Cela fait maintenant quelques années que je connais Joseph Bialot, grâce à quelques échanges mail et téléphoniques, sans avoir encore eu l’occasion de le rencontrer « en vrai ». Et depuis que j’ai entendu parler de lui grâce à Mauvaisgenre, je sais qu’il faut que je lise C’est en hiver que les jours rallongent, récit de son expérience des camps. Et je ne l’avais jamais fait … L’occasion m’en est offerte avec cette réédition augmentée de quelques chapitres, publiée cette année sous le titre de Votre fumée montera vers le ciel.
Le 27 janvier 1945 le camp d'Auschwitz est libéré par l'armée rouge. Déporté en juillet 1944 Joseph Bialot fait partie des survivants qui ont vécu ce moment. Durant son périple compliqué pour rentrer en France (il n'arrivera chez lui à Paris qu'au mois de mai) alors qu'il se demande s'il va pouvoir réapprendre à vivre, il se souvient.
Pas le livre le plus amusant de l'été … Mais certainement un des plus émouvant et des plus indispensable. Même s'il clame que c'est impossible, que certaines expériences sont indicibles et impossibles à partager, Joseph Bialot arrive, autant que faire se peut, à nous faire partager l'horreur, l'arbitraire, la rage, la bêtise et la haine portées à leur paroxysme.
Le paradoxe est que, grâce à son style très imagé, à son humour noir, à son humanité, à son absence de langue de bois … le livre est « plaisant » à lire. On s'en veut presque d'éprouver parfois un plaisir littéraire là où on se dit qu'on ne devrait ressentir que de l'horreur. Mais l'auteur a tous les droits, et quand il a tous les talents voilà ce qu'il arrive à faire.
Difficile d’en dire plus sur ce témoignage tant tout commentaire se révèle forcément réducteur et fade. Ce n’est pas de la fainéantise, c’est que je ne trouve qu’une chose à écrire : Lisez-le si ce n’est déjà fait.
Pour ceux qui voudraient en savoir plus, vous pouvez aller lire cet entretien publié sur bibliosurf.
Joseph Bialot / Votre fumée montera vers le ciel, L’archipel (2011).