Je ne connaissais pas Jacques-Olivier Bosco, mais j’ai vu fleurir sur les blogs des avis très positifs, enthousiastes même sur son dernier roman Loupo. Donc j’ai essayé.
Loupo, Kangou et Le Chat se sont connus à l’assistance publique. Le Chat a trouvé un boulot qui lui donne accès à des infos intéressantes. Il les refile à ses amis qui réalisent les braquages. Pour l’instant tout roule. Jusqu’à ce bureau de poste où Loupo tire sur un môme qu’il n’avait pas vu. A partir de là, de braqueurs ils deviennent meurtriers et la course poursuite se déclenche, avec les flics, mais également les bandes qui, les croyant affaiblis décident de s’emparer de leur territoire. Une course poursuite forcément sanglante, et qui ne pourra que mal finir.
J’ai essayé, je vois les quelques défauts, des qualités, mais au final, ce n’est pas mon truc …
Autant se débarrasser des défauts tout de suite … l’auteur nous met dans la peau de son personnage Loupo. Mais à mon goût, il y laisse trop de Jacques-Olivier Bosco et ne fait peut-être pas assez confiance à son lecteur. Je m’explique. Au détour d’une phrase, d’une réflexion, Loupo jeune homme sans éducation, qu’on ne voit jamais s’intéresser au monde a des réflexions politiques (au sens réel du terme) avec lesquelles je suis au demeurant d’accord, mais qui ne cadrent pas avec le personnage. Je sais c’est un détail, mais c’est parfois le genre de détails qui me font un peu décrocher. De même l’explication du « traumatisme » originel à la fin du bouquin m’a parue artificielle, comme si l’auteur n’avait pas trouvé comment la caser avant. Encore un détail me direz-vous, que je n’aurais certainement pas remarqué si j’avais été emballé par le reste.
Le reste ce sont les qualités du roman, mais qui malheureusement font aussi que je n’ai pas été emballé.
Ca va vite, très vite, avec une vraie énergie. Et j’aime cette énergie, mais pas forcément son rythme. J’ai lu quelque part que l’auteur voulait mettre en scène la jeunesse, au travers d’un style très rapide qui rappelle le jeu vidéo. C’est certainement réussi. Il se trouve que rien ne m’emmerde plus que le jeu vidéo, et que la rapidité (l’hystérie si on est méchant) d’un certain cinéma actuel qui veut, justement, faire comme le jeu vidéo m’insupporte. Donc c’est voulu, c’est réussi, mais je n’aime pas.
L’écriture très travaillée regarde (me semble-t-il) du côté du rap et du slam. Et c’est réussi. Manque de chance, j’ai eu beau essayer, je n’aime ni le rap, ni le slam. Donc là encore gagné, mais c’est moi qui ne suis pas le bon lecteur pour ça. Côté style, comme je l’ai dit il y a peu, je m’aperçois que de plus en plus je me sens « leonardien » quand il disait : « La plus importante de mes règles résume toutes les autres. Si ça a l’air écrit, je réécris ».
Pour finir le personnage central du braqueur ne m’intéresse que très rarement. Il faut qu’il sonne vrai comme chez Bunker ou Benotman (je sais ce n’est pas un hasard), drôle ou implacable comme chez Westlake ou Stark (je sais c’est le même). Si je réfléchis (ça m’arrive, rarement mais ça m’arrive) plus peut-être qu’avec d’autres thématiques, il faut que je sois emporté par l’écriture. Et là, plus pour des raisons de goût personnel que de qualité de l’auteur, je ne marche pas.
Pour résumer, un roman avec de vraies qualités, mais qui ne me touchent pas, ce qui fait que j’ai été sans doute exagérément sensible à ses défauts …
Jacques-Olivier Bosco / Loupo, Jigal (2013).