Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 15:34

Je suis dans une période nouvelles. Ca tombe plutôt bien, j’avais sous la main cet extraordinaire recueil réédité en poche chez Rivages. Ca s’appelle Demain ce seront des hommes. Le principe en est simple, laissons la parole à John Harvey, le maître d’œuvre :

 

« Tout a commencé par une idée assez simple : celle d’un livre qui rassemblerait des nouvelles écrites par des auteurs de romans noirs et policiers pour l’œuvre desquels j’ai le plus de respect et d’admiration, et dont la lecture me procure le plus de plaisir. […]

Et puis spontanément un titre me vint à l’esprit : Men from boys ».

 

Voilà, malheureusement tous n’ont pas pu répondre, il reste quand même 17 nouvelles :

 

Marc Billingham / Le rituel du couteau (Dancing toward the blade) traduit par Virginie Buhl.Harvey nouvelles

Lawrence Block / Aveux (Points) traduit par Daniel Lemoine.

Andrew Coburn / La fille de son père (My father’s daughter) traduit par Gérard de Chergé.

Michael Connelly / Après minuit (After midnight) traduit par Mathilde Martin.

Jeffery Deaver / La leçon de poker (The poker lesson) traduit par Emmanuel Pailler.

John Harvey / Une chance (Chance) traduit par Jean-Paul Gratias.

Reginald Hill / Boy et le booker prize (The boy and man booker) traduit par Patricia Christian.

Bill James / Une sorte d’échange (Like an arrangement) traduit par Danièle et Pierre Bondil.

Dennis Lehane / Avant Gwen (Until Gwen) traduit par Isabelle Maillet.

Bill Moody / La résurrection de Bobo Jones (The resurrection of Bobo Jones) traduit par Jean-Paul Gratias.

George Pelecanos / Irlandais bidon (Plastic Paddy) traduit par Jean Esch.

Peter Robinson / Une ombre sur l’eau (Shadow on the water) traduit par Jeanne Guyon.

James Sallis / Concerto pour violence et orchestre (Concerto for violence and orchestra) traduit par Isabelle Maillet.

John Straley / La vie avant-guerre (Life before the war) traduit par Frédéric Grellier.

Brian Thompson / Drôles de types (Geezers) traduit par Dominique Wattwiller.

Don Winslow / Douggie doughnuts (Douggie doughnuts) traduit par Doug Headline.

Daniel Woodrell / Deux choses (Two things) traduit par Frank Reichert.

17 nouvelles donc, 17 façons très différentes de traiter la thématique, qui vont des relations père fils (voire père fille), au moment où on homme doit choisir entre différentes valeurs (en référence, ou en opposition à son père). Qu’est-ce qu’être un fils ? Un père ? Quand ouvre-t-on les yeux ? Quand abandonne-t-on … Autant de thématiques, d’écritures, de lieux, de milieux …

Et comme toujours, chacun aura ses préférées … Voici celles qui m’ont marqué.

Le rituel du couteau explore de belle façon, à la fois le passage à l’âge adulte et les ponts existant entre différentes cultures et différents pays.

La fille de son père, la plus longue nouvelle, construit une histoire intéressante sur l’absence du père, sur le vide, sans oublier soigner son intrigue.

La leçon de poker est sans le moindre doute l’histoire la mieux construite en termes de suspense et de coups de théâtre. Un vrai régal. Avec également le final absolument réjouissant de Boy et le booker prize, délicieuse de méchanceté et d’humour.

John Harvey et George Pelecanos sont sans doute ceux que l’on reconnaît le plus, ceux dont le style et les thématiques sont les plus proches, dans leurs deux nouvelles, de ce que l’on peut lire dans leurs romans. Sobriété, élégance, évidence de l’écriture, pour des histoires au raz du bitume, s’intéressant, et nous intéressant à des « gens ordinaires », que rien ne distingue de ceux que l’on croise tous les jours … Si ce n’est le talent de ces deux auteurs pour nous raconter leurs histoires.

La nouvelle de Bill James est acidulée, grinçante, drôle. Un vraie réussite à l’humour si caractéristique de son auteur.

La résurrection de Bobo Jones ne pourra que plaire aux amateurs de musique, et encore plus aux musiciens tant le jazz y est présent, central, véritable personnage principal de cette belle nouvelle.

Une ombre sur l’eau de Peter Robinson est une belle histoire d’enfance avec croque-mitaine, classique mais très réussie.

La nouvelle de Dennis Lehane est excellente, mais maintenant connue et archi-connue, déjà parue en recueil, en pièce de théâtre et en BD.

Les deux nouvelles qui concluent le recueil, de Don Winslow et Daniel Woodrell sont aussi réussies et convaincantes qu’on pouvait s’y attendre de la part de ces deux auteurs majeurs.

Voilà, comme quoi, pendant le foot, la lecture continue, et tant qu’à faire, pourquoi ne pas prendre ce recueil de nouvelles qui laisse le temps aux amateurs de ballon de regarder un match entre deux contes ?

Collectif / Demain ce seront des hommes (Men from boys, 2003), Rivages/Noir N° 778 (2010).

Partager cet article
Repost0

commentaires

E
<br /> <br /> Après le catastrophique « Bleu Nuit » autre anthologie établie par John Harvey, je n'ai plus très envie de tenter l'aventure !<br /> Yvon<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
J
<br /> <br /> Je ne peux pas me prononcer, je n'ai pas lu "Bleu nuit".<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> Que du beau monde. Il faut que je lise ça..<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
J
<br /> <br /> C'est vrai que l'affiche est impressionnante.<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le blog de Jean-Marc Laherrère
  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
  • Contact