est vif et mordant, les répliques fusent, les personnages intéressants, et la ville de Bruges, ses bars, ses restaurants, ses bières, ses rues, son ambiance fort bien croquée.

 

L’ensemble est habité par une énergie, un allant et une vie communicatifs. Les "bourgeois" chantés par Brel ne sont pas ratés. Et on referme le bouquin avec une envie terrible d’aller écluser quelques bières avec Van In.  Donc on passe un excellent moment de lecture.

 

Pieter Aspe / La mort à marée basse (Dood Tij, 2000), Albin Michel (2010), traduit du néerlandais par Marie Belina-Podgaetsky et Emmanuèle Sandron.

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3 décembre 2010 5 03 /12 /décembre /2010 15:42

Cela faisait un bon moment que je n’avais pas lu d’aventure de Varg Veum, le Lew Archer de Bergen. Fleurs amères du norvégien Gunnar Staalesen ont été l’occasion de belles retrouvailles.

 

StaalesenVarg Veum qui sort d’une sale période et recouvre à peine la santé accepte la proposition que lui fait sa kiné (devenue une amie) de garder un œil sur la villa de deux architectes richissimes. Une proposition qui tourne court quand, le soir où elle l’amène visiter la propriété, ils découvrent un cadavre dans la piscine. Le temps que les flics arrivent, la kiné a disparu. Intrigué, Varg Veum reprend du service et se retrouve bientôt au beau milieu des affrontements entre des écologistes et la direction d’une entreprise chimique qui ne sait plus où se débarrasser de ses déchets hautement toxiques. Il croise aussi le fantôme de Camilla, gamine disparue huit ans auparavant … L’été ne sera pas serein à Bergen.

 

Je n’ai pas inventé tout seul la référence à Lew Archer, c’est Gunnar Staalesen lui-même qui la revendique. Et c’est vrai que Varg Veum fait penser à ce privé californien. Comme lui, il compte sur la parole (et pas sur la violence ou l’intimidation) pour faire parler les autres. Comme lui il se sent en empathie avec les victimes, surtout lorsque ce sont des enfants ou des adolescents (n’oublions pas que Veum a travaillé dans la protection de l’enfance avant d’être privé). Comme lui il est amené à mettre en lumière les failles dans les familles, à faire sortir au grand jour les secrets les mieux enfouis …

 

A ce titre, ces Fleurs amères sont tout à fait représentatives de la série. Car c’est bien dans les lourds secrets familiaux, d’autant plus lourds que la famille est puissante et qu’il y a beaucoup d’argent à la clé que réside la clé de l’énigme. L’occasion pour Staalesen d’égratigner, parfois avec humour, la bourgeoisie norvégienne dans ce roman qu’en France on aurait qualifié de chabrolien.

 

La galerie de personnages est toujours aussi réussie, les victimes très émouvantes, Varg Veum toujours aussi sympathique. Pour finir, ce roman publié en Norvège en 1991, et se déroulant à la fin des années 80 vient à point nommé pour nous montrer que les préoccupations écologiques ne datent pas d’aujourd’hui, et pour mettre en lumière le fait que, malheureusement, en vingt ans, rien ou presque n’a changé.

 

Gunnar Staalesen / Fleurs amères (Bitre Blomster, 1991), Folio/Policier (2010), traduit du norvégien par Alex Fouillet.

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 17:18

Quand on parcourt la presse en ce moment, on se demande si on ne devrait pas partir s’installer en Bolivie, ou même aux USA.

 

Et puis on tombe sur le dernier billet de Jean-Pierre Martin et on se dit que finalement, on rigole trop ici, et qu’on va encore rester un peu.

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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 21:17

Je vous disais il y a peu que j’étais pris dans un roman passionnant et dense, et que je vous en parlerai. C’est Nécropolis 1209, du colombien Santiago Gamboa.

 

GamboaJérusalem, ville assiégée (un peu plus assiégée dans le roman que dans la réalité) accueille le CIBM, le Congrès International des Biographes et de la Mémoire. Parmi les participants, un jeune écrivain d’origine colombienne, résidant à Rome qui se demande bien pourquoi on l’a invité. Mais il vient de passer deux ans malade et sans inspiration, et l’occasion (et le cachet) lui ont semblés bienvenus. Dans un hôtel retranché, sorte d’oasis de calme relatif dans un océan de chaos, il rencontre les autres participants et écoute leurs histoires : un évangéliste ancien taulard, ancien drogué parle de sa rencontre avec Dieu et de sa conversion ; une star du porno italienne explique pourquoi son cinéma est politique ; un bibliophile raconte l’étrange amitié entre deux joueurs d’échecs ; un historien colombien invente sa version du Comte de Montecristo … autobiographie et fiction se mêlent quand, avec la mort de l’évangéliste retrouvé les veines ouvertes dans sa chambre, la réalité fait brutalement irruption dans le congrès.

 

C’est un véritable tour de force que nous livre Santiago Gamboa dans ce roman. Celui de faire cohabiter autant de récits, de langues, de styles et de maintenir quand même la cohérence de l’ensemble. Un tour de force d’autant plus remarquable que tout paraît naturel, qu’on passe sans heurt d’une histoire à l’autre et qu’on ne sent jamais le travail de l’écrivain. Comme ces artistes de cirque qui vous donnent l’impression qu’il est normal de marcher sur un fil.

 

Le lecteur est fasciné par les différents récits, comme on est fasciné dès que l’on entend « Il était un fois … » dit par un Maître Conteur.

 

Erudition, imagination, maîtrise des niveaux de langage, richesse de personnages, humour, humanité … On trouve tout ici. Des histoires immortelles d’amitié, de haine, d’amour, de vengeance, de sexe. Un voyage qui va d’Europe en Amérique Latine en passant par Israël et les Etats-Unis, pour terminer dans un endroit inattendu (que je vous laisse découvrir).

 

Un regard tendre et impitoyable sur le petit monde des écrivains habitués des colloques, sur les jalousies, les egos, les mesquineries … et la générosité. Un souffle et un sens du détail, qui dans la même phrase font cohabiter la réalité la plus prosaïque et  l’épopée.

 

Une ode à la littérature, à l’écriture, aux mots, à la vie. Une réflexion sur le travail de l’écrivain, être plutôt terne (quand il n’est pas ridicule) « en vrai », qui, par son travail et son talent, va révéler (ou créer de toutes pièces), puis fixer sur le papier des êtres de légende qui seront lors montrés aux monde (ou au moins, au monde des lecteurs). Cet artiste qui, par sa maîtrise des mots, donne vie aux mythes.

 

Tout cela, et bien d’autres choses encore … Bref un grand roman, que Jeanjean conseille depuis un petit moment déjà. Pour compléter, vous pouvez aussi aller lire l’interview que l’auteur a accordée à Christophe Dupuis.

 

Santiago Gamboa / Nécropolis 1209 (Necropolis, 2009), Métailié (2010), traduit de l’espagnol (Colombie) par François Gaudry.

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 22:07

Bonjour,

 

Une période un peu difficile (avec la tête sous l’eau) et un gros bouquin passionnant mais dense (dont je vous parlerai très bientôt) ont ralenti le rythme des billets …

 

Je profite du calme relatif pour relayer cette demande de Maud :

 

« Je suis à la recherche de Lumière Noire de Stephen Hunter...j'ai passé des heures sur le net et chez les bouquinistes: introuvable!

Tu peux m'aider ?

Merci d'avance, je lance des appels un peu partout ! »

Voilà, donc si quelqu’un peut l’aider, il suffit de laisser les pistes ici en commentaire.

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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 23:26

Je continue avec ma série d’enquêteurs méditerranéens. Après Petra et Fermín à Barcelone, voici le commissaire Charitos de Petros Markaris qui quitte Athènes pour Istanbul dans … L’empoisonneuse d’Istanbul.

 

MarkarisRien ne va plus dans la famille du commissaire Charitos. Sa fille, sa fille bien aimée se marie. Tout devrait donc aller pour le mieux. Mais elle refuse de se marier à l’église ! Elle réussit donc à se fâcher avec son père, sa mère et ses beaux parents. Pour faire passer la pilule, Charitos propose à sa moitié de faire un voyage à Istanbul, voyage dont elle rêve depuis longtemps. Mais là non plus il ne trouvera pas la paix. Il se retrouve obligé d’assister la police turque dans sa recherche d’une vieille femme, grecque originaire d’Istanbul, qui vient d’empoisonner son frère dans le nord de la Grèce et semble être maintenant en train de régler d’anciennes dettes dans sa ville natale à coups de tyropitas à l’insecticide. Les relations entre grecs et turcs étant ce qu’elles sont, voilà une mission qui va mettre à mal la patience, déjà très limitée, de notre commissaire.

 

Un très bon polar procédural. Si la forme et l’intrigue n’ont rien de révolutionnaire, les deux sont également soignées. Et c’est le reste qui fait l’intérêt de ce polar.

 

A commencer par les personnages, et l’humour de Charitos/Markaris. Un personnage d’enquêteur dans la grande tradition méditerranéenne (de la famille des Montalbano ou Carvalho) râleur, têtu et gastronome. Les relations toutes en piquants entre Charitos et se femme sont criantes de vérités. Elles recoupent les multiples discussions de Petra et Fermín sur le mariage, voilà une autre lien. Un sens de l’humour commun, méditerranéen ? Toujours est-il qu’on sourit beaucoup, et qu’on rit même parfois.

 

La description des compagnons du voyage organisé, de leurs réactions et commentaires est impitoyable et très drôle (et prouve que le consommateur de voyages organisés est universel dans sa manie de voir, là où il voyage, tout ce qui est moins bien que chez lui, et dans sa façon fort distinguée de le faire savoir à haute, voire très haute voix).

 

Et pour finir, il y a tout le fond historique, géographique et sociologique : histoire des grecs d’Istanbul, sociologie des minorités en Turquie, mais aussi des turcs quand ils émigrent, rivalité (quand ce n’est pas plus) entre grecs et turcs, description d’une ville complexe, contrastée, aussi injuste que fascinante … Une histoire que l’auteur, dont la famille est originaire d’Istanbul connaît bien.

 

Tout cela sans jamais sacrifier au récit. Autant d’excellentes raisons pour se précipiter sur ce polar.

 

Pétros Markaris / L’empoisonneuse d’Istanbul (Palia, poly Palia, 2008), Seuil/Policiers (2010), traduit du grec par Caroline Nicolas.

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