Rivages et Casterman continuent la mise en bulles des œuvres du fond Rivages. Chauzy adapte Rouge est ma couleur de Marc Villard.
Barbès. Lors d’une intervention de routine, le coéquipier de David Nolane est abattu sous ses yeux. Et David plonge, déprime et picole. Jusqu’à ce que sa fille débarque, avec sa vitalité, sa musique et ses problèmes de came. Il décide alors de traquer l’assassin, un dealer surnommé Big Brother. Le problème est qu’il semble insaisissable et surtout protégé, très protégé … Il se pourrait même que ce soit un flic … Et il commence à faire le vide autour de Nolane et à approcher sa fille.
Flics pourris, Barbès, came, déprime, musique, la nuit … Pas de doute on est bien chez Marc Villard. Cette ambiance nocturne, de dérive et de déprime Chauzy fait le choix original de ne pas l’illustrer par des planches sombres, grises et à dominantes noires. Au contraire, ce sont les lumières artificielles de la nuit qu’il montre. Rouge des gyrophares des flics, vert des néons, bleu des écrans, jaune des lampadaires … Ca claque, ça flashe et on gagne en couleurs et en ruptures chromatiques ce qu’on perd forcément en simplifiant et en coupant la prose inimitable de Marc Villard.
Et le final, quasi sans parole est superbe, vraiment. Une très belle adaptation donc, une de plus dans cette collection.
Marc Villard, Chauzy (dessin) / Rouge est ma couleur, Rivages/Casterman/Noir (2010).