Et merde !
J’apprends par la liste de diffusion de l’association 813 que Marc Behm est mort cet été. Mauvaise nouvelle. Parmi les inclassables, il tenait une place à part. Il osait tout, du noir le plus sombre, à l’érotique, de l’humour macabre au thriller tout en ambiance. Il avait osé des polars complètement déjantés, ayant pour personnage principal une superbe Mort, sensuelle à mourir, qui venait récupérer les récalcitrants entre ses cuisses gainées de noir. De quoi partir heureux.
Comme ça, quelques souvenirs intacts. Mortelle randonnée, bien entendu, superbe polar envoûtant, entre rêve et réalité, magnifiquement adapté à l’écran par Claude Miller, avec Michel Serrault (encore un qui c’est barré cet été), et Isabelle Adjani.
Puis la Vierge de glace, polar jeté et fort drôle, où une bande de vampires se retrouvent réduits à faire un casse pour pouvoir louer, enfin, une baraque gothique dans Manhattan.
L’angoissante Reine de la nuit. Noire, éprouvante mise en scène d’une jeune femme sans morale devenant la reine des nuits nazies, sans être jamais effleurée par le moindre doute, le moindre questionnement sur les horreurs qu’elle voit.
Et puis Lucy, la belle, la superbe, toute de cuir vêtue, qui dans Crabe, Ne cherche pas à savoir, et Trouille, vient hanter les nuits de ceux qui ne veulent pas payer leur dette …
Et merde donc.
Restent les bouquins, et la certitude qu’il est quelque part, en train de faire une bringue d’Enfer avec Lucy. Elle lui doit bien ça.