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9 février 2008 6 09 /02 /février /2008 15:48

Le chouchou des blogs est de retour. Arnaldur Indridason, et son flic dépressif reviennent. C’est l’été dans L’homme du lac, mais cela n’arrange pas le moral d’Erlendur.

 

indridason.jpgJuin 2000 en Islande. A la suite d’un tremblement de terre, le niveau d’un lac baisse fortement, découvrant un squelette. L’homme (car c’est un homme), a eu le crâne fracassé et il est attaché à ce qui se révèle être une vieil émetteur de marque soviétique. Erlendur, toujours passionné par les affaires de disparition se charge de l’affaire. Il va devoir remonter aux années soixante. Deux pistes s’offrent alors à lui : Celle d’un homme que sa petite amie de l’époque attend toujours, après qu’il ait disparu laissant derrière lui sa Ford Falcon ; et celle des étudiants socialistes partis faire des études en Allemagne de l’Est. Quelque part, depuis l’annonce de la découverte du mort, un homme attend la police, et se rappelle sa jeunesse, son engagement, et ses études à Leipzig.

 

Que ceux qui n’aiment que les intrigues tendues au cordeau, et les romans dont les pages se tournent toutes seules passent leur chemin. Comme dans les romans précédents, et même encore plus que dans les romans précédents, Indridason prend son temps. Erlendur aussi, forcément. Et si son obstination lui vaut de commencer à comprendre ce qui s’est passé, le fin mot de l’affaire lui est révélé par hasard.

 

Mais tout cela n’a rien de très nouveau, et ceux qui aiment Indridason seront comblés. Erlendur est plus humain que jamais, complètement dépassé dans ses relations avec ses enfants, dépressif, incapable d’aller vers les autres, obsédé par les disparitions.

 

Le passé, une fois de plus, est la clé du drame. Cela donne lieu à l’évocation très émouvante des années 50-60 à Leipzig. Une évocation d’autant plus douloureuse qu’elle est le fait de gens qui ne renient en rien leurs idéaux, leurs engagements, mais souffrent de ce qui a été fait au nom de valeurs dans lesquelles ils croient toujours. Beaucoup plus poignant, et convaincant que les habituelles diatribes anti-communistes primaires. Beaucoup plus rageant aussi.

 

Et comment ne pas partager la déprime d’Erlendur quand on compare la révolte de ces étudiants des années soixante (même si de graves désillusions les attendaient) et le naufrage sans but ni repère de la fille d’Erlendur ?

 

En bref, un excellent Indridason, aussi bon que La femme en vert.

 

Arnaldur Indridason / L’homme du lac (Métailié/Noir, 2008)

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commentaires

M
<br /> D'accord avec le proprio du blog, c'est un bon Indridason. Autre point d'accord, il faut les lire dans l'ordre. Les livres sont tous bons à part peut être "La voix".<br /> Si ce n'est déjà fait, c'est un auteur à découvrir. Les fans de Wallander devraient apprécier Erlandur. Il y a des similitudes entre les 2 commissaires : divorcés, solitaires,maladroits avec les<br /> femmes, se nourrissant mal, des problèmes avec leurs enfants (surtout Erlandur).<br /> Un bon livre à commander au père Noël<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Et Métailié en annonce un nouveau en début d'année.<br /> <br /> <br />
A
De cet auteur, je n'ai lu que 'la femme en vert' en 2007 que j'ai beaucoup aimé malgré un sujet difficile et des scènes dures à lire ! Pas encore eu le temps d'en lire d'autres.
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J
<br /> J'ai aimé tous les Indridason, mais La femme en vert est mon préféré.<br /> <br /> <br />
F
J'ai bien l'intention de découvrir cet auteur, je vais bientôt me procurer son premier roman !
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J
Il vaut mieux les lire dans l'ordre car on suit bien l'évolution de la vie (tourmentée) d'Erlendur : La cité des jarres, la femme en vert, la voix, et l'homme du lac.
E
Ah enfin. J'espère que beaucoup vont partager notre avis. C'est vraiment du très bon polar.
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M
Je le commence demain, lecture des transports de la semaine :-)
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  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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